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Cet album, je l’attendais depuis un bon moment et maintenant je le tiens entre mes petites mains. C’est la prolongation printanière de noël. Adagio est l’un des groupes français que j’affectionne le plus. Leurs premiers albums présentaient une musique grandiose, riche et plaisante. Que manquait-il à ces adjectifs élogieux ? Personnel sans doute comme l’ont suggéré à raison de nombreuses personnes. La musique d’Adagio, bien que géniale de mon point de vue, est détentrice de sonorités Symphony X ou Dream Theater.
Quoi de neuf depuis le dernier album studio Underworld qui nous présentait une musique sombre, néo classique et progressive? Et bien déjà l’équipe n’est pas la même puisque la voix de David Readman n’est plus là pour flatter nos tympans par ces intonations multiples. Le nouveau chanteur du groupe est Gus Monsanto, un Brésilien dit talentueux, et en cela je fais confiance à Adagio qui m’a toujours semblé être un groupe de bon goût.
On remarque de par la cover qu’Adagio n’a pas souhaité se désaisir du côté sombre de sa musique, et a bien au contraire exploité cet aspect. Le groupe semble avoir plongé encore plus profond que l’Underworld. Alors un album d’enfer ? Nous allons voir ça…

Cet album commence d’une manière étrange. Intrigué par le premier morceau, on se demande si une nouvelle fois on n’a pas mélangé nos cds en les mettant dans d’autres boites. Et on s’entendra peut-être même dire : Pourquoi je laisse traîner mes albums d’Angra ? Mais une seconde ce n’est pas du Angra, le chant s’y apparente l’ambiance également mais ce titre n’appartient pas à leur registre. Fire Forever parait donc être une sorte d’OVNI au milieu de cet album, puisque le côté noir n’y est pas du tout, comme la comparaison à Angra peut le suggérer. Dans mon âme, la désolation s’installe à l’entente de ce choix qui semble alors tragique, un hybride de Edu Falaschi, je regrette déjà Readman.
Puis on entre dans le vif du sujet avec le self title qui est sans doute celui qui donne le mieux le ton de l’album. On retrouve du Adagio accrocheur avec un côté agressif soutenu par quelques vocaux extrêmes qui s’intègrent parfaitement et parfois même quelques blast beats. Ici, comme sur tout l’album, le clavier saura distiller cette ambiance sombre d’une manière grandiose. Avec ce morceau, force est de constater que finalement Gus s’intègre parfaitement à la musique adagienne si j’ose m’exprimer ainsi. En effet, le refrain se révèle accrocheur tout comme ceux de Children Of The Dead Lake, The Darkitecht, Kissing The Crow, Undying. Les autres demeureront un poil en dessous. L’identité de ce nouveau chanteur ne sera donc révélée que par l’écoute complète de cet album. Au final, il me laissera bonne impression, toutefois il ne me fera pas oublier son prédécesseur Sir Readman.

La performance de Kevin Codfert, aux claviers, est à souligner. Le claviériste se montre particulièrement à l’aise et rivalisera de virtuosité avec le prétendu leader d’Adagio : Stephan Forté. De leader, il en a peut-être le rôle mais il saura ne pas abuser de son rôle en se livrant à d’interminables soli de guitares. En effet, la guitare n’est pas mise en avant outre mesure, ceci permettant d’apprécier le talent de chacun des musiciens. On soulignera cependant une batterie peu originale mais qui toutefois, remplit parfaitement son rôle.
Le choix des sons claviers et guitare sont, ma foi, judicieux et confèrent au tout des moments lourds et puissants mais également légers, mélodiques et émotionnels. Cette touche mélodique est particulièrement maîtrisée par l’emploi fréquent de piano à consonances néo classiques qui viendront flatter le tout.
Néanmoins, de ce côté-ci, Adagio a laissé de côté les chœurs dantesques qui apportaient du grandiose à leur musique, cet album est donc bien moins symphonique qu’Underworld et nous le rappellera nostalgiquement. Les intros des morceaux Arcanas Tenebrae/Dominate et R’lyeh The Dead sont en quelque sorte les vestiges de la période Underworld que l’on savoure dans leur rareté et leur sensualité

Quant à l’aspect riffing, Stephan nous fait toujours grâce de son talent dans ce domaine. En effet, ici règnent rythmiques heavy, assassines et progressives. Ces dernières sont savamment appuyées par une section rythmique solide mais qu’on a hélas l’habitude de laisser de côté en privilégiant l’écoute des mélodies. On retrouve également des breaks claviers intéressants et ce notamment sur The Darkitecht.

Traitement à part pour Kissing the Crow, soit la ballade de l’album. Celle-ci est très émouvante, emmenée par un piano, des violoncelles et bien entendu la voix de Gus Monsanto. Mais cet exercice n’est que de courte durée puisque succède à cette piste une reprise inattendue, celle du titre Fame. Plutôt surprenant et assez drôle, le groupe n’hésite pas à tisser sur cette chanson le voile noir qui revêt tout l’album. Rythmique terriblement heavy, double pédale et suivis par la basse et la guitare et un Gus qui chante de manière agressive. On sourit quand on repense aux trois tops models qui chantaient cette chanson.
L’album se finit malheureusement sur cette chanson (sauf si vous avez la version japonaise) à la place de laquelle j’aurais préféré une chanson de Adagio. Le bonus japonais Undying, est un hymne dans l’ambiance Dominate qui a le mérite d’être efficace mais la triste tâche de fermer l’album à un auditeur qui reste sur sa faim (fin ? That’s The Question).

Au final, il résulte de cet album une envie d’écouter les anciens albums. L’album en lui-même n’est pas mauvais, il est même plutôt bon et renouvelle la musique adagienne mais ne peut résister à la comparaison des merveilles qui le précèdent. Le charismatique David Readman a cédé sa place, tout comme les Chœurs de Lyon qui étaient venus sublimer Underworld. Le tout se fait plus sec et moins impressionnant. La musique si quant à elle explore de sombres contrées, ce n’est cependant pas pour autant qu’Adagio en change sa musique. Les fans du groupe devraient apprécier même si je pense qu’ils seront de mon avis.

Dreamer

0 Comments 05 mars 2006
Whysy

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