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Opera Metal / 2018

Note : 9 / 10

L'opéra Metal est un qualificatif tellement revendiqué qu'il en est presque devenu un grand fourre-tout, une étiquette à laquelle il est désormais difficile de se fier. Cependant, Gates Of Paris redonne à l'Opéra Metal son sens premier, celui qui définit une oeuvre unique ainsi que l'univers peuplé auquel elle donne vit. Mesdames et messieurs, venez découvrir les histoires intrigantes et les lieux mythiques qui ont fait de Paris la capitale de l'avant-gardisme culturelle.

S'il est évidemment question dans Gates Of Paris de Metal mélodique, ses concepteurs se sont attaché à y intégrer instruments, mélodies, narrations et airs traditionnels appropriés à chacun des morceaux, qui débutent tous à leur façon. Ainsi monsieur Loyal introduit, sur fond d'accordéon et de musique de cirque, Napoleon's Circus Show avant qu'il ne se mue en brûlot speed mélodique doté d'un solo guitare de haute voltige. Plus loin c'est Edith Piaf chantant La Vie En Rose sur fond d'orgue de barbarie qui pose les premières notes de Ghost Of The Seine, morceau à la fois coloré de joie et teinté de mélancolie, hommage à l'inconnue de la Seine, dont le visage post mortem inspira de nombreux artistes.

Si ces introductions toutes aussi originales les unes que les autres sont autant de clins d'oeil au patrimoine culturelle de la ville Lumière, de nombreux autres passages hérités parsèment l'intérieur des titres. Parfois de rapides transitions jouent les effets de surprise, comme sur Court Of Miracle, quartier parisien peu recommandable au 17eme siècle, où guitare tzigane et air de Carmen vous sautent à la gorge comme un truand au coin d'une ruelle sombre.

Mais d'autres titres réussissent le tour de force de se voir complètement imprégnés de l'histoire qu'ils racontent. The Catacombs en est l'illustration à la fois hantée et sautillante, comme si les fantômes des restes humains enchevêtrés qu'ils renferment tournoyaient en une danse folle et macabre. Autre exemple, le magistral The Cabaret, melting-pot festif au refrain typique des revues de cabaret et aux leads de guitare habités d'une joyeuse ambiance saltimbanque. Enfin, impossible de ne pas citer Mysteries Of Paris avec son piano vintage et son violon musette, inspiré des personnages parisiens du roman du même nom, paru au 19eme siècle, au succès populaire alors inédit.

Mention spéciale au chanteur Raphael Dantas, que j'avais déjà entendu sur un album de Caravellus. Il n'est jamais pris en défaut malgré tous les changements de décors imposés par Gates Of Paris. On notera d'ailleurs que tous les refrains sont plutôt épiques, et forment ainsi une sorte de vecteur commun à l'album. Même The Dress Of Light Lady, orienté jazz manouche, possède un sacré bon refrain à la Dark Moor. Et que dire de Gargoyle's Shadow, instaurant l'ambiance liturgique et mystérieuse des murs et des corniches de Notre Dame de Paris, certainement le seul titre de pur Metal symphonique de l'album, néanmoins excellent.

Et bien voilà, Gates Of Paris referme déjà ses rideaux sur cette extraordinaire promenade dans Paris, au grès des époques et d'un voyage à la frontière de l'historique et du mystique, dont on ressort avec l'impression d'en avoir pris plein plein les oreilles et plein les yeux. Génial !


01. Wieniawski Caprice Op.181 (1’38) Feat. Flora Spinelli
02. The Cabaret (3’41)
03. Court Of Miracles (5’30)
04. The dress Of Light Lady (3’34) Feat. Olivier Lapauze
05. Catacombs (4’38)
06. Ghost Of The Seine (4’23)
07. Napoleon’s circus show (4’19) Feat. Yann Mouhad
08. Temple Of Swing (4’26)
09. House Of Kings (Louvre) (5’02) Feat. Robin Carrayrou
10. Gargoyles’ shadow (5’46) Feat. Stéphan Forté
11. Mysteries Of Paris (4’29)
12. Wieniawski Caprice Op.182 (2’52) Feat. Flora Spinelli

Gates Of Paris bandcamp

0 Comments 11 février 2019
Chris

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