Vous recherchez quelque chose ?

Avez vous déjà eu cet extraordinaire sentiment, en écoutant un album ou une chanson pour la première fois, de découvrir quelque chose que vous aviez toujours recherché, qui correspondait parfaitement à vos attentes et coïncidait avec votre amour de la musique de façon miraculeusement harmonieuse ?
Je ne peut que vous souhaiter de découvrir un jour le groupe ou la chanson qui vous mettra dans un  tel état de grâce… C’est une sensation inouïe, lorsque rien qu’au son d’une chanson, on est soufflé par le tourbillon de sentiments confus et puissant qui déferle en vous !! Je n’ai eu que rarement ce sentiment mais je peut vous assurer que les albums ou chansons qui l’ont provoqué chez moi font aujourd’hui parties de mes références absolues !!!

Alors que je commençais à peine à découvrir le black metal et l’extrême en général, voici en gros l’effet qu’eut sur moi ce groupe, Samael, et ce dès la toute première écoute. Je les ai justement découvert avec cet EP extraordinaire. Attiré dès la base par la pochette, la typographie minimaliste, les visuels et titres de chansons aériens, évoquant l’infini du cosmos, connotant une dimension spirituelle peu commune pour un groupe aux racines extrêmes, je me décidais donc à tenter cette expérience qui allait s’avérer bien plus prenante que je ne l’imaginais…

La pochette, déjà, est belle, pleine de mystère, évoquant la Terre vue d’un point de l’univers extérieur à notre système… comme si celui qui nous la montrait avait lui aussi subit cet Exode… Je profite de cette remarque pour souligner que les textes de cet EP collent parfaitement aux ambiances retranscrites, mystérieuses, spirituelles, étranges, tout simplement fascinantes. Le livret est simple, dépouillé, mais constitue un prolongement de cette merveilleuse et si unique ambiance. Le line-up du groupe n’a pas du tout changé ce sont les mêmes quatre petits suisses, les deux frères (Vorph à la guitare, au chant et aux textes est toujours épaulé de Xy, qui écrit toutes les musiques et se charge du clavier comme de la boîte à rythmes…) sont toujours épaulés par leurs deux comparses à la basse et à la rythmique…

L’album s’ouvre avec, disons le tout net, ma chanson fétiche du groupe, l’extraordinaire « Exodus ». Tout y est magistral : la production, nette et puissante, le jeu extraordinaire des claviers, aériens, très variés, mystérieux, et la performance vocale de Vorph, assurément l’un de mes chanteurs préférés dans le domaine du Metal extrême, et peut-être même dans la musique tout court !! Les couplets, murmurés sur fond de basse et de synthétiseurs étranges, le refrain empli de puissance et ses chœurs synthétiques certes, mais si prenants !! Avec un refrain marquant, ce morceau, très varié malgré ses 4 minutes, nous présente ce que sera l’EP. L’ouverture de la porte des étoiles avec un univers intime, puissant, électronique, sur fond de riffs furieusement Heavy !!!

Car il est essentiel de le préciser. A partir de l’album « Passage », Samael n’a plus rien de black en lui si ce n’est la beauté, la puissance et le mysticisme des ambiances retranscrites. Cet album, ainsi que ses successeurs sont donc tout à fait accessibles à des fans de Heavy pur et dur, à condition bien entendu, d’être sensible au travail sur les ambiances, et au côté électronique futuriste du groupe, plus proche d’un Arcturus que d’un Rammstein. Enfin, il ne faut pas être réfractaire aux vocaux gutturaux, même si la voix de Vorph, plus death que black, toujours glaciale et parfois modifiée numériquement, passe assez bien à mon avis, collant aux ambiances, et étant davantage déclamatoire qu’agressive.

Le second morceau, « Tribes of Cain », est plus dans la lignée des titres de « Passage », mais il est encore plus extraordinaire que le morceau précédent au niveau des ambiances, c’est dire à quel point le rendu est fabuleux !! L’introduction du morceau, notamment, me plonge à chaque fois dans un état de transe : quand Vorph murmure, avec ces claviers emphatiques, ces orgues si mystérieux, si mystiques et cette voix extraordinairement abyssale, remontant des entrailles mêmes de la Terre !!! Comment ne pas se sentir projeté ailleurs à l’écoute de telles ambiances ? Vraiment, les émotions qui peuvent submerger l’auditeur dans ces quelques secondes sont d’une intensité rare, croyez moi !!


Changement radical avec le titre suivant, tiré du très noir album « Ceremony of opposites ». Celui-ci est le prédécesseur de « Passage », à l’époque où le groupe œuvrait dans un univers tellement plus glauque… Avec cet EP, Samael, nanti de leur nouvelle orientation, offre un véritable petit lifting à quelques morceaux, ce dont ils avaient grandement besoin. « Sons of Earth » commence bien moins magistralement que les deux premiers titres. Mais si le morceau est plus direct, le grain et la rugosité des guitares alliés à l’efficacité des riffs et la beauté des mélodies est transcendantal. Et lorsque la boîte à rythme se lance, suivi par ce riff puissant et saturé, et que toute la machine se met en marche, le rendu est encore une fois cosmique, grandiose.

Et c’est un changement total d’ambiance et d’univers que propose le titre suivant, visiblement composé sur la base de mélodies de synthé. Puissant, émouvant, « Winter solstice » est une sorte de… ballade black metal !! Et oui, la douceur de la voix de Vorph et la beauté des lignes de claviers offrent à ce morceau une véritable sensualité. Vraiment, c’est très étonnant mais encore une fois très beau !!!!

Le cinquième morceau est un autre extrait de l’album du même nom. Et nous avons une nouvelle fois droit à une introduction extraordinaire, tout bonnement hallucinante. Des synthés qui s’emballent, puis une mélodie qui monte, des chœurs hantés, des percussions résonantes, nous voici au cœur du rituel, pour subir un morceau plus noir, mais toujours avec cette dose de magie que sait si bien distiller le groupe. Seul (gros) bémol, la voix de Vorph. Au risque de jouer le difficile, je dirais que le mixage le dessert largement cette fois. Et puis le morceau a un rythme d’ensemble trop lent, ce qui fait que la puissance inscrite au début s’estompe vite. Le morceau est donc moins prenant et accrocheur à mon goût. Ces détails, en plus du fait que certains passages des pistes 2 et 4 soient un poil moins prenants malgré les superbes ambiances, sont seuls responsables du demi point retranché à la note finale…

Nous voici arrivé au titre le plus surprenant de l’EP. Avec une basse et un rythme très électronique qui se lancent, puis les riffs saturés donnant envie de headbanguer à tout va… Mais on se dit alors : « je connais cette mélodie !! » ! Et oui ! Le groupe reprend le final si grandiose de « Sons of earth » et lui donne de nouvelles couleurs, électroniques, planantes… Et comment ne pas adhérer au rendu, encore une fois, totalement jouissif !! Ces percussions jaillissant avec autant de fluidité, ces chœurs magnifiques (quoique synthétiques, je le répète…), cette dose de mélodie en plus, cette beauté spatiale et ce rythme, c’est tellement bon !! Pour moi, ce côté électronique et si dynamique fait que la remix transcende l’originale, ce qui n’est pas peu dire !!

Mais vient le moment où tout le monde pleure, et oui, 6 titres seulement annonce le dos du CD !! Mais ne pleurez pas encore, avant de se quitter, le groupe nous gratifie d’un excellent morceau caché, réédition de l’instrumental « Static journey » de l’EP « Rebellion ». Le morceau, uniquement composé de claviers, commence mystérieusement, et puis la mélodie s’installe. Et là, le talent de Xy nous explose au visage. Bien sûr, cette composition aurait probablement été tout aussi à sa place sur n’importe quel album d’electro-planant New age, mais elle est très jolie, merveilleusement reposante, et porte en elle l’empreinte Samael, indéniable et si attachante ! Ce morceau me prouve une fois de plus que Samael est décidément le groupe le plus sensuel du black Metal… A écouter avec votre petite amie !!!


Pour conclure cette trop longue chronique… Vous vous devez vous aussi de tenter l’expérience Samael. Même ceux qui n’ont pas aimé (et oui, il y en a, hélas… snif !) ont été capables de reconnaître que le groupe était un maître des ambiances et qu’il possédait une patte tout à fait unique, une identité bien à lui… qui fait que j’adule tout particulièrement ce groupe, subjugué à chaque instant par leur talent hors du commun. A essayer au moins une fois !!!!!!

Gounouman

0 Comments 02 juin 2006
Whysy

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