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While Heaven Wept et moi on se connait depuis pas très longtemps, c’est le regretté Gounouman, une connaissance commune, qui nous a présenté lors de son excellente chronique de Vast Oceans Lachrymose. Au premier coup d’oeil ce ne fut pas l’amour immédiat. Je dois avouer que si le fond y était avec un Doom Epique rafraîchissant la forme péchait notamment au niveau du chant que je trouvais en décalage avec la musique du combo. Mais comme je suis quelqu’un de bien et je ne m’arrête pas au premier abord j’ai décidé de creuser un peu le passé de While Heaven Wept et j’appris à apprécier les américains à leur juste valeur notamment grâce à leur excellent deuxième opus Of Empires Forlorn.  Deux ans après Vast Oceans Lachrymose arrive le dernier rejeton de la bande à Tom Phillips, et en deux ans la trajectoire du groupe a pris une drôle de dimension. En effet, le groupe est passé de Cruz del Sur à Nuclear Blast, rien que ça ! Pour un groupe que l’on pourrait croire en fin de carrière c’est un beau pied de nez au destin. Comme quoi l’ogre allemand ne signe pas que des groupes de Metalcore allemand ayant plus de T-Shirts en vente que de chansons sur leur myspace. On trouve aussi des groupes besogneux qui ont su ne jamais se décourager et qui ont le mérite de proposer quelque chose d’original.  Parce que While Heaven Wept malgré son étiquette de Epic Doom Metal est un peu plus que ça, ou un peu moins c’est selon. Doom dans son essence le groupe l’est assurément. Les compositions sont principalement mid-tempo et les guitares vrombissantes. Mais c’est ce qu’il a par dessus cette croûte doomesque qui est intéressant. Puisque se succèdent de l’épique pas tape à l’oeil pour un sou ("Destroyer of Solace"), de la mélancolie ("Unplenitude") ou bien encore un soupçon d’atmosphère envoûtante ("Saturn and Sacrifice") . D’ailleurs ce changement de composition est présent dans le coeur même de chacune d’entre elle comme par exemple dans la construction musicale de la longue pièce qui conclut l’album "Finality".  On sent tout le savoir faire du groupe en matière d’écriture même si les opus précédents nous avaient déjà convaincu de ce côté-là. Par contre, pour moi, Fear of Eternity est l’album de la maturité pour While Heaven Wept. On sent une force tranquille créatrice qui se dégage des compositions du groupe. A la manière de l’évolution des pochettes entre les deux opus, on pourrait croire que Vast Oceans Lachrymose s’est détaché de la Terre pour se perdre dans le cosmos. Enfin plutôt nous guider à travers ce dernier.  Le tout est porté par la voix de Rain Irving qui délivre une performance irréprochable comme à son habitude (en est témoin ce pont absolument magnifique lors de "Finality"), ce n’est pas forcément le chanteur qui possède le plus de coffre de la planète Metal mais il a une vraie personnalité et se met à nu lors de l’écoute et c’est ce qui compte lorsque qu’on écoute un disque du genre. La section musicale n’est pas en reste notamment les guitares qui servent des soli discrets mais au combien efficaces ("Finality" encore une fois) et la batterie qui assure une base rythmique irréprochable. Le jeu du batteur Trevor Schrotz fin et sans fioriture est une vraie réussite. Il propose du feeling au détriment de la vitesse et quelle fraîcheur à la sortie.  Alors que peut-on reprocher à Fear Of Eternity? Et bien, une fois n’est pas coutume je trouve le CD un peu court. C’est un argument que j’utilise rarement car j’ai tendance à penser la qualité prime sur la quantité.Mais c’est une des premières fois où à l’écoute d’un CD j’ai l’intime conviction que sur une durée plus longue l’ensemble aurait gagné en intensité notamment "Destroyer of Solace" magnifiquement trop courte. Le Doom se déguste sur la longueur mais cette fois-ci je suis resté sur ma faim, impression que ne m’avait pas laissé son prédécesseur qui proposait pourtant une quantité de musique équivalente.  Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant, While Heaven Wept livre ici un album magnifique rempli d’émotions qui fera mouche pour tous les amateurs de réalisations soignées et de productions personnelles. Un son et une prod’ fidèles à l’esprit de la musique des américains sont aussi à mettre au crédit de Fear Of Eternity qui restera en définitive une belle réussite dans la discographie sans faute du groupe. Si, comme moi, vous êtes rebutés par le chant lors de la première écoute préserverez vous verrez vite la lumière au bout du tunnel. Merci en tout cas à Nuclear Blast de signer des groupes comme While Heaven Wept et de les faire connaître au plus grand nombre car ce sont eux qui font la beauté et la profondeur de notre genre préféré.  Balin

0 Comments 19 mai 2011
Whysy

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