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Le power canadien, ça vous dit ? En même temps entre Instanzia et Forgotten Tales, ils ont quand même de quoi se vanter ! Mais comme on dit jamais deux sans trois, et il faut le trouver, ce troisième petit frère. Reste à savoir si ce sera Borealis, avec «Fall from Grace» sera celui-ci car «World of Silence» était prometteur.  Borealis ne fait pas dans l'originalité, c'est certain. La recette du power à claviers, aux guitares tendant vers des rythmes parfois plus heavy, parfois plus progressifs, parfois plus speed, en mêlant quelques petites influences thrash (notamment sur «Finest Hour») est déjà vue et revue. Pour autant dans son style, les canadiens sont bons élèves, et exécutent une technique parfaite. Mention spéciale pour le batteur, Sean Dowell, qui possède un excellent jeu, entre finesse et agressivité, tout en diversifiant un maximum ses lignes, bien plus que les autres musiciens.  Le problème majeur, c'est que l'on a du mal à retenir quoi que ce soit de ce que l'on écoute. Le groupe aligne les titres sympathiques mais rien n'est transcendant, tant et si bien qu'à la fin, on est convaincu d'avoir entendu quelque chose d'agréable, sans savoir dire pourquoi, ou parler d'une ligne vocale ou mélodique en particulier. L'album est sans doute très calculé, minutieusement millimétré, pour obtenir un résultat instrumental impeccable. C'est le cas, c'est imparable, mais tout est parfois bien trop prévisible, dommage. Du coup, sans ennuyer, on passe un bon moment, que l'on oublie aussitôt. Et même lorsque Borealis veut surprendre en alignant des titres lorgnant thrash comme «Finest Hour» (par l'intro, le rythme et les grunts), on est heureux au départ, et une fois l'effet «inattendu» passé à la trappe, là, ce n'est plus du tout la même sensation. Il faudra que les canadiens pensent à inclure quelque chose qui manque à leur musique à l'heure actuelle : de la spontanéité. Pour convaincre entièrement, c'est ce qu'il faudra irrémédiablement.  Pour preuve, la pauvre «Words I Failed to Say». L'album écouté d'un trait, elle ne se remarque même pas, passe inaperçue comparée à la précédente et au titre éponyme «Fall From Grace», excellent morceau de power s'il en est. Ce titre illustre à merveille le sentiment d'oubli qui arrive de temps à autre, et même les pièces les plus intéressantes, à la fin des 43 minutes, tombent dans le même trou noir. C'est pour cela qu'il est sans doute meilleur de se concentrer de manière séparée sur chaque morceau et d'y découvrir ses secrets.  Et là, force est de constater que tout n'est pas du même niveau, et que l'on peut démarquer l'excellente facture du moins jouissif. «Where We Started», tout comme «Words I Failed to Say» présentent moins d'intérêt. Construction pas folichonne, moins agréable mélodiquement parlant. Et c'est sans compter la ballade cliché qui fait perdre des points, à savoir «Watch The World Collapse», d'une niaiserie à faire peur. Sérieusement, ce genre de titre mollasson, ça devient un peu pénible au bout d'un moment. Pour autant, d'autres passent comme une lettre à la poste, «Forgotten Forever» ou «Regeneration» sont agréables. Comme d'habitude, des claviers en retrait, des sonorités parfois plus progressives, une recette classique mais efficace. D'ailleurs en prog, «Breaking the Curse» navigue en plein dedans, sans oublier un encrage presque speed, pour un résultat efficace. Mais le morceau d'ouverture, l'éponyme et la courte mais dynamique «Take You Over», aux parures singles, font mouche plus que le reste. La recette à été mise sur un plaisir inconditionnel, résultat garanti. Il n'y a pas à attendre longtemps avant de voir la fougue nous entrainer.  Le chanteur Matt Marinelli possède une belle voix mais … ne vous rappelle-t-il pas quelqu'un ? On dirait qu'un certain Tom Englund passe par-là. Le vocaliste d'Evergrey au timbre si marquant a l'air d'être une grande source d'inspiration pour le canadien et cela se sent, peut-être même trop. Mais la prestation de Matt est réellement satisfaisante, assez variée, juste et énergique, mais sachant aussi se faire plus bas, n'explorant jamais ce qu'il ne sait pas faire. Il reste dans ses capacités, grand mérite.  Lion Music a flairé une bonne offrande pour les amateurs de power metal. Les autres pourront écouter par curiosité et ne regretteront sûrement pas, mais il manque encore le petit truc qui fait toute la différence.

0 Comments 08 juin 2011
Whysy

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