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En matière de métal progressif, on peut dire que le vivier américain est l’un des plus prolifiques de la planète. Non contents d’avoir comme représentants officiels ni plus ni moins que les deux groupes les plus reconnus de cette scène, Dream Theater et Symphony X (il convient d’y ajouter tout de même les suédois Pain of Salvation pour ne pas faire de jaloux), les USA nous fournissent donc de nombreuses formations, jeunes et ambitieuses, prêtes à prendre la place de leurs illustres aînés. C’est ainsi que je vous présente aujourd’hui un petit protégé du label US Nightmare Records, Sacred Dawn, jeune combo formé en 2005 dans la région de Chicago, au travers de leur second album, intitulé Gears of the Machine… A New Beginning.

Quand je dis second album, on n’est pas réellement dans le vrai. En effet, les américains avaient, en 2006, sorti en autoproduction Gears of the Machine, et ce nouvel opus est en fait le même album, remasterisé grâce à la signature avec leur label, avec pour seule différence l’ordre des chansons qui a changé ainsi qu’un titre supplémentaire. Il s’agit donc en quelque sorte d’un nouveau départ, A New Beginning comme malicieusement pensé dans le titre de cette galette. En tout cas, la première chose à remarquer est que la production est à la hauteur, le remastering a donc été un gros plus pour le groupe. Pour en arriver aux choses sérieuses, la classification du groupe dans la catégorie prog est peut-être un peu exagérée, car même si le groupe affectionne particulièrement les mid tempo, peu de choses laissent entrevoir clairement cette affiliation.

Gears of the Machine…A New Beginning est donc un album de heavy (écoutez par exemple Walls of Jericho et ses riffs tranchants très caractéristiques), d’un niveau technique assez élevé, avec des solos guitare de qualité. Le résultat final est classique, et mis à part quelques touches originales (sonorités orientales sur Hatred ou bien l’excellente Devil Went to Georgia, mélange détonant de power et de western métal), les américains ne s’aventurent pas vraiment hors des limites du style. Les lignes vocales, correctes (excepté lorsque le chanteur se risque dans les aigus alors qu’il n’en a clairement pas la capacité) mais sans réelle identité viennent appuyer l’impression persistante que l’on a : tout ça est bien foutu, mais rien ne nous pousse à y revenir. Les compositions sont trop plates pour s’inscrire dans nos mémoires sur le long terme.

Typiquement, Gears of the Machine…A New Beginning est un album auquel on ne peut rien reprocher de vraiment grave : le niveau technique est tout à fait honnête, la production également, la matière est là (13 titres pour presque une heure de musique) et le contenu est plutôt bien exécuté… Mais rien ne nous laisse penser que Sacred Dawn peut et va casser la baraque. Même si quelques titres sortent un peu de l’ordinaire, on ne sort pas emballé par l’écoute de cet album, même si on peut remarquer quand même que de multiples écoutes ne viennent pas entacher la qualité générale. Un chant trop plat et même crispant dans les aigus, un manque d’intensité et de fil conducteur, toutes ces petites choses empêchent cette galette de marquer les esprits. Les américains font preuve d’honnêteté et de bonne volonté, c’est évident, mais rien ne parvient à les démarquer de la meute des groupes de heavy prog, et qui les placent loin, sur le fond comme sur la forme, des groupes que j’évoquais au début. Cela dit, ce n’est que leur premier album, et l’avenir leur appartient pour faire mieux.

0 Comments 15 septembre 2008
Whysy

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