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Suite à la sortie de leur nouvel album, Erdentempel et au départ de deux des membres fondateurs du groupe, Heavylaw s'est entretenu avec René Berthiaume pour savoir ses impressions sur Rekreatur, sur leur nouvel album ainsi que ce départ précipité, le laissant seul membre original de la formation.  Golder: Vous avez sorti votre album précédent, Rekreatur, il y a maintenant 4 ans, pourquoi cette longue attente ?  René Berthiaume : Quand nous avons publié Rekreatur, nous avons été très occupé à la promotion de l'album avec des concerts et tournées. Ensuite, à partir de 2012, on a commencé à écrire du nouveau matériel pour l'album, en particulier en 2013 mais certains d'entre nous avaient d'autres occupation comme la famille, le travail ou des examens. Nous n'avons pas travaillé les 4 années sur l'album, en fait, je pense que nous avons passé la même durée que pour faire les autres albums.  G : Quels ont été les retours pour Rekreatur ?  R.B : C'était assez différent puisqu'à chaque fois qu'on sort un nouvel album, il y aura des fans qui vont préférer les anciens albums et d'autres fans qui vont préférer le nouvel album. Je pense que jusqu'à aujourd'hui, l'album favori est toujours Sagas et bien sûr, je peux comprendre ça. Rekreatur avait des chansons un peu particulières, peut être qu'on a trop expérimenté, peut être que les chansons n'avait pas assez de structure mais je pense que les fans l'ont apprécié quand même, même si ils regrettaient des morceaux comme il y avait sur Sagas.  G : Et comment te sens-tu à propos de ce nouvel album, Erdentempel ?  R.B : J'en suis très satisfait, du moins j'ai eu les mêmes genre de sentiments que j'avais quand on a composé les anciens albums mais jamais aussi fort. Cette fois ci, toutes les pièces se sont parfaitement emboîtées et je ne vois pas ce que je pourrais changer à l'album. Des fois, quand j'écoute nos anciens albums, je peux voir certaines choses que je ferais différemment mais pas cette fois ci. Je suis satisfait et content du résultat.  G : Qui a fait la pochette de l'album ?  R.B : Le design a été réalisé par Skadi Van Terror, qui se trouve être mon amie donc ce fut une collaboration fructueuse. Elle a pu écouter la musique très tôt et se faire sa propre idée sur le dessin.  G : Donc elle a utilisé à la fois les paroles, la musique et le titre de l'album pour créer cette image ?  R.B : Nous n'avions pas fini les paroles à ce moment donc elle n'a travaillé qu'avec la musique et on a fini les paroles plus tard.

G : Est-ce supposé représenter ce "temple de la Terre" (Erdentempel en Allemand) donc ?  R.B : Je lui ai dit le nom de l'album mais je n'avais pas vraiment réfléchi au concept derrière. Je lui ai juste dit que j'aimerais avoir de la nature sur la pochette, des arbres et des branches mais tout le reste vient d'elle et j'en suis très content.  G : Comment s'est déroulé le processus de composition ?  R.B : Nous avions écrit quelques morceaux en 2012, c'était vraiment ces premiers morceaux qui ont donné la direction de l'album. On a eu ensuite une pause dans la composition pour des concerts et tournées et on a continué à composé en 2013. C'était de la composition très spontanée. J'avais déjà plus ou moins enregistré la guitare et les paroles. Le résultat est que l'album sonne de façon très organique et spontanée. Je pense que cet album est le plus varié de tous, avec les chansons étant toutes différentes les unes des autres.  G : Tu as une fois de plus produit l'album pour le groupe et je crois que ça fait un moment que tu fais ça, depuis Sagas je crois. N'as tu pas peur de manquer de distance quand tu t'occupes de produire l'album pour ton propre groupe ?  R.B : Bien sûr que ça peut être un problème. En particulier avec l'expérience que j'en ai faite des premiers albums et que j'ai demandé de l'aide au mec qui s'occupe du studio à Munich, ce fut une bonne décision parce qu'il avait plus de distance avec la musique et ça nous a aidé pour le son du mix. Mais la plupart du travail est fait par moi, même si j'ai demandé de l'aide pour le mix et le mastering.  G : Où as-tu eu l'idée de mettre du "grand air" dans vos chansons, nous donner l'impression d'être à l'extérieur, entendre des oiseaux par exemple, ou d'autres animaux ?  R.B : Des sons de nature, d'animaux sont présent dans notre musique et ça nous inspire, dans les paroles aussi parfois. J'aime bien mettre ces sons quand je travaille sur la musique et, à la fin, je préfère les inclure parce que je pense qu'ils font partie intégrante de la musique et de l'atmosphère, et l'atmosphère est important dans ces morceaux.

G : Quelle est la principale influence musicale pour le groupe, en général et pour cet album en particulier.  R.B : Nous n'avons pas vraiment d'influence spécifique. Bien sûr nous sommes intéressés par la musique de film, par la musique orchestrale, nous sommes aussi intéressés par la musique folk venant de pays variés et différents. C'est toujours fascinant de chercher de la musique folk, savoir d'où ils viennent et l'histoire derrière la musique. C'est toujours cool de mettre cette musique dans nos morceaux mais on a pas vraiment de groupes en particulier comme influence, juste de la musique, de manière générale.  G : On a l'impression qu'il y a plus de chant clair sur cet album, il y a une raison à cela ?  R.B : Et bien, nous sommes un groupe qui essaie constamment de changer et d'évoluer. Déjà sur Rekreatur, nous avons réalisé que la mélodie et le rythme de la voix était assez rapprochée l'une de l'autre donc la prochaine étape logique était d'ajouter une nouvelle piste par dessus le chant saturé. Nous avons beaucoup aimé ça et c'était assez fun d'ajouter une nouvelle piste telle que celle ci et mettre plus de mélodie dans la voix.  G : Penses-tu que ça va continuer dans ce sens ?  R.B : Je le pense car nous nous sommes beaucoup amusé à enregistrer toutes ces différentes parties. Nous avons aussi enregistré beaucoup de voix différentes de Robse, notre chanteur. C'était très amusant de faire toutes ces expérimentations avec la voix et les paroles.  G : Pour la première fois, vous avez décidé de composer une chanson entièrement en anglais, il y a une raison particulière à ça ?  R.B : Comme je le disais plus tôt, nous essayons d'expérimenter, nous tentons de nouvelles choses et cette fois ci, ça avait du sens. Je pense que si nous avions essayé de chanter ça en Allemand, ça aurait eu l'air ridicule. En Anglais, ça sonne bien et c'est aussi une bonne chose pour tous nos fans qui ne parlent pas Allemand, comme ça ils peuvent comprendre les paroles un peu mieux.  G : Qu'est ce qui t'a inspiré pour écrire cette chanson bizarre appelé Wirtshaus Gaudi ?  R.B : [rires] Cette chanson a des influences venant de la musique bavaroise et comme certains de nous vivons en Bavière, je pensais que, après toutes ces années dans le groupe, il était temps d'écrire un morceau avec ces influences, en particulier maintenant que je vis dans un petit village en campagne, très traditionnel et où on peut souvent entendre ce genre de musique. Il était temps de prendre des influences venant de la porte d'à côté au lieu d'aller chercher au bout du monde.

G : Le début de Karawane a une sonorité très orientale, était-ce voulu ? Pourquoi ?  R.B : Ouais, c'était intentionnel d'une certaine façon puisque les paroles parlent d'amitié, de rester ensemble et continuer d'avancer et, quelque part, ça allait bien avec le thème du morceau. À ce moment, je regardais de clips musicaux avec des danseuses du ventre et je pense que ça a du m'inspirer pour écrire ces mélodies orientales.  G : Il y avait Mana dans Sagas, puis Kurzes Epos dans Rekreatur, pourquoi avoir inclus la piste longue en bonus cette fois ?  R.B : Et bien, depuis le départ, j'avais dans l'idée de faire une longue piste instrumentale à la fin de l'album mais, malheureusement, je n'a pas eu assez de temps pour la terminer. J'ai fini l'album sans ce morceau et c'est donc cette version de promo que Nuclear Blast a envoyé, les labels ont ensuite décidé de mettre ce morceau en tant que bonus de la version digipack.  G : Comment composes-tu un tel morceau instrumental, as-tu une idée générale dès le début ou est-ce que tu travailles petit à petit ?  R.B : En gros, je commence à écrire la chanson quand j'ai quasiment fini avec l'album et c'est devenu une sorte de tradition. C'est assez sympa parce que, quand j'écris un morceau de base, j'ai une structure dans la tête pour que le message que je veux faire passer soit contenu dans le temps que la chanson dure mais quand je m'attelle à un morceau long tel que ceux là, c'est beaucoup d'improvisation et, en quelque sorte, c'est un peu plus simple. Je commence la chanson et je m'arrête quand j'ai l'impression d'arriver à la fin, c'est comme un long voyage à travers de la musique et des images. C'est très important pour moi d'avoir ce genre de morceau instrumental à la fin, et c'était important pour moi qu'il y ai un tel morceau à la fin de cet album.  G : Pourquoi est-ce que Andreas et Sandra ont quitté le groupe ?  R.B : C'est une bonne question ![rires] C'était aussi une grande surprise pour nous qu'ils quittent le groupe aussi tôt. Je m'attendais à ce qu'ils quittent le groupe dans 2 ou 3 ans, quand chacun d'eux aurait eu envie de fonder une famille ou de faire autre chose de leur vie mais voilà, ils ont quitté plus tôt que prévu. Bien sûr, faire un album prend du temps, avant pendant et après, avec les tournée et kes concerts. Je savais qu'ils voulaient se concentrer sur leur trucs à eux. Je comprend tout à fait leur décision et on est toujours ami, la vie continue !  G : J'ai vu que vous aviez pris Dom R. Crey (guitariste de Wolfchant) comme remplaçant pour Andreas mais quid du bassiste ? As-tu une idée ou des pistes pour le remplaçant de Sandra ?  R.B : On a reçu beaucoup d'offres de la part de musiciens, la liste a été un peu réduite maintenant et je veux rencontrer les postulants pour vérifier leur capacité à jouer de leur instrument. J'espère que dans les prochains jours ou semaines, on aura un musique de choisi pour la position, j'ai hâte de jouer avec ce nouveau line-up.  G : Comment as-tu rencontré Dom et qu'est ce qui a fait que tu l'as choisi lui, plutôt qu'un autre ?  R.B : En fait, Robse le connaît depuis de nombreuses années alors que moi, je ne le connais pas tant que ça. Robse nous a suggéré de garder un œil sur lui et quand après l'avoir rencontré quelques fois, j'ai vraiment été impressionné par la qualité de son jeu et surtout qu'il pouvait vraiment s'intégrer au groupe, avec sa façon de penser, son comportement avec les autres. Nous lui avons donc demandé et il nous a répondu positivement.  G : Avec le départ de Andreas et Sandra, tu es maintenant le dernier membre original d'Equilibrium, te sens-tu comme le gardien du son Equilibrium ?  R.B : Je suis le dernier membre fondateur du groupe maintenant mais je n'en ai pas l'impression parce que Robse et Hati sont dans le groupe depuis 4 ans maintenant. Je n'ai pas l'impression d'être tout seul avec des nouveaux. C'est assez similaire à 2010, quand le batteur et le chanteur ont quitté le groupe. Un peu de neuf et un peu de vieux.  G : D'où vient le nom du groupe, est-ce que parce que vous recherchez toujours un équilibre (Equilibrium en anglais) entre les riffs puissants et l'orchestration folklorique dans vos chansons ?  R.B : C'est une bonne idée ![rires] Quand nous avons commencé le groupe, nous voulions un nom qui était à la fois intéressant mais ne limitait ni la musique ni le groupe en les fixant dans une direction précise, en gros un nom qui puisse être interprété de plusieurs façons. On avait beaucoup d'explications différentes au début mais maintenant, bien sûr, on peut lui donner plein d'interprétations différentes. D'une certaines façon, ça peut être expliqué aussi par la pochette de l'album, ou de notre dernier EP, il y a comme un symétrie, un équilibre. Le nom a pris un sens pour nous au court des années.  G : Quand ta carrière a-t-elle commencé à vraiment démarrer avec Equilibrium ?  R.B : Je ne sais plus vraiment. On a sorti notre première démo en 2003 et puis tout s'est enchaîné très vite. On a eu notre premier contrat, puis le concert en 2004 au Summerbreeze Festival. 3 ans après, on signait avec Nuclear Blast, les 5 premières années sont passées très vite mais à notre niveau, le succès est quelque chose d'assez relatif.  G : Et comment as-tu réagi quand tu as été confronté à ce succès dans ton groupe ?  R.B : Quand on a eu ces moments forts, comme jouer au Wacken ou rentrer dans les charts Allemand. C'était vraiment incroyable de voir ça, de voir qu'on peut avoir une forme de succès avec cette musique. Bien sûr, c'est mélodique et harmonique mais ça reste relativement violent avec la voix. Tout ça nous a rendu très fiers que des gens puissent aimer ce genre de musique.En Allemagne, on voit rarement du métal à la télévision, ça reste très underground, une sous-culture mais la scène métal est tellement grande que c'est fun d'en faire partie.  G : Avec tous les changements de line-up dans le groupe, comment sens-tu la prochaine tournée ?  R.B : On a vraiment hâte ! Nous sommes vraiment content de partir avec les nouveaux membres, on aura beaucoup d'énergie apportée par le sang neuf et plein de nouveaux trucs à jouer.  G : Et venez vous en France cette fois ?  R.B : On l'espère ! On a déjà planifié notre tournée en tête d'affiche qui passera par l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche mais on aimerait bien aller dans des pays comme la France, l'Italie ou l'Espagne. Oh, je me souviens, on a un concert au Hellfest !  G : Un jour, tu trouves une lampe magique avec un génie qui te donne 3 vœux, quels seraient-ils ?  R.B : Oh ! C'est une très bonne question. Je pense qu'en premier je souhaiterais que l'humanité vive en paix, puis je souhaiterais avoir plus de temps pour jouer aux jeux vidéos et enfin, je souhaiterais pouvoir vivre centenaire.

0 Comments 23 mai 2014
Whysy

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