Vous recherchez quelque chose ?

Ce n’est pas sans nostalgie que l’on se remémore les premières heures de Stratovarius, ainsi que nos premières découvertes métalliques. Lorsqu’il s’agit de Dreamspace, cette nostalgie se mêle inévitablement à un plaisir intense ; car, si les premiers essais du fer de lance du power speed finlandais laissaient à désirer, Dreamspace constitue un tournant majeur dans la carrière chaotique qu’est celle de Stratovarius.  Dreamspace ne représente ni plus ni moins le stade de la maturité pour Stratovarius qui semble enfin avoir fini ses tâtonnements stylistiques (cf. Fright Night) et mélodiques avec Twilight Time qui nous présentait le style Stratovarius en pleine élaboration. Tout néophyte, non initié si l’on peut dire, aux sphères métal, découvrira avec Stratovarius, la pureté mélodique. En effet, c’est ce qui semble, au mieux, caractériser le son de Timo Tolkki, guitariste, chanteur, et compositeur du groupe. Cet homme à tout-faire, nous a donc composé des pièces froides parées d’ambiances très dépouillées s’appuyant sur une batterie métronomique. Le chant, la guitare et le clavier viennent alors éclairer ce paysage pour le moins éthéré. Il suffira à ce gros bonhomme, de quelques notes pour nous faire vibrer, et bâtir ces fresques sensibles. On est donc bien loin de ce que le guitariste pouvait proposer sur son premier essai où la descente de manche lui brulait les doigts toutes les dix secondes. Ce faisant, les compositions ne sont pas avares de passages requérant un plus de virtuosité lors des soli. Ces passages ne manqueront pas d’impressionner le néophyte alors que le guitariste confirmé bâillera tant les compositions de Stratovarius restent, somme toute, assez simples.  Simples, certes, mais ô combien efficaces. Toutes les compositions de cet album sont imparables. Les hymnes se font légions : la très prenante Hold On To Your Dream avec la montée dans les aigus de Tolkki sur le refrain ou encore Chasing Shadow ou bien We Are The Future. On y trouvera même une pointe d’exotisme avec le passage orientalisant de Magic Carpet Ride qui trouvera, cependant, une descendance beaucoup plus aboutie dans Babylon quelques années plus tard. Toutefois, on ne boudera pas cette composition qui comme la plupart des chansons de Dreamspace brille d’une facilité à allier mélodie et feeling.  Même si l’album est, globalement, parcouru d’une aura noire, il subsiste une touche d’espoir sur certaines pistes alors que d’autres sont plus noires et parfois assez poétiques. Il en va ainsi pour Tears Of Ice qui nous délivre un moment de mélancolie avec de larmes qui tombent dans l’eau. Cette ambiance froide typique de Tolkki est à son paroxysme sur cette composition qui viendra vous arracher quelques frissons. Le secret pour créer ces atmosphères ? Sans doute mettre plein d’échos sur la voix. Dans la même veine errent des titres étranges comme Thin Ice qui semblent nous rappeler que le Père Tolkki n’est pas complètement saint d’esprit. On trouvera aussi Abyss au riff accrocheur mais au refrain pas tout à fait satisfaisant. D’autres titres, comme Reign Of Terror ou Shattered sont aussi assez noirs, mais beaucoup plus heavy avec un riff très accrocheur. Cette dernière nous rappellera, lors du solo de guitare, le goût de Tolkki pour le classique.  Les chansons tirent à profit l’opposition absence/présence de guitare électrique. Tout ça donne de la consistance à l’album, on ne s’y ennuie guère, même si à partir de Dreamspace les chansons baissent en qualité. On retrouvera quand même la banane avec Wings Of Tomorrow et ses chœurs, ambiance guimauve au rendez-vous. Mais ce qui s’impose comme une œuvre majeure c’est la title-track Dreamspace ou la recherche au niveau des mélodies est assez tordue et où quelques variations interviennent pour notre plus grand bonheur. Il s’agit d’une composition de six minutes qui annonce tous les grands titres épiques que pourra produire Stratovarius.  Dreamspace marque un tournant dans la carrière de Stratovarius, puisqu’il le consacre quasiment « groupe fondateur ». Si Dreamspace présente deux faces, une plus enjouée et pleine d’espoir et une plus dépressive et brute, il semblerait que ce soit la première qui fera date. La bombe est amorcée, tous les ingrédients sont là au niveau de la compositions, on peut bien sûr améliorer tout ça. En effet, la production sonne, aujourd’hui assez kitsch, et appelait déjà à être revue. Les samples sont aussi à jeter, mais ça doit faire partie de l’air du temps. Le chant de Tolkki semble se bonifier d’album en album même si sur Dreamspace on arrive à discerner les limites de son chant. Sa performance est, cependant, plus qu’honorable. Autant les deux premiers albums de Stratovarius étaient dispensables, autant celui-ci est un must-have pour tout fan de Stratovarius qui se respecte.  Dreamer

0 Comments 23 février 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus