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Terhen est un combo finlandais qui s’est créé il y a déjà quelques années. Après avoir enfin stabilisé son line-up, le groupe nous propose son premier opus « Eyes Unfolded ». Un pur cru de doom-death atmosphérique et mélancolique… Bien au chaud dans son boîtier, soigneusement représentée par sa mystérieuse et jolie couverture, cette galette nous propose donc 5 titres longs (entre 7 et 14 minutes) et bien lourds typiques du genre, avec une production parfaite et un univers déjà assez particulier… Tout un programme !


L’immersion est directe : dès les premières notes, nous voici happés dans un univers sombre et parfois étrange. Une vague d’angoisse monte, appuyée par des rythmiques lentes à souhait, des claviers planants et distants, et une section rythmique des plus martiales, évoquant la puanteur d’un hangar désaffecté, d’une usine abandonnée dans une banlieue sinistre… Et les rythmiques de s’étendre inlassablement, rapidement rejointes par un chant death guttural, classique mais de bonne facture, se permettant quelques passages plus agressifs. Et la première composition de se dérouler sans changements majeurs dans le thème.

Notes improbables et décalées (dissonantes mêmes, dans d’autres titres comme « Six months »), belle transcription d’une incommensurable froideur, variations subtiles et intéressantes… « Influences » manifeste déjà l’identité du groupe, et de ses influences si bien nommées : visiblement, les scandinaves se sont nourri de doom, de death, d’ambiant, bref de groupes jouant sur les ambiances, et n’ayant pas peur d’étaler leur propos. Et le thème de cette première piste, pourtant loin d’être très accrocheur, finit par nous entraîner un peu malgré nous dans les méandres de ce glacial décor…D’autant plus qu’il ressurgira épisodiquement dans les autres morceaux du disque, comme un écrasant leitmotiv.

L’univers de Terhen est des plus hermétiques, et il m’aura fallu plusieurs écoutes pour bien le pénétrer. Signer une ouverture à l’accroche si directe, et pourtant si répétitive et étrange tient du suicide commercial, et j’avoue ne pas avoir apprécié du tout à la première écoute ! Mais comme je le disais, on se laisse vite prendre, et c’est tant mieux car la suite de l’album, sans se départir de ce carcan de moisissure et d’obscurité, s’avère encore meilleure que cette première composition.

Les transitions sont très fines d’un morceau à l’autre, et ainsi on ne voit pas les compositions défiler. Notre attention est cependant de nouveau mise en éveil lors de la troisième piste, la très belle « Last months », avec ses superbes lignes de chant interprétées par une jolie demoiselle, (qui reviendra magnifiquement ponctuer le morceau final), et ses soli de claviers. Si le chant guttural et l’ambiance désespérée sont toujours de mise, au moins le groupe se permet-il de varier les ambiances, et la présence de ce morceau au centre de l’opus apporte une touche de lumière et de mélodie vraiment revigorante ! De longs passages ambiant et atmosphériques viennent également s’intercaler dans les morceaux…un peu trop longs peut-être, ils n’en sont pas moins relativement envoûtants (le break central au piano de « What truly is real », évident mais génial).


Subtil et fin malgré ses inlassables répétitions, Terhen s’impose donc, sans transiger sur la lenteur pachydermique de rigueur, avec pas mal de classe, même s’il est très loin de révolutionner le genre. Si les sincères fans de doom se régaleront probablement de cet opus, je pense que l’accès en sera très difficile aux néophytes du genre. Peu accrocheur (« Last months », un peu plus que les autres pistes, mais cela reste très relatif), extrêmement répétitif, misant tout sur les ambiances, (m’évoquant par instants November’s doom ou encore Shape of despair, plus rarement) ce disque s’écoute comme musique de fond de soirées solitaires…Et là, il dévoile un potentiel et une inspiration très intéressants. A découvrir, pour les fans du genre. Pour ma part, sans crier au génie et sans complètement avoir évité l’écueil de l’ennui, j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à découvrir cette œuvre, et j’attends avec impatience la suite des aventures de ce très bon groupe.


Gounouman

0 Comments 21 juillet 2007
Whysy

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