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Depuis le début de ma "carrière" de chroniqueur, j’aurais voyagé entre différents pays, j’ai pu passer d’un continent à un autre, approcher différentes nations, écouter différentes sonorités et je me suis vite rendu compte que la composition subit toujours une influence de par l’origine du groupe. Or là, je dois avouer que je n’aurais jamais imaginé rencontrer un groupe originaire des Maldives. Et tout bien réfléchi, je crois que je ne connais pas d’autres groupes venant de ce pays de l’Asie... Cependant, les musiciens nous dévoilent une musique très chaude à l’image du climat de leur pays.

Nothnegal nous offre un album de bonne facture et se caractérise notamment par une hargne ostensible employée dès les premières notes développant ainsi une dynamique musicale entrainante avec tout l’attirail death : blast beats, double caisse, guitares étranglées, chant dissonant. N’oublions pas non plus de mentionner la parure mélodique avec l’ajout de samples au clavier tantôt éclairés et aériens donnant une dimension atmosphérique tantôt plus inquiétante et sombre plongeant l’ambiance dans les tréfonds d’un décor lugubre.

L’arsenal musical n’a pas à rougir tant les musiciens s’en donnent à coeur joie et déploient une multitude de notes surfant sur une rythmique oscillant entre célérité excessive ou plus confortée, c’est au gré selon la direction donnée par le batteur. Il faut dire que le bougre se démène comme un dingue derrière ses fûts, son nom : Kevin Talley. Ainsi par ce nom, on dévoile une expérience acquise au sein de plusieurs autres formations comme Daath, Six Feet Under ou WretchedPain... Le percussionniste sait donc ce que c’est que d’envoyer la purée, d’abattre ses baguettes sans relâche sur le crash, le ride sans oublier le charleston et marteler l’ensemble des toms et caisses comme un enragé.
La puissance ainsi délivrée est de haute tenue, reste aux autres instruments de suivre le pas et les guitaristes semblent plus en retrait. Peut être est-ce dû à un enregistrement moins bien calibré, mais on a plus de mal a distinguer les cordes à par sur les soli. Les guitaristes semblent bien moins affutés techniquement et un peu plus à la ramasse d’une manière générale (« Singularity »). La profondeur de jeu des guitaristes a autant de richesse qu’une quiche aux oeufs.

Fufu, le chanteur au nom exotique, démontre une ferveur croissante et divulgue aisément une flamme ardente derrière le micro par le biais des harsh vocals demeurant constants. Outre le fait que cette fougue soit communicative et le maintien sous pression bien verrouillé, on devine que le frontman parvient à illuminer les chansons en perfectionnant la moindre des aspérités tout en gommant légèrement les irrégularités. Cette composante parait tout à fait judicieuse sur les parties musicales qui se teintent successivement par un jeu alterné entre frénésie disloquante et retenue constructive. Cependant, les alternances musicales n’arrivent pas à accrocher suffisamment l’oreille et à capter toute l’attention de l’auditeur.
En effet, « Decadence » offre un plaisir frustré, que cela soit au niveau des compositions ou au niveau des orchestrations. Nous détenons certes un concentré explosif, mais le régime musical n’arrive pas faire monter la mayonnaise. L'échec qu’on pourra aisément rapprocher au manque d’ingéniosité ou d’originalité soustrait Nothnegal à ses obligations. La musique prend peu à peu une forme vétuste, et finit par devenir insipide.

Le facteur qui joue aussi un rôle perturbant c’est le changement soudain de registre tombant comme un cheveu dans la soupe. « Decadence » se noie dans son sang et se dilue en fin de parcours comme une aspirine effervescente dans un verre d’eau. Le passage d’un death melo acéré vers un style plus gothique (et pas forcement aboutit accueillant un chant clair) apparait à l’improviste sans crier gare renversant le bloc musical déjà pas mal décollé en l’espace de deux titres.
En résumé, on a affaire à un album qui possède des qualités évidentes, mais qui se traine beaucoup trop de casseroles. Du coup, le vide tapi dans l’ombre happe des bouts par-ci par-là remplissant trop souvent « Decadence » de néant.

0 Comments 11 janvier 2012
Whysy

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