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A l’origine Keep Of Kalessin était un groupe de black métal, et nos bons Norvégiens se sont écartés petit à petit du chemin pour venir faire une incursion sur le territoire du death métal. Nous savons bien que le berceau du black metal reste avant tout la Norvège mais qu’est-ce qui a poussé ces musiciens à se détourner du style ? L’érosion provoquée par le temps ? Simple réajustement ou calibrage des évolutions au sein de la formation ? Généralement ce qui fait évoluer un groupe c’est le changement de line-up, un apport de sang frais ou un sciage de branche morte en bon et due forme parvient toujours à assainir les bases. Nous remarquerons donc que pas moins de trois chanteurs et deux bassistes ont participé à la carrière du groupe, ne demeurent que Vyl (batterie) et Obsidian Claw (guitariste) depuis la création de Keep Of Kalessin.

C’est cinq années après Reptilian qui ont suffit pour faire naitre ce nouvel opus intitulé Epistemology. Le sujet sera donc basé sur la théorie des sciences si l’on croit le titre de cet album. Le groupe s’étant séparé de Thebon, c’est Obsidian Claw qui reprend le micro.

L’idée était bien illustrée, un artwork intéressant pour illustrer cet album. Le packaging est très séduisant, mais il est moins reluisant cet album une fois écouté. Effectivement, le groupe croule sous la répétition, dès le premier morceau «The Spiritual Relief» c’est plutôt la désillusion, en effet Vyl tire la couverture en imposant un jeu de percussion convulsif et lassant, qui tire en longueur et qui s’étire, s’étire, s’étire... Oui la répétition est nécessaire car rien ne pourra déculpabiliser une telle haute trahison. Les morceaux sont d’une durée moyenne de sept minutes (heureusement la tracklist est courte avec ses huit chansons) néanmoins l’ennui ronge la galette par tous les bords. Mis à part ce défaut de subtilité à la batterie, nous noterons un jeu à la guitare qui ne vole pas très haut et des échappées rarissimes et suffisamment spasmodiques pour les signaler. Et le chant... Que dire, mais surtout qu’attendre d’un guitariste/claviériste ? La réponse est simple : tout sauf de la justesse.

La rythmique est respectée, la technique omniprésente, sauf que les ambiances restent très lisses. Ainsi le groupe a décidé de jouer sur les variations vocales pour essayer de délivrer une prestation honorable. Le mélange de chant clair et narration s’entrecoupent pour donner une forme plus «littérale» à un arrangement musical. Hélas, les lignes de chant sont quelques fois irritantes et parfois justes, alors, au fil du temps les harsh vocals prennent de plus en plus de place pour venir gommer un peu ce défaut. Nous saluerons donc la prise de conscience par les musiciens de leur limites et tentent donc de passer par un style plus inaudible pour faire passer la pilule au micro. Sous ce constat, comment justifier l’achat de cet album ? Mis à part pour sa pochette, je ne vois pas...

Effectivement, sans être catastrophique, Epistemology offre une lecture musicale bien maussade par rapport à la promesse tenue. Avec des champions du monde du tartinage aux manettes, nous plongeons dans un environnement musical fixé dans la mélasse et complètement dénué d’intérêt tant au niveau de l'exécution que des idées posées sur le tapis. Il m’est trop souvent arrivé de me détourner de la musique de Keep Of Kalessin, surement le choix de la vitesse ne s’est pas avéré judicieux... Les chansons n’auront donc pas été suffisamment savantes pour retenir l’attention et ce n’est certainement pas la subtilité qui aura permis aux Norvégiens de sortir du lot... En tout cas pas cette fois-ci.

0 Comments 05 août 2015
Whysy

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