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A l’occasion du concert Dream Theater au Zenith de Paris, j’ai eu la chance et l’honneur de m’entretenir avec Jordan Rudess et de passer ainsi en revue, dans la douzaine de minutes qui m’étaient imparties, son actualité et de dresser un petit bilan de sa carrière. Malgré la somme d’interviews enchainée dans l’après-midi, c’est avec une sympathie renouvelée que Jordan a bien voulu répondre à mes questions, toujours souriant, parfois plaisantin. Devant le temps imparti et le personnage, j’ai dû vous dispenser de toute présentation générale et rentrer directement dans le vif du sujet.

Résumé :
L’actualité de Jordan consiste majoritairement par la sortie du dernier Dream Theater, Systematic Chaos, mais aussi plus récemment par celle de son nouvel album The Road Home dont vous pouvez retrouver la chronique Heavylaw ici. Mais encore des concerts qu’il a pu donner en premier partie de Blackfield. Son label, Magna Carta s’apprête également à sortir les jams, entre Mike Portnoy, Tony Levin et Jordan Rudess, lors des enregistrements du second volet de Liquid Tension Experiment.


Quels sont les retours, un mois après la sortie de ton nouvel album The Road Home ? As-tu eu des réactions des groupes que tu as revisités (Genesis, ELP, Gentle Giant, Yes)?



- Incroyables, vraiment incroyables. J’ai eu des commentaires des musiciens très sympas sur mon website, dont un de Keith Emerson qui a beaucoup apprécié ma version de Tarkus, également de Tony Banks pour Dance On a Volcano, Derek Schulman, le chanteur de Gentle Giant.
- C’est un peu des légendes pour toi, ça doit faire quelque chose.
- Oui, c’est assez incroyable en effet, je ne pouvais pas en exiger plus.

The Road Home symbolise un tournant dans ta carrière, soit lorsque tu es passé du classique au prog ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans le prog ? Par exemple, quand tu as découvert Tarkus quelles impressions as-tu eues ?

Les chansons que j’ai choisies étaient très importantes pour moi car elles représentent un véritable réveil alors que j’étudiais le piano classique. C’est une époque cruciale pour moi. C’était comme trouver « ma musique ». Dream Theater avaient leur musique, moi ma musique c’était Genesis, Emerson Lake Palmer et ces choses-là, donc j’ai décidé de revenir en arrière et de prendre les chansons que j’écoutais et réécoutais sans arrêt.

Je sais que tu aimes expérimenter les sonorités et les textures musicales, c’est ce que tu as déjà fait avec le continuum fingerboard. As-tu découvert un nouvel instrument ?

Sur scène j’utilise quelque chose appelé le memotron (comme vous pouvez le voir  ), c’est une version différente du mellotron.  Aussi un instrument de chez yamaha appelé le Tenori-On (Démonstration), c’est un objet que l’on tient dans ses mains, et on appuie sur des lumières, ça provoque des mouvements et des sons. Le continuum a été très important pour moi, c’était dur d’en jouer, ce n’était pas seulement un jouet, ça m’a pris pas mal de temps et de concentration.



Oui, j’aime bien expérimenter oui. Tu verras ce soir sur scène j’ai également une sorte de clavier que l’on peut porter, ça te donne l’air cool haha.
- Pourquoi as-tu choisi ce genre de clavier ? C’était soulant d’être tout le temps derrière le clavier ?
- Pas vraiment, mais celui qui l’a inventé me l’a montré et je me suis dis « hey it’s cool » et tout le monde dans le groupe partageait cet avis.

- As-tu le besoin de repousser tes limites, de faire de chaque morceau une sorte de challenge ?

- Oui, j’essaye toujours de faire un peu ça. Je pense que ça permet aux musiciens de rester au top. Je fais pas mal ça avec John Petrucci

- Tu as fait la première partie de Blackfield au piano durant leur tournée aux USA, donc qu’est-ce que ça t’as fait de retourner sur cet instrument en particulier ?

C’est une des choses que j’avais envie de faire sur The Road Home, et ce fut également un grand plaisir de jouer au piano durant ces concerts.
- Et ta mère fut contente ?
- Ma mère est en fait seulement contente quand je joue Chopin. La musique classique quoiqu’il en soit.



Je sais que tu es ami avec Steven Wilson ? Qu’est-ce que tu apprécies chez lui ?
- Sa coupe de cheveux est très belle.
- Est-ce que tu sais quelque chose…
- Je plaisante hein…
- Ha j’avais compris music style et pas hair style ok.
- J’adore Porcupine Tree. Ils ont ouvert pour Dream Theater il y a plusieurs années de cela et sont devenus des amis du groupe. On a donc retravaillé avec plaisir ensemble pour mon album et dans le futur j’espère faire quelque chose ensemble, ce serait génial.
- Oh oui, ce serait super.

Et es-tu au courant de quelque chose à propos de son projet avec Mike Portnoy et Michael Akerfeldt ?
- Non, j’en ai juste entendu parler comme ça.

Tu as rencontré beaucoup de musiciens au long de ta carrière, quels sont tes meilleurs et pires souvenirs ?

- Hum, j’ai travaillé avec David Bowie, c’était super de travailler avec quelqu’un d’aussi connu, d’une part c’était sympa mais d’autre part il ne savait pas vraiment qui j’étais. J’étais, en fait, présent là grâce au producteur Tony Visconti qui est un de mes amis car David recherchait quelque chose que je pouvais lui apporter selon Tony. C’était juste quelques samples comme ça mais c’était très intéressant.
J’ai pas mal tourné, notamment avec (pas compris) et j’incarnais des personnages, comme le magicien du clavier, avec du feu c’était un souvenir très plaisant. Il y a quelques années j’ai joué aussi avec les Dixie Dregs, j’ai partagé quelques solos avec Steve Morse. Donc c’est majoritairement des bons souvenirs.

As-tu des regrets par rapport à ta carrière ?

- Non pas vraiment, je pense que tout s’est bien déroulé. Parfois, je songe au fait que si je m’étais lancé plus tôt j’aurais été connu plus tôt ça m’aurait peut-être permis d’aller plus loin.

As-tu quelque chose de prévu avec Liquid Tension Experiment ?

- Quelques concerts aux USA oui. Mais pas d’album.
- J’ai vu que vous alliez également sortir une session-jam nommée Liquid Trio Experiment, mais je n’ai hélas pas pu trop l’écouter encore.
- Dommage je n’ai pas de promo sur moi, sinon je te l’aurais passé.
- C’est un peu étrange comme travail, puisque ce n’est pas vraiment un produit fini, c’est juste les jams.
- Oui, c’est les jams.



Je te laisse les derniers mots :
- A propos de quelque chose de particulier ?
- Si tu voulais aborder un sujet dont nous n’avons pas parlé…
- Tu travailles pour quoi au fait ?
- Un webzine, Heavylaw, c’est moi qui me suis occupé de la chronique de The Road Home, également du dernier Dream Theater.
- Je voulais parler également de mon site web http://www.jroc.us où je propose mon approche musicale pour apprendre la musique, aussi bien pour le clavier que pour la guitare et la batterie. En tout cas merci pour ton soutient, profite du show ce soir.
- J’y manquerai pas, ce fut un plaisir.
- Merci, bonne interview.

Dreamer

0 Comments 05 octobre 2007
Whysy

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