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Thrudvangar, comme son nom, ses visuels et ses thématiques l’indiquent, est un groupe de Viking metal. Je pourrais presque arrêter ici ma chronique, car en effet, tout est dit. Fleuron de cette fameuse école allemande qui semble multiplier les sorties parfois en dépit du bon sens, signé depuis maintenant 4 ans chez Einheit, spécialiste ultime du genre, que dire d’autre pour présenter ce sextet ? Simplement qu’il a acquis une réputation correcte outre-Rhin, et qu’il sort cette année son quatrième album, pourvu d’un titre incroyablement original : « à travers le feu et la glace ».


A chaque chronique de Pagan ou Viking Metal (qui fait pourtant partie de mes genres de prédilections, attention !), j’ai l’impression de me plaindre. Que les sorties se ressemblent, que les combos ne parviennent pas à éveiller l’intérêt bien longtemps, etc. Mes détracteurs me répondront certainement que je n’ai qu’à changer de genre, et d’arrêter d’ennuyer les lecteurs d’Heavylaw, qui de toute façon, n’en ont pas grand-chose à faire des groupes de seconde zone d’un sous-genre peu plébiscité sur nos pages. Mais non ! Car, tel un vaillant guerrier nordique barbu, je braverai les montagnes et les mers, je traverserai les vallées de la médiocrité, j’affronterai mes ennemis les fake metalheads, et je dénicherai le graal si ardemment désiré : l’album de Viking Metal parfait.

Car bon, les mecs de Thrudvangar sont sûrement bien gentils, passionnés et remplis de fougue et de conviction, mais on ne peut pas dire qu’ils fassent avancer les choses… Pas même un chouia ! Attention, cela ne veut pas dire que leur musique est mauvaise ; seulement, les fans de Metal ne constituent pas un public facile, et ils aiment bien sentir le vent frais de l’inspiration exacerbée et de la nouveauté inattendue. On ne saurait les en blâmer, d’ailleurs ! Malheureusement, rien de tout cela ici ; et pourtant, ce quatrième opus est loin d’être dénué d’intérêt.

Thrudvangar se place exactement à la croisée de deux autres groupes allemands. Black Messiah et Menhir. Si par hasard, il existe des fans qui vénèrent ces deux groupes, alors, nul doute que ce nouvel album est fait pour vous. On y retrouve des riffs guerriers typiques de Black Messiah ; si la production est un peu moins clinquante que chez ses derniers, elle n’en reste pas moins de qualité, équilibrée, laissant même un peu d’espace à la basse, fait assez rare pour mériter d’être souligné. Le chant est également très classique ; on regrettera qu’il ne s’agisse que de chant black tout basique, un peu de variété aurait été bienvenue. Les claviers et les structures rappellent davantage le groupe Menhir, période Ziuwari. Bref, du viking metal si cliché que je reste sans voix.

Attention, cependant. Le groupe a beau souffrir de son terrible classicisme, il n’est jamais ridicule ou kitsch. Il reste pertinent, explore son carcan avec application, ouvre des thématiques intéressantes sur les coutumes vikings, et propose de bons riffs, un peu trop rabâchés parfois (« Habichtstal »), mais qui font leur petit effet. Une introduction inspirée quoiqu’un peu simple, quelques passages acoustiques pour la forme… Il ne manque rien ! Rien qu’une inspiration florissante, une prise de risque prononcée, une identité affirmée.

Je conclurai tout de même cette chronique sur une note plus positive : il y a tout de même un morceau marquant sur cette galette tristement homogène. « Tholdhild's Gunst », le troisième titre, est un magnifique manifeste de Viking metal, très prenant, assez émotionnel, parfaitement construit, avec des lignes de claviers qui se démarquent du reste de l’album. Un titre que n’auraient pas renié… Menhir ou Black Messiah !


En bref, Thrudvangar conjugue habilement ses influences majeures, et nous propose un album parfaitement calibré, parfaitement acceptable. Mais qui attend cela d’un style supposé nous faire quitter la terre et rêver à la beauté des mythes anciens ? Pas un album en trop, mais pas un grand opus non plus. La prochaine fois, peut-être ?


Gounouman

0 Comments 02 avril 2010
Whysy

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