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Haggard est un groupe de Metal symphonique allemand qui s’est formé en 1991. Le style pratiqué était alors un death metal assez original au niveau des influences brassées, mais pas franchement transcendantal. Mais à la manière d’un Therion avec son album Theli, Haggard réussit, et ce dès l’album « progressive », à s’affranchir de ces violentes influences pour prendre un virage résolument plus symphonique. Le summum de l’art du groupe à marier Heavy Metal couillu et instrumentations classiques fut probablement atteint sur le chef d’œuvre « Awaking the centuries ».

Car je me le dois de le préciser : les deux derniers albums d’Haggard sont des concepts et visent clairement à immerger l’auditeur le plus fidèlement possible dans l’époque choisie.
Le thème central était plus médiéval sur Awaking the centuries où le groupe parlait du fléau de la peste et de ses ravages au sein des métropoles européennes à la fin de l’époque médiévale (enfin, si mes souvenirs sont bons).

Ici, place à la renaissance italienne et à l’époque des grandes découvertes scientifiques qui bouleversent l’histoire de l’époque !! L’histoire que le groupe allemand nous conte, en allemand, italien et anglais, est celle de Galilée, de sa thèse de l’héliocentrisme et de son combat avec l’inquisition.

Précisons aussi la démarche extrêmement originale du groupe. Car contrairement à Nightwish, Dimmu Borgir, et Rhapsody où les éléments symphoniques viennent se greffer à une base ancrée dans le Metal, ici on pourrait plutôt dire que les éléments Metal viennent s’ajouter harmonieusement à la magnificence de cette musique baroque et grandiose jouée par un orchestre de chambre, qui va jusqu’à accompagner le groupe en tournée et fait partie plus qu’intégrante de l’ensemble.
A préciser un élément clé : le chant death n’a pas disparu de la musique du groupe. Et d’après ce que j’ai pu lire à droite à gauche, c’est l’un des rares éléments qui souvent rebutent l’auditeur dans la musique de Haggard.

Il me paraît inutile de faire un descriptif chanson par chanson, je vais donc simplement citer quelques moments marquants de l’album. Et croyez moi il y en a !! La pièce « Per aspera ad astra » est par exemple un titre d’une grande richesse, très beau. Intro relativement rapide, alternance entre chant féminin et chant death dans les couplets, cavalcades de guitares et de l’orchestre jouissives pour arriver sur un refrain marquant et plus atmosphérique.

Un grand moment et l’un des plus beaux morceaux de l’album est sans conteste possible Herr Mannelig et ses parties de chant féminin sublimes. L’absence de chant death permet un répit au milieu de l’album, et la mélodie de cette chanson est vraiment magnifique, on ne peut l’oublier après l’avoir entendu. Les morceaux de bravoure que sont « Of a might divine » et « Eppur si muove » sont également poignants et extrêmement bien construits.

Autre élément clef pour moi : l’ambiance. Voilà ce qui m’avait amené à me détourner pour quelques temps de nombres de combo heavy qui privilégiaient trop la puissance à la beauté des ambiances, élément qui pourtant est essentiel pour qu’un groupe se forge un son. Et là tout y est !! Vous voilà plongé dans cet univers de la renaissance italienne avec ses charmes et ses mystères…

Non franchement je ne sais que dire d’autre pour vous recommander l’écoute de cette pépite. Mais je le précise une seconde fois. Un chant death gras et très mis en avant en a rebuté plus d’un. Certains trouvent le mélange déplacé, ce que je peux comprendre. Ecoutez donc avant d’acheter, mais cela ne doit pas vous freiner !!

En bref, je n’étais absolument pas préparé à un tel coup de cœur après m’être quelque peu détourné du Metal symphonique, n’y trouvant plus de groupes réellement innovants. Mais là, cet album est un véritable coup de maître, la production est parfaite, et l’on atteint ainsi des sommets d’intensité et de puissance. Les titres sont variés et sublimes, et le groupe réserve plusieurs interludes de musique classique très agréable. Cet album s’inscrit pour moi parmi les meilleures réalisations du genre, plus poignant qu’un Therion, plus symphonique qu’un Rhapsody. Bref, un album vraiment à découvrir.

Gounouman

0 Comments 11 avril 2006
Whysy

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