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Le groupe dont il est question dans cette chronique vient de sortir son premier album. Si le nom d’Yrzen ne vous dit rien, ce n’est pas très grave, il est temps encore de vous rattraper. Originaire de Picardie, le groupe, alors qu’il s’appelait encore Moonwrath, a sorti une démo en 2009 avant de renaître sous le nom plus mystérieux de Yrzen en 2011. Fimmròt, puisque tel est le nom de cette première production, nous explique le groupe, est un terme de vieux norrois (une langue scandinave parlée au Moyen-Age) qui fait référence aux cinq éléments présents dans la nature. Le disque tout entier se veut une réflexion sur la condition humaine en s’appuyant des mythes anciens ou plus récents. Ambiance.

Yrzen s’est mis au travail avec application et les douze morceaux de Fimmròt forment un tout solide dans lequel chaque chanson (ou presque) trouve sa place sans forcer l’oreille. Les riffs s’articulent plutôt bien les uns avec les autres et malgré quelques ralentissements et tatônnements, Yrzen remplit son contrat avec enthousiasme. Quelques titres sont quelquefois en retrait mais il est difficile de trouver un rythme de croisière parfait dans le genre dans lequel évolue le groupe. “Taliesin” est un peu plus poussif parce que ce morceau est un peu plus cliché que ses petits caramades et “Paradox” manque un peu de cohérence ce qui dommage surtout qu’il est placé assez haut dans l’album. Clément Vernier a le coffre suffisant pour assurer les vocaux même si certains titres lui vont moins (“Crying Skies”). L’alternance entre chant hurlé (qui domine) et chant clair renforce encore la dualité de ce disque.

D’ailleurs, le groupe cultive l’aspect choeur cher au genre folklorique et la démarche s’intègre bien à l’ensemble de l’album. Si l’effet pêche un peu par endroits (le refrain de “Stormrider” ou “Battlecries”), il est en revanche souvent parfaitement utilisé comme dans “The Beholders (Beyond The Stars)” dans lequel les choeurs donnent non seulement de la force au morceau mais également plus de profondeur. Sans aucun doute un des moments forts de cet album, “The Beholders” se fait le porte étendard logique d’Yrzen. De la même manière, Yrzen a su intégrer à son oeuvre des mélodies folkloriques qui accompagnent l’auditeur comme un fil rouge, tout au long de Fimmròt. Sans être forcément toujours au premier plan (“Stormrider”, “Battlecries”), elles sont, en revanche, suffisamment importantes pour tisser une atmosphère riche et empreinte de mystère. Ainsi, “The Tale Untold” arrive à faire s’accorder la vitalité des accords modernes à des rythmes plus doux et sautillants. Un mélange des genres qui n’étonne pas par sa grande novelité mais que les français maîtrisent fort bien.

Fimmròt renferme des moments de très bonne qualité qui soulignent le savoir-faire du jeune combo français. L’enchainement entre la chanson éponyme et “Fire of LIfe” est particulièrement réussi. Dans la première, l’auditeur est absorbé dans une triste complainte qui reflète bien le leitmotiv de Yrzen. En effet, ce morceau instrumental un peu mystique et celtique nous plonge dans une atmosphère déprimante sans surenchère superflue ce qui empêche “Fimmròt” de tomber dans le pathos. Quant à “Fire of LIfe”, si on sent le feu sacré qui brûle dans ses lignes musicales plutôt marciales, le titre a aussi un côté désenchanté plus lent qui le rend plus complexe qu’il n’y parait.

Les effets presque cinématographiques, qui ponctuent l’opus, et qui jouent un rôle important dans “Snowburied Memories”, accentuent encore l’aspect conte, et donc divertissant, de l’album (bien qu’il ne soit pqs un concept-album, ce premier ipus de Yrzen bénéfie d’une grande continuité). Fimmròt se termine comme il a commencé, avec un titre fort, au nom évocateur “Ragnarök”,  pas forcément le meilleur du disque mais de construction telle qu’il marque une bonne conclusion avec ses mélodies vives.

Dans l’ensemble, Fimmròt laisse sur son passage dans nos platines une impression plutôt bonne grâce à ses morceaux féroces et bien éxécutés. Fimmròt est sans doute un peu étrange, parce qu’il mixe différents genres et des influences diverses. Mais, comme il est bien bien rythmé et surtout bien construit, ce premier album d’Yrzen laisse une impression de cohérence quand on finit de l’écouter. Et ça, c’est après la première écoute. Parce qu’ensuite, tout doucement, le charme commence à opérer et on finit par se dire qu’on veut encore écouter Fimmròt, non pas parce qu’il est bien maîtrisé mais parce qu’il nous plait. Et ça, c’est encore mieux !

Nola

0 Comments 10 août 2013
Whysy

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