C'est en 1995 qu' Anorexia Nervosa voit le jour, à cette époque le line up est très different. En effet, on remarque qu'un certain Stéphane Gerbaud officie en tant que chanteur, et on déplore l'absence d'un clavériste. Tout cela pour dire qu'alors, leur style est très éloigné de ce qu'ils font depuis l'EP Sodomizing The Archedangel. A cette époque, le groupe évoluait dans un Death-Metal lourd et sombre, teinté d'influences gothiques, dark-wave et industrielles. Il s'agit encore d'un métal très experimental, qui marqua l'entrée fracassante du groupe dans la scène extrême francaise.

Nous sommes ici en présence d'un concept album, censé être un aboutissement de l'experimentation et la recherche sur la folie. Il est basé autour du thème de la nevrose et du refus de l'existence. Comme vous vous en rendez compte, il est découpé en trois cycles, eux même divisés en sequences et il comporte des parties rituelles auto-érotiques et d'autre à la frontière de l'indus, du métal et du gothique. Forcement présenté comme ça, cela eveille la curiosité, mais laissez moi vous affirmer que ces differents "sentiments" comptés dans l'affriolante biographie du groupe (oui ces phrases n'étaient pas de moi) ne transparaissent absolument pas dans la musique du groupe, ou peut être de manière tellement abstraites qu'elles demeurent imperceptibles. Mais après tout, à quoi devraient ressembler des "parties rituelles auto-érotiques??... Je vous le demande!!

Le concept s'annoncait riche, malheuresement il est extremement mal exploité. En faite, on remarque deux phases qui se répètent pendant près de 50min. Tout d'abord une phase très atmosphérique très bas de gamme. En effet, le groupe utilise un ou deux samples, une musique d'ascenceur monotone et bordelique en fond sonor, et un "chanteur" qui se lamente sur son sort en vocaux plaintifs et incomprehensibles. Vient ensuite se greffer un jeu de batterie death métal, des riffs pauvres et repetitifs, une voix bien en place, mais qui apporte tellement peu à l'ensemble. Un ensemble d'une pauvreté sans nom, tout l'album n'est que succession de phases lentes et de phases rapides, un album qui répete le même schéma de construction encore et encore, sans état d'âme, sans effort de variation. Vraiment on s'ennui car ce concept ne ressemble à rien, il part dans tout les sens et tend à se repeter infinement.

Seules deux compositions parviennent à se démarquer, en vous épargnant leurs titres à rallonge, il s'agit de la 3e, et de la 9e. Tout le reste forme un bloc uniforme et imperméable dans lequel il est résolument impossible de reussir à entrer. Il n'y a aucune mélodie, il n'y a aucune violence, il n'y a rien, à part un grand vide teinté d'un effort de remplissage abusif. Pour ma part, je suis tout a fait content que ce groupe n'est pas continué dans cette voie, qui se révéla être sans issue, car elle conduit à un changement majeur de line up, tout cela car certains voulaient continuer dans l' experimentation inutil et sans genie.

Bref cet album est surement le plus mauvais et le plus ennuyeux que j'ai pu entendre jusqu' à aujourd'hui, à éviter absolument (ce qui ne sera pas difficil vu qu'il n'a été produit qu'a 2400 exemplaires).

...TeRyX...