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Educated Horses Retour sur la scène musicale en cette année 2006 pour Rob Zombie après un break relativement long (5 ans) durant lequel le bonhomme a envahi les salles obscures avec "La Maison des 1000 Morts" et "Les Rejetons du Diable". Et c'est sous un nouveau visage que notre zombie préféré nous revient : nouveau look, nouveau line-up, nouvelle musique, le zombie aurait-il muté ?  En effet, Tempesta (batterie) et Riggs (guitare) se sont fait la malle, remplacés respectivement par un certain Tommy Clufetos que l'on avait entre autres aperçu chez Alice Cooper pour l'album "Dirty Diamonds" et l'énigmatique John 5, débarqué de chez Marylin Manson il y a deux ans de ça... En sus d'un line-up à moitié renouvelé, Rob Zombie a radicalement changé son image. Exit les zombies, le sang, les monstres et autres créatures morbides, Rob apparait désormais à découvert, sans maquillage en exhibant sa longue chevelure ! Derrière un titre plutôt aléatoire, on devine que l'influence de John 5 dans la tournure musicale de l'album a été pour beaucoup dans cette orientation visuelle. Et pourquoi çà ? Tout d'abord, oubliez l'indus rentre-dedans plus ou moins en vigueur sur les deux premiers opus, cet album se veut plus expérimental, ne reniant certes pas tout l'héritage Zombie mais jouant d'avantage sur les ambiances, explorant les différentes possibilités qu'une guitare peut offrir pour façonner un album bien plus varié que ce à quoi nous étions habitués jusqu'alors...   Car si vous devez vous imaginer un paysage correspondant à "Educated Horses", c'est celui d'un désert. Les guitares acoustiques présentes en tout début d'album (Sawdust in the Blood) accompagnées d'un piano assez lugubre nous informent rapidement que le ton a changé et que l'expérience musicale à venir sera assez inédite. Et à part quelques morceaux typés "single" ne tranchant pas trop avec les précédentes réalisations Zombiesques (American Witch et Let it All Bleed Out), c'est réellement une ambiance western un peu macabre qui est développée sur cet album, en témoignent par exemple l'heavy en diable 17 Year Locust et ses sonorités mystérieuses ou bien Ride, morceau surpuissant au tempo bien ralenti comparé à "The Sinister Urge". Certains morceaux poussent encore le trip plus loin, comme Death Of it All, dépourvu de guitares électriques ou encore The Devil's Rejects, démontrant que Zombie sait aussi calmer le jeu, aidé par l'apport indéniable d'un John 5 à la créativité bouillonnante. Quand on sait que le gus possède à son actif plusieurs albums solo brassant à peu près un millier de styles, il est impressionnant de voir à quel point il métamorphose la musique de Rob Zombie sans pour autant la dénaturer alors qu'il pourrait se montrer énormément plus versatile. De toutes évidences, il est l'homme qu'il fallait à Rob pour donner un coup de fouet à son groupe. Musique transfigurée, voix dorénavant moins grave et plus éraillée, le Zombie nouveau est arrivé !   Mais comme dit précédemment, cet album n'est pas non plus du Simon & Garfunkel, que ce soit avec l'electro-gentilletFoxy, Foxy pas forcément indispensable mais qui a sa place dans le paysage de l'album ou bien American Witch qui lui dégaine des grosses guitares sans tricher et entame "Educated Horses" de la plus belle des façons. Dans le même rayon, Let it All Bleed Out nous renvoie clairement aux premières réalisations de Rob Zombie tandis que The Lords of Salem clôture l'album dans une sorte d'heavy mid-mid-mid-tempo lancinant où des bruits de foules ont été virtuellement rajoutés. Pas bien subtil mais efficace. Ceci dit, la disparité de ces morceaux au sein d'"Educated Horses" laissent clairement la part du gâteau aux titres expérimentaux qui constituent donc la majeure partie de cet album, album qui a pris le pari de se vouloir moins immédiat et dans une certaine mesure plus intimiste (on reste loin du "Damnation" d'Opeth hein...). La perte de l'aspect "machine à tubes" en rebutera certains tandis que d'autres se laisseront séduire par la démarche...  En définitive, "Educated Horses" est clairement l'album de Rob Zombie le plus déroutant, le plus expérimental, mais aussi le plus "cinématographique", laissant une grande marge de manœuvre à un John 5 ayant pris à cœur d'aller à contre pieds du travail réalisé précédemment tout en gardant bien sûr une certaine cohérence. Avec cet album particulier mais indéniablement réussi, le spectre musical s'élargit même si cette réalisation demeure celle ayant reçu à ce jour l'accueil le plus mitigé, ce qui n'empêchera pas Rob Zombie de largement la défendre lors des concerts à venir...

0 Comments 10 janvier 2012
Whysy

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