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Formé en 1994 au large des côtes norvégiennes, Trail Of Tears n'est pas un nouveau venu sur la scène métal internationale. En effet, l'album dont il est question aujourd'hui, Freefall Into Fear, est tout de même leur 4e album. Cela faisait trois ans que nous n'avions plus énormément de nouvelles de la formation qui comptabilise aujourd'hui 7 membres, cela fait beaucoup de monde et vous aurez raison. Mais pourquoi tant de gens? Je ne sais pas tout à fait, mais comme tout bon groupe de métal qui se respecte, nous avons droit à deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un clavieriste et deux chanteurs... Voilà pour les présentations.

Trail Of Tears porte fièrement son étiquette de groupe extrême évoluant dans un métal gothique assez marginal. En effet, ici la classification "goth metal" est à prendre avec des pincettes tant le style s'éloigne des clichés et se montre sous son jour le plus sombre. Sans trop m'avancer, je doute que les personnes adeptes des groupes gothiques actuels (For My Pain, Lacrimosa, Macbeth, Sinisthra et autres) puissent apprécier la musique de Trail Of Tears.

Forcément, cela éveille la curiosité et vous allez me demander pourquoi? Hé bien il faut avoir les oreilles bien accrochées et peu sensibles pour espérer entrer dans Freefall Into Fear sans risquer d'y laisser son ouïe. Comprenez que Trail Of Tears élargit son panel musical d'influences diverses allant du power métal, au gothique en passant par un black métal symphonique et orchestral. Vous voilà prévenus, car la musique du groupe se montre extrême et il faudra un grand nombre d'écoutes pour espérer apprécier l'album.

Nous avons ici près de 45 minutes de musique, il faut l'avouer, d'une qualité tout à fait honorable. Après bientôt 11 ans dans la musique, le métier semble être acquis par la plupart des musiciens, nous obtenons au final un haut niveau technique souligné par de sympathiques solos et autres leads appréciables. Le batteur, sans être véritablement impressionnant, livre un travail honnête et sans bavure. Il se montre à l'aise autant lors de plan heavy que lors de séquences black intenses où le blast beats est de mise (rassurez-vous, ces passages restent assez rares).

Autre point fort de l'album, le mélange des voix. En effet, vu que le groupe compte tout de même deux chanteurs, il serait dommage de ne pas s'en servir, et sur ce point là, Trail Of Tears fait plutôt fort, à défaut d'être original. Les compositions sont quasiment toutes construites sur des duos voix extrême/voix claire et cela permet par la même occasion un contraste entre une certaine brutalité black, et ce charme, cette proximité gothique. Une voix extrême incroyablement puissante (on croirait un chien enragé, véridique !) couplée à une voix claire, pas forcement jolie ni touchante, mais elle a le mérite d'apporter de la profondeur et de la crédibilité aux ambiances.

Nous allons maintenant pouvoir parler du coeur de l'album: les compositions. Bien que tout ne soit pas rose, le groupe ne s'en sort pas trop mal. En fait, sur Freefall Into Fear se côtoient l'excellent et le passable. Si je pense excellent, je vous citerai le très puissant titre d'ouverture "Joyless Trance Of Winter" où mélodie et agressivité cohabitent sans complexe autour d'un refrain entêtant. Je pourrais aussi citer l'excellente mais brutale "Carriers Of The Scars Of Life" dans lequel toutes les influences blacks se dévoilent en une composition explosive et haute en contrastes (ces blast beats sur voix claire et puis ce violon) suivie par "Frail Expectation" portée par un clavier néo classique et un joli break atmosphérique. Même commentaire pour Cold Hands Of Retribution où l'énergie extrême reprend le dessus.

Vous aurez compris que Trail Of Tears propose ses meilleures compositions en tout début d'album, de ce fait pendant près de 20 minutes se succèdent refrains accrocheurs, rythmiques bétons, constructions intéressantes: que des tubes. Mais le couperet tombe assez vite, car le centre de l'album se révèle assez creux, avec des compositions à peine passables ("Drink Away The Demons" ou "Dry Well Of Life") et d'autres pas franchement folichonnes ("The Architect Of My Downfall" est trop répétitive et m'ennuie).

Nous ne sommes donc pas en présence d'un album parfait, car l'excellent côtoie malheureusement le passable. En ces jours sombres, de tels albums ne peuvent pas tirer leur épingle du jeu sur cette scène où seule la loi de la jungle régit. Seuls les prédateurs survivent, et Trail Of Tears n'est pas encore prêt à faire frissonner les plus grands. On se reverra au prochain album, en attendant je ne conseille pas spécialement, même si l'ensemble reste solide et appréciable, trop de titres gâchent le plaisir. Avec un tel potentiel et 12 ans d'expérience, on est en droit d'attendre mieux.

...TeRyX...

0 Comments 11 novembre 2005
Whysy

Whysy

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