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Groupe australien de power-prog comme les saxons en vomissent treize à la douzaine, Vanishing Point publie en 2014 son cinquième album après un hiatus de sept longues années. Distant Is The Sun ressemble malgré cette attente à beaucoup d'albums du même style, souvent travaux de groupes qui produisent ce genre de recueil sans donner l'impression d'y avoir vraiment réfléchi, comme mécaniquement.

Presque tous les poncifs du genres sont présents : double pédale, grosses mélodies sans grande finesse, chant aigu et puissant, chœurs teutons et solos épileptiques. Difficile d'ailleurs pour celui qui n'en est pas un fin spécialiste de faire la différence entre power prog metal et power metal, à part peut-être que le power prog semble un peu moins con. En dépit de ce cruel manque d'originalité, Distant Is The Sun s'écoute bien, et passera toujours mieux qu'un Within Temptation, mais souffre un peu de la comparaison avec les nouveaux cadors du genre, comme Orden Ogan par exemple, bien que dans un style plus épique.

Tout y est un peu mou, malgré les tempos souvent effrénés. Et surtout, là où est le vrai problème, on croirait entendre un machin sans âme, sans vrai choix. S'engouffrant dans un sillon remarquablement bien labouré par d'autres avant eux, les australiens ne font guère d'efforts pour en sortir, et font tourner leur machine efficace au gré des morceaux pseudo-prog sur fond de claviers pourraves ou des balades sirupeuses.

Les musiciens font le job, sans vraiment sembler délivrer la partition de leur vie, et il est difficile de dégager un morceau parmi les 14 qui constituent cet album. 14 c'est beaucoup d'ailleurs, un peu trop même. Sans être pénible, je répète que ce Distant Is The Sun est agréable à l'écoute, la monotonie qui s'en dégage fait qu'une fois l'album terminé on a plutôt l'impression d'avoir écouté une seule et même chanson. Ce qui est faux et exagéré bien sûr, mais qui dit bien que seuls deux ou trois archétypes sont présents sur cet opus, et déclinés ad nauseam. On va jusqu'au bout, par honnêteté intellectuelle mais aussi par curiosité, on est pas dans les abysses de nullité d'un Van Canto ou d'un Freedom Call (oui je sais je mélange un peu tous les crypto-styles de heavy teutonisant, mais faites-moi confiance, c'est sensiblement la même chose et ça se compare parfaitement), on poursuit l'écoute donc en espérant tomber sur une perle insoupçonnable mais peine perdue.

Le morceau final peut-être (Walls Of Silence) avant un dernier instrumental vous arrachera un sourire, mais c'est sans doute parce que vous constaterez que la partie de Bontenpi est assez marrante. Difficile pour moi de vous conseiller ce Distant Is The Sun, des australiens de Vanishing Point. Pas pour autant une complète perte de temps, si vous aimez le style et que vous n'êtes pas trop regardant niveau variété et créativité des mélodies, ça devrait passer en douceur. Un album neutre, ni vraiment bon ni vraiment mauvais, ça valait bien la peine d'attendre sept ans pour nous proposer ça.

0 Comments 10 février 2014
Whysy

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