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Le monde du metal se suit mais ne se ressemble pas. A premier vue après Avantasia, Avalon, tous liés par le mot Avalon (Avantasia contraction de Avalon et de Fantasy) et Avalon, pour Avalon tout court, nous voilà avec Galahad Suite retomber dans le monde d’Avalon. Oui car Galahad Suite nous renvoie au monde du Graal et de sa quête car Avalon est le nom de l’île mythique où le roi Arthur a été transporté (suite à sa blessure) après sa bataille finale contre Mordred. Anton Johansson avec son œuvre nous transporte toujours vers la légende arthurienne puisque Galahad est le fils (légitime ou illégitime selon les sources) de Lancelot du Lac et d’Ellan, la fille du roi pêcheur qui détient le Graal.

Procédons par ordre : Anton Johansson est un musicien né en 1960 qui joue du piano, de la guitare et de la basse déjà très jeune. Au milieu des années ’90 il crée le groupe « prog » Mister Kite qui tourne avec Bruce Dickinson, Dio et SAGA. A partir de 2007 Anton Johansson  appelle à la rescousse Linus Abrahamson (Andromeda, The Codex) pour terminer un projet qui lui tient à cœur : Galahad Suite.

On sait depuis les notes explicatives qu’Anton Johansson porte dans son cœur ce projet  depuis 30 ans. De plus après avoir embarqué comme on a dit Linus Abrahamson (guitare et basse), il recrute aussi Carl Lindquist (chant), Mats Bergentz (Drums), Sebastian Berglund (claviers), Anna Forsvall Lundmark (violoncelle) et Evelina Andersson, Ellen Abrahamson et Mikael Cederhag (backing vocals).

Comme si cette liste n’est pas exhaustive car elle comprend que le « groupe »  Anton Johansson's Galahad Suite voici la liste des invités : les guitaristes Mattias IA Eklundh (Freak Kitchen, Guitar Freak), Magnus Karlsson (Primal Fear, Allen / Lande, Starbreaker), Jonas Hansson (Silver Mountain), Dennis Post (Star * Rats) et Magnus Kristensson (Monsieur Cerf-volant, Planet); les clavieristes Jens Johansson (Stratovarius, Yngwie Malmsteen, Dio) et Lalle Larsson (Karmakanic, Agents of Mercy, Electrocution 250) et les  voix supplémentaires Alf Wemmenlind (Mister Kite, Fifty Grand Suicide).

Musicalement qu’est-ce que cela donne ? D’abord il faut dire que même si la liste des musiciens (stables, invités ou copains des vacances) et longue comme un bras, l’album est très épeuré. On retrouve la formation classique d’un groupe 2 guitares, 1 basse, 1 batterie et 1 chanteur. Mais où sont passé les autres ? Ceci n’est pas un défaut en soi. L’album est cohérent, homogène, et presque cyclique. Le refrain du premier titre Galahad – The Hope est le même que celui du dernier Galahad – The Man. On comprend en suivant l’histoire que Galahad suite aux enchainements des titres vit une sorte de quête personnelle qui le fait mûrir et devenir un homme à par entière. Les titres sont sculptés dans une veine prog / rock avec des riffs plutôt bâtons qui passent bien. L’originalité n’est pas au rendez-vous par moments mais cette cohésion dont on a parlé permet à l’album de rester toujours sur le bon chemin et de jamais ennuyer. Au contraire on suit le chemin et le questionnement d’un homme appelé à un destin exceptionnel : celui de trouver le Graal.

Galahad Suite a un peu de mal à décoller à l’image du premier titre; Galahad – The Hope est un titre de plus de cinq minutes et il faut aller au delà des trois minutes pour entendre le refrain. Certes le texte et la mélodie nous font rentrer dans l’histoire et dans la musique mais ceci se passe un peu trop lentement. Ensuite la beauté du refrain explose avec un bon envoutement. L’album fait pareil : les premiers titres passent bien, musicalement il y a rien à redire mais ce coté prog rock on l’a écouté souvent. Et puis, titre après titre, le niveau monte en arrangements, mélodies, finesse.

Il faut aller au-delà du titre instrumental Morning Sun – The Battle qui est peut être le seul titre un peu raté ou mieux celui qui n’est pas vraiment à la hauteur des autres. Oui - il y a bataille, oui - Galahad le plus pur des chevaliers est un « trve » qui ne chôme pas avec son épée, oui - on se bat avec force, mais ce titre reste trop faible pour représenter la bataille. On ne veut pas de Amon Amarth mais on aurait pu appuyer sur la pédale de la distorsion et de la rapidité et un peu de double caisse aussi.

Après la bataille vient le moment de l’introspection et Loneliness – The Peace avec ses ambiances acoustiques (violon, guitare sèche) est un très bon titre. Le niveau monte titre après titre pour arriver à Vision Divine – The End qui est vraiment le meilleur titre de l’album et qui a lui seul justifie l’achat du disque. Le riff principal est une sorte de marche en mid tempo avec une voix féminine qui dialogue avec Galahad. Finalement Galahad trouve le Graal et il est le seul homme qui puisse regarder ce qu’il y a à son intérieur.
Et puis il meurt. Heureux, mais il meurt quand même (I’m coming home) et quand il chante les mots « I’m coming home » le tempo change et un solo exceptionnelle se fraie un chemin tout en beauté. Ce tempo et ce solo rappellent le solo et le tempo de Comfortably Numb de Pink Floyd.

Encore quelques considérations avant de terminer cette chronique. Premièrement il faut dire que l’on connaît très peu l’histoire de Galahad. Il s’agit d’une légende qui a plusieurs trous et variantes.  Cette légende a été une source pour Anton Johansson qui a pu évidement la faire évoluer à sa guise et façonner à son gré ce concept album. Ensuite le songwriting est très bon mais parfois peu habile. Très bon car on voit bien que Anton Johansson  connait les sources que ce soit dans la description des personnages ou dans l’analyse de leurs émotions. De plus ici et là Anton Johansson  met des expressions plus philosophiques ou religieuses comme par exemple : « I have seen the peacefulness / I have felt the loneliness ». Ce verse résume l’expérience de Dieu qui est vécu comme totalité de paix et en même temps l’homme se trouve seul face à sa grâce. Il s’agit de l’expérience mystique que l’on peut retrouver dans des auteurs comme Thérèse d’Avila ou Jean de la Croix.

Là où Anton Johansson est moins habile c’est le timing et la succession des événements : on a du mal à suivre les textes : une guerre éclate. Pourquoi ? Pourquoi Galahad a besoin de se retrouver, de se chercher si au départ il est déjà le chevalier le plus pur, celui qui peut s’asseoir sur le « siège périlleux » sans problème ? Pourquoi appeler ce projet Galahad Suite ? Une suite est une succession de musiques, on ne chante pas.


Pour résumer cet album grandit écoute après écoute et résulte vraiment juissif à l’écoute. Il y a un goût pour les mélodies accru (parfois un peu téléphonées), un goût pour raconter une histoire (parfois pas vraiment intelligible) et même s’il faut du temps pour l’apprivoiser et l’apprécier, il s’agit d’une belle découverte.



wanderer







0 Comments 03 juin 2013
Whysy

Whysy

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