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Tous les amateurs de métal, qu’ils soient Européens, Américains ou Brésiliens, peuvent se targuer de faire partie d’un mouvement maintenant planétaire, d’une culture rejetant les valeurs classiques, qu’elles soient Chrétiennes ou Indoues. Le phénomène a même fait l’objet d’un excellent film ( Global Metal ). Ce succès, aussi underground soit-il, n’a pu être atteint sans un outil précieux, car cela fait belle lurette que les gros médias ont abandonné le style et que le métal a cessé d’être promu au grand public comme dans les années 80. Cet outil, mesdames et messieurs, vous l’aurez deviné, c’est le Web. Sans Internet, la communauté n’aurait pu se développer jusqu’à ce qu’elle est maintenant, faute d’un médium facile d’accès mais avant tout équitable. Il existe maintenant des groupes qui doivent leur succès, voire leur existence, à la diffusion et la promotion de leur musique sur la toile. C’est le cas notamment du groupe, peut-être devrais-je dire projet, qui nous intéresse aujourd’hui : Soulitude. Après ce sujet amené qui aurait fait la fierté de mes anciens professeurs de français, vous ne pouvez pas, cher lecteur (Oui oui, toi au fond avec les cheveux longs!) arrêter ici votre lecture. Le poisson est ferré, nous sommes prêts à se lancer dans la chronique! Hop!

Soulitude, c’est l’histoire d’un guitariste Basque qui voulait devenir joueur de foot. Nos rêves d’enfance ne se réalisant que rarement (moi je voulais être ambulancier!) Ignacio Garamendi tombe un jour sur un album de Maiden, et de fil en aiguille, devient guitariste de Valhalla. Sa créativité étant inversement proportionnelle à la pilosité du crâne de Duck, Ignacio lance quelques démos instrumentales et finalement un projet solo voit le jour : Soulitude. Ignacio s’acquitte avec brio de l’enregistrement de tous les instruments et de tous les chants. Musicien polyvalent, Mr. Garamendi ne se restreint pas à un seul style. Bien que l’orientation générale de l’album tende vers un mélange de Power et de Métal extrême, on est souvent surpris par un break mélodique entrecoupant un riff Death, en passant par des sonorités plus progressives. L’album est avant tout un pot-pourri de styles différents sans toutefois devenir un mélange trop hétérogène.

Soulitude, c’est l’histoire du gars qui a choisi une des pires pièces de l’album comme pièce d‘ouverture ( Alien Messiah ). Du coup, après quelques écoutes ça donne pas vraiment le goût de le réécouter. Pour la peine, je commence avec les points faibles! La diversité de styles oblige, les chants, encore une fois tous exécutés par Ignacio, passent forcément du clean au chant extrême, en passant pas des intonations rappelant Kai Hansen sur Gospel of Judas. Malheureusement, le mec ne maîtrise pas tous ses chants, et démolit carrément une de ces pièces avec des lignes complètements fausses (Alien Messiah ). La musique, quant à elle, est surtout axée sur les guitares rythmiques. Vous ne trouverez pas ici de solos incroyables à la néo-classique tentant d’imiter Yngwie. Si cette particularité nous en fait headbanger un bon coup au début, elle en devient à la longue lassante, et à la fin de l’album on apprécierait un peu plus de claviers ou de guitares mélodiques. L’album est dans l’ensemble bien produit mais les compositions manquent parfois de professionnalisme. Le talent individuel d’une seule personne ayant une fin, j’ai l’impression que l’ensemble manque de la créativité que seul un groupe peut apporter, au fil de jams et de discussions. L’absence de cette forme de travail musical est selon moi ce qui inhibe le projet, ce qui l’empêche d’accéder à la cour des grands, car potentiel il y a ! Après la flopée de points négatifs que je viens de vous servir, j’imagine que certains d’entre vous pourraient avoir le goût de cesser la lecture. N’en faites point, on entre dans le vif du sujet!

Soulitude, c’est l’histoire du gars qui n’aime pas la monotonie! La première chose qui ressort après seulement une écoute complète, c’est le mélange parfois osé de plusieurs influences, que ce soit au fil de l’album ou même à l’intérieur d’une seule pièce. Je vous en cite une : Turn me off. Entrée en la matière très électronique, un break acoustique un peu planant qui ne peut que me rappeler le Prog futuriste de Heart of Sun, suivent ensuite un riff lourd accompagné de chant extrême bien gras, et d’un refrain mid-tempo plus Hard rock classique. Les élans de Prog sont retrouvés aussi sur The Wormhole, dont le refrain me fait un peu penser à Ayreon période Flight of the migrator. L’album possède définitivement une touche futuriste, concept oblige (Vous l’aurez deviné, une histoire d’invasion extraterrestre un peu bidon ). Malgré tout, l’auteur ne démord pas de ses influences extrêmes : Born in America surprend avec ses grunts lourds et Destroy all humans avec ses couplets de screams aigus très Death metal. Autrement, on est noyés sous une pluie de pièces parfois très réfléchies ( la mid-tempo Earthanasia ou l’envoutante Clones of mediocrity) , parfois moins mais plus mordantes ( The Cube et Lion’s Pride, deux pièces possédant des sonorités plus power métal). J’ai mentionné plus haut la diversité des chants. Cette versatilité de monsieur Garamendi, si elle semble plutôt mal contrôlée sur le début de l’album, se révèle assez rafraichissante. On a droit à toute une variété d’intonations différentes, qui prouvent que si ce n’est pas un chanteur très technique, c’en est un très inspiré.

Sous des allures un peu cocasses, suffit de voir la pochette pour comprendre, se cache ici une bonne surprise. Je suis convaincu qu’avec un peu plus de professionnalisme, le projet pourrait aller loin! Pour l’instant, Destroy all Humans possède sans contredit une bonne dose d’inspiration et de folie, mais aussi une bonne brouette de petits accrochages. Je dois aussi tenir compte du fait que sous cette versatilité se cache un manque d’originalité, l’ensemble de l’album se veut divertissant, mais ne possède pas de son particulièrement original. Je lui accorde pour la peine un 6/10, et mon espoir de voir cette note grimper dans un futur prochain! Avec la facilité de publiciser un album sur le net de nos jours, c’est sûr qu’Ignacio et ses bibittes vertes assoiffées de sang de terrien n’en sont pas à leur dernière aventure…

Felixbm

0 Comments 21 décembre 2008
Whysy

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