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Le principal but de la musique est de divertir. Un album doit nous faire voyager, nous transporter. Cette occupation, passion pour certains, doit permettre de nous occuper tout en nous distrayant. Un groupe américain au nom évocateur, « Pleasure Dome », l’a très bien compris. Pour nous montrer cette force que la musique opère sur nous, le groupe a sorti un album au nom encore plus suggestif que le nom du groupe : « For Your Personal Amusement ». Et comme si on n’avait toujours pas compris, le groupe continue dans cette allusion en choisissant une pochette (laide je vous l’accorde) nous montrant des manèges dans la boîte crânienne d’un humain. Si cet album n’est pas un hymne à l’amusement et à l’évasion, je veux bien faire cinquante tours de Space Mountain en écoutant toute la discographie de Dragonforce

Trêve de plaisanterie, il convient maintenant de savoir comment le groupe va pouvoir tenir sa promesse de distraction. Le style de musique pour mener à bien cela est un Hard/AOR/FM rock mélodique qui va même parfois en terre heavy. S'il fallait choisir parmi les trois premiers types de rock énoncés, pour caractériser cet album, je garderais le terme FM. En effet l’utilisation de synthétiseurs, l’envie d’écrire des refrains percutants à la limite du commercial (« One and Only », « Praying For A Miracle »…), le nombre important de « power-ballade » (« Always Tomorrow », « Seems Like A Dreams », « I Won’t Cry »…), nous laisse normalement penser que le rock FM tient une place importante sur l’album. Cependant, Pleasure Dome arpente également d’autres styles de rock, ce qui rend l’album très hétéroclite.

Pleasure Dome se veut aussi hard-rock (« The Aura That Surrounds You », « Return to Zero ») et la comparaison avec des groupes tels que Aerosmith ou encore Gotthard est assez discernable. Comme je le disais auparavant, le groupe s’aventure même sur les terres du heavy avec « (Who will) Save the World » qui clôture l’album de façon dynamisante.

L’album pourrait donc paraître décousu à cause de cette variation de style de rock mais point du tout. Les lignes mélodiques FM sont tellement travaillées qu’on a l’impression qu’elles créent une ligne conductrice tout au long de l’album. Pour imager, c’est comme si vous mangiez pleins de plats différents (couscous, tartiflette, sauté de porc…) mais que sur chaque plat il y ait la même excellente sauce (à vous de choisir laquelle) qui vous donne l’impression que tous ces plats vont très bien ensemble. Bref, si vous m’avez suivi, tout ça pour vous dire que contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’album parait homogène et logique dans son enchaînement.    

De plus, on retrouve dans chaque composition les mêmes éléments. Un couple basse/batterie excellent avec une basse groovy au possible (« Return to Zero » pour ne citer qu’un exemple), des guitares bourrées de feeling avec de nombreuses envolées atmosphériques, des nappes de claviers très discrètes mais efficaces, le tout soutenu par une excellente production. Le chanteur, Ted Poley, ajoute sa belle voix à tout ça. Son timbre nous fait de temps en temps penser à Tobias Sammet (« Praying for A Miracle », « I Won’t Cry ») ainsi qu’à Alice Cooper (« The Aura That Surrounds You ») mais c’est incontestablement à Phil Collins que l’on pense quand on entend sa voix. On jurerait entendre le chanteur de Genesis sur la majeure partie des compositions de l’album. Sa voix colle parfaitement à la musique tout comme celle de la chanteuse qui le rejoint sur deux des derniers titres de l’album (« Love Is A Game », « I Won’t Cry »). Leurs deux voix opèrent une excellente alchimie et nous offrent de beaux moments d’émotions notamment sur « I Won’t Cry » et son enivrante mélodie.      

Malheureusement, même avec tout ça, il est assez difficile de se rappeler de la plupart des refrains après avoir écouté l’album et c’est une des qualités premières d’un bon album de rock. L’album manque également de puissance (« (Who will) Save the World » arrive un peu tard) et sombre un peu trop souvent dans le « mielleux ». L’introduction et l’outro atmosphérique à la « In Excelsis » (Angra) avec des sons de fêtes foraines à la "Crack The Riddle" (Helloween) sont tout simplement inutiles et font perdre plus de trois minutes à l’album qui est déjà bien trop court.

En conclusion, même s'il est très agréable d’écouter « For Your Personal Amusement », il est difficile d’y revenir dessus, faute à un manque de folie et de puissance. Mais le but d’un bon divertissement, est-ce vraiment le fait de nous faire revenir à lui ? Je ne pense pas, son but est de nous faire passer un bon moment en nous divertissant. Dans ce sens, Pleasure Dome a atteint son but et tenu sa promesse.

Doryan.      

0 Comments 23 mars 2009
Whysy

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