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Forts d’un album précédent sous forme de bombe à neutron, les américains d’Exodus (ancien groupe de Kirk Hammet avant qu’il ne rejoigne Metallica pour les incultes) reviennent une nouvelle fois calmer l’intégralité de la communauté Thrash.
Ce « Exhibit B : Human condition » fait l’effet d’un pitbull dans une crèche, un véritable massacre au Panzer dans une galerie d’art. Il faut dire que Gary Holt (guitare), membre fondateur du groupe et unique rescapé du line up originel est une machine à riff, talonnant de près le maître Jeff Waters d’Annihilator. Ses compositions tantôt torturées, tantôt frénétiques et violentes, retranscrivent parfaitement le contenu des paroles, c'est-à-dire une pure dénonciation de la violence humaine (classique me direz-vous). A la différence que le porte parole du groupe est un bourrin sans limite, un hurleur sans aucune retenue qui incite à la brutalité la plus extrême (ne vous méprenez pas, c’est un côté du métal que j’apprécie également).
Il est vrai que lorsqu’il s’agit d’exciter la foule, Rob Dukes, le dingue de service au poste de « chanteur » en connaît un rayon (ceux qui ont la chance d’avoir vu le DVD récemment sortis et retranscrivant leur prestation au Wacken savent de quoi je parle).
Cette tension visuellement palpable sur scène se retrouve très bien sur disque, et l’on se prend plus d’une fois à se dire « mon dieu, quelle bande de tueurs ! »
« Democide » et « Beyond the Pale », pour ne citer qu’eux, offrent de somptueuses cavalcades sur lesquels nos musiciens démontrent toute la symbiose qui les anime.

Une production en titanium porte les compositions de cette galette brûlante avec excellence. En terme de longueur, ce disque présente les défauts de ces avantages. Avec des titres plutôt longs (plus de 9 minutes pour « The sun is my destroyer »), certains peuvent y voir une profonde lourdeur. Votre serviteur y voit plutôt une expression inhabituelle du Thrash avec un côté épique (collant parfaitement au thème de l’album qui parle quand même de déchéance humaine, ce qui peut donner des débats durant plus des 3 minutes 30 d’une compo de Destruction !)

Exodus donne aujourd’hui l’image d’un groupe on ne peut plus soudé. Preuve en est la part de composition laissée aux autres membres du groupe, notamment sur le titre d’ouverture « The ballad of Leonard and Charles » coécrit avec Lee Altus (gratteux de Heathen pour les puristes).

Plutôt que de vous faire un titre à titre, j’ai jugé plus intéressant de vous décrire ce qu’exprime ce disque dans sa globalité et son identité. Une vraie comète enflammée dans le paysage du métal. Overkill avait déjà donné la teneur avec leur dernier album (Ironbound que je vous recommande vivement) en plaçant la barre très haut. Exodus transforme l’essai avec le sourire. Il est très plaisant de constater la santé de ces vénérables anciens du Thrash (n’oubliez pas qu’ils étaient là avant bien d’autres beaucoup plus connus aujourd’hui…).

Inutile d’essayer de classer cet essai dans la discographie d’Exodus. Il s’agit simplement d’un excellent disque, mature et réfléchi.
Un peu comme une bouteille de vin arrivée à son stade optimum de dégustation.
Sacrée cuvée !



0 Comments 17 mai 2010
Whysy

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