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Acteur de la scène prog’ depuis 1985, Galahad est ce que l’on peut appeler un ″vieux de la vieille″. Pourtant, après 12 albums studios et 2 lives, ce groupe anglais ne bénéficie pas encore d’une renommée égale aux ténors du genre (Marillion, IQ, Pendragon, Arena, pour ne citer qu’eux…). Il semble donc légitime de se demander si, avec leur nouvel album en date Empires Never Last, les choses vont enfin évoluer dans le bon sens ?

Très sincèrement, oui ! Je dirais même un ″oui″ franc et massif. Du moins, c’est à espérer, ou alors cette pauvre planète ne tourne plus rond… Car, à l’évidence, Empires Never Last est un véritable chef d’œuvre, un monument du Rock progressif, un monolithe discographique… en bref, une future référence du genre !

Pourquoi tant d’enthousiasme de ma part ?
Regardons cet opus d’un peu plus près…

Si, de nos jours, nombreux sont les groupes qui ouvrent leurs albums par de pompeuses intros parfaitement dispensables et sans aucun intérêt, Galahad nous gratifie, ici, de deux titres absolument grandioses : De-Fi- et Ance (attention, jeu de mots… Humour british oblige ! ).
Tout d’abord, De-fi-, morceau uniquement a capela, où les voix féminines, douces et angéliques, se voient secondées par un chant masculin vers la fin du morceau. Un titre assez sobre dans sa structure, mais véritablement envoûtant !
Vient ensuite l’instrumental Ance. Nimbé d’ambiances chaotiques, grandiloquentes et glauques, où se mêlent orgue d’église et sonorités électros, ce simple morceau a de quoi faire pâlir les plus ambitieux groupes de Black ou de Dark symphonique…

Les choses sérieuses commencent avec le troisième morceau, Termination. Après quelques notes de piano, le groupe nous dévoile tout son talent : approche mélodique imparable, refrain accrocheurs, breaks aussi nombreux que variés, virtuosité sans faille des musiciens, chant magnifique... L’intensité du morceau monte crescendo, commençant dans une veine rock néo-progressive à la Pendragon pour finir dans un rythme purement Metal Prog’ à la Threshold.
Absolument prenant !

I Could Be God est, sans conteste, la pièce maîtresse de l’album, un véritable morceau de bravoure épique à souhait. Ici, la musique du groupe rappelle le meilleur de Pink Floyd, d’IQ, ou des premiers Genesis, tant le soin apporté à la finition des compositions, aux harmonies et aux ambiances relève du travail d’orfèvre. Le chant de Stuart Nicholson, sorte d’hybride entre Andy Kuntz (Vanden Plas) et Peter Nicholls (IQ) se montre particulièrement habité et expressif. Il est, de plus, soutenu par des chœurs puissants qui vous prennent littéralement aux tripes ! Une telle charge émotionnelle est suffisamment rare pour être soulignée…Vers 5’00, survient un break assez inattendu, calme et posé, avec une voix très douce. On y entend alors un extrait du célèbre discours de Martin Luther King (I Have A Dream) qui vous procure immédiatement des frissons. Le morceau repart ensuite, dans une montée en puissance d’une terrible efficacité, où chaque instrument décuple sa force. Puis l’on revient au thème abordé au début du morceau…
Absolument imparable !

Avec Sidewinder, le groupe nous propose une structure similaire au précédent morceau. Les mêmes causes engendrant les mêmes effets : ce titre est captivant d’un bout à l’autre ! On réalise une fois de plus le travail important réalisé sur les ambiances (mettant en avant le rôle primordial du clavier), les chœurs toujours aussi captivants et cette rythmique absolument remarquable lors du break (Ah, ces changements de rythme…) ; break où l’on retrouve, cette fois-ci, le sample d’un discours de G. W. Bush. Après une courte période de calme, le morceau repart progressivement pour finir en apothéose sur un superbe solo de guitare …

Petit moment de légèreté, ensuite, avec Memories Of An African Twin, qui reprend un thème très connu mais dont le nom m’échappe complètement…Ce titre instrumental débute avec une guitare acoustique, rapidement supplée par une guitare électrique. Apparaît ensuite le clavier, qui utilise de vieux sons d’orgue, puis intervient la basse, volubile, dans une ambiance « jazzy » très bien sentie. On enchaîne après par un solo de guitare, et enfin des chœurs féminins et masculins pour un final emphatique.

Titre éponyme de l’album, Empires Never Last débute par un solo de basse et continue sur une longue montée en puissance instrumentale de près de deux minutes. Arrive alors un break inattendu, très calme, où le chant limpide et mélodique se voit interrompu par quelque riffs de guitare lourds et agressifs. S’ensuit un refrain énorme, avec des chœurs puissants et une guitare au son massif. Un deuxième break survient vers 7’00, avec, une fois de plus, un magnifique solo de guitare et un jeu rythmique génial.
Encore un titre absolument énorme à tout point de vue !

Durant les deux premières minutes de This Life Could Be The Last, seul s’exprime le chant sur fond de piano. Avec l’arrivée progressive de sons électros et de la batterie, le morceau décolle vraiment. On retrouve alors, avec plaisir, des refrains mélodiques terriblement accrocheurs et captivants, guidés par cette voix décidemment magnifique… Il est une nouvelle fois possible d’admirer la virtuosité des musiciens sur le break, avec son solo de piano et sa rythmique versatile, et vers la fin du titre, avec un déluge de feeling à la guitare qui clôt superbement cet album.

Vous l’aurez compris, Empires Never Last est un véritable chef d’œuvre…
Certes, Galahad est un groupe de Rock Progressif (ce qui pourrait rebuter les moins ouverts d’esprit), mais son nouvel album sonne terriblement Metal ! La présence de Karl Groom (Threshold) à la production n’y est d’ailleurs probablement pas pour rien… De ce fait, cet album est susceptible de plaire à une très large audience, d’autant que la qualité est au rendez-vous et que l’ensemble se montre absolument irréprochable.

Puissant, mélodique, et surtout gorgé d’un feeling et d’une charge émotionnelle hors norme, cet album est une découverte indispensable. Un ‘Must Have’ que tout amateur de prog’ se doit de posséder dans sa discographie ! Quant aux autres, qu’ils y jettent une oreille s’ils ne veulent pas mourir idiots…


~Bonobo~


Line-up :
Roy Keyworth - Guitar
Stuart Nicholson - Vocals
Spencer Luckman - Drums
Dean Baker - Keyboards & backing vocals
Lee Abraham - Bass Guitar & backing vocals

Guest :
Karl Groom - Production & Additional Guitars

0 Comments 28 mai 2007
Whysy

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