Un groupe ayant pour nom FireForce, un album intitulé «Deathbringer», un sombre guerrier à l'épée de feu sur la cover et des titres comme "Thunder Will Roll" ou "To The Battle", peu de doute à avoir sur le style délivré ici, la probabilité de se retrouver avec un album de post-metal progressif est à peu près égale aux chances du Honduras de gagner la coupe du monde de football. Pourtant le groupe nous présente ici un «nouveau» style simplement appelé «Combat Power Metal». Et oui. Je vous laisse le temps d'un saut de ligne et d'un changement de paragraphe pour digérer cette nouvelle (et permettre aux lecteurs honduriens outrés de quitter la lecture de cette chronique).

    Mais qu'est ce que le «Combat Power Metal» ? Je vous rassure c'est grosso modo ce à quoi on s'attendait à savoir un power/heavy métal bourrin pas subtil pour un sou, avec quelques relents de trash métal notamment dans les rythmiques plutôt rapides et le chant agressif. La question est maintenant si le groupe arrive à offrir des compositions plus inspirées que leur titre le laisse entendre. Et je suis malheureusement obligé de reconnaître que ce n'est pas toujours le cas.
    Les principaux problèmes venant du classicisme et de l'homogénéité du disque, et par là j'entends que les titres ont tendance à se ressembler et à rester dans un tempo rapide ce qui fait que par manque de variété, de renouveau et d'accroche on a du mal à ne pas décrocher vers le milieu de l'album et donc à écouter l'album d'un seul coup, ce qui n'est pas forcément très bon signe. La structure même des morceaux reste également classique et se répète tout au long de l'album accentuant encore plus ce sentiment de répétitivité. Ce sentiment, je le retrouve également au niveau du chant de Filip «Flype» Lemmens, très agressif tout au long de l'album manque de nuances et quelques cris aigus en backing vocals notamment sur le titre "Anubis – Lord Of The Dead" ne sont pas très agréable à l'oreille et gâchent le refrain.

    Cet album souffre de ce que j’appellerais le syndrome « Mystic Prophecy », groupe au style relativement proche, qui a connu les mêmes déboires sur leur dernier album « Killhammer » et dont je vous renvoies à la chronique.
     Néanmoins, et contrairement au dernier Mystic Prophecy, tout n'est pas à jeter non plus, certains titres restent efficaces comme les 2 premiers titres "Deathbringer" et "Highland Charge" qui remplissent bien leur rôle de premiers titres bourrins aux refrains fédérateurs (plus réussis et moins clichesques que les titres suivants malgré là encore une sensation de déjà entendu).
Bizarrement, la fin de l'album s'avère plus réussie (mis à part le raté "Anubis – Lord Of The Dead"), avec des titres légèrement moins rentre dedans, et également un peu plus inspirés permettant de terminer l'album sur une meilleure impression après un milieu d'album très quelconque. "Sekhmet – A Warrior Goddess" aux touches égyptiennes en rapport avec ses paroles apporte un souffle épique réussi et "Aeons" une ambiance plus sombre et des bons solis de guitare. De même, le mid tempo "MN29" apporte un refrain plus mélodique et aurait mérité d'être placé plutôt en milieu d'album pour casser la monotonie des titres plus agressif.

    Fait amusant, tout comme le Mystic Prophecy auquel je m'amuse à le comparer, ce «Deathbringer» se termine également par une reprise "Gangland" du groupe Tygers Of Pan Tang, que j'avoue ne pas connaître du tout, termine l'album de façon plutôt surprenante avec son feeling hard rock pas désagréable du tout mais qui dénote pas mal avec le ton de l'album, mais pour une fois qu'on a un peu de surprise on ne va pas se plaindre.

     Alors au final que dire de ce «Deathbringer» ? Un album de power/heavy très classique qui souffre de son manque de prise de risque et de sa répétitivité lors d'une écoute continue qui pourrait empêcher les auditeurs d'arriver à la fin de l'album pourtant plus inspirée et réussie que le reste. Pas vraiment une catastrophe, on navigue entre du déjà entendu, du quelconque et du moyen à quelques titres plutôt bons et efficaces, le niveau des musiciens est également bon, on ressent tout de même du potentiel qui pourrait mieux s'exprimer sur un album plus varié et plus osé. Après hésitation au niveau de la note, ce sera plutôt en 6 pour le potentiel aperçu, et surtout parce qu'on est vendredi 13 et que le 6 est mon chiffre porte-bonheur (certifié best argument ever).