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Instanzia est un groupe de metal mélodique originaire du Québec (Canada). A la base du groupe il y a le projet d’Alexis Woodbury (chant / guitare) qui en 2004 réalise une première démo au nom de Kurse. Avant que le projet n’aboutisse il y a encore deux démos qui verront le jour l’une en 2005 (avec Mathieu Fiset aux claviers) et l’autre en 2007 avec Francis Ducharme (batterie). Les deux problèmes majeurs étaient à ce moment là le manque d’un chanteur et les changements de formation qui se succédaient. A ce moment là Alexis Woodbury  décide de prendre le taureau par les cornes et il décide qu'il sera donc le chanteur du groupe (en plus d’en être le guitariste). Voici donc que après pas mal de travail accompli sur sa voix et finalement un line-up plus stable (Jean-Christophe Binette- guitare, Francis Gagné – basse, Francis Ducharme – batterie)  le combo est prêt à nous livres sa première offrande : Ghosts

Une constatation s’impose d’entrée de jeu : même si ce Ghosts se propose comme un «debut album», le combo est vivant et rodé depuis un petit moment.

Il y a deux éléments à considérer avant de se lancer dans l’analyse plus détaillée de l’album : le nom du combo et la pochette. L’artwork est l’œuvre du « magistral » JP Fournier bien connu dans le monde du metal (Immortal, Impaled Nazarene, Mystic Circle, Edguy, Steel Attack, Nightmare et la liste est longue comme un bras). Le mot « Instanzia » est tiré du latin et voici rien que pour vous [tiré du Dictionnaire Gaffiot latin-français (1934)] :

je résume (le fichier est consultable ici) :

Instanzia : 1. présence, 2. application assidue et constante, 3. allure pressante (du style).

Et vous conviendrez que l’idée d’application assidue pour la persévérance du groupe et l’allure pressante pour définir leur musique est bien choisie.

L’album débute par une intro instrumentale Omen en trois mouvements qui rappelle Karelia. Aux premières écoutes cette intro apparaît bizarre car il n’y a pas de transition entre les mouvements puisqu'il s’agit d’une sorte de succession de trois thèmes. Au fur et à mesure que les écoutes se sont multipliées j’ai compris que ces airs se trouvent ici et là dans la suite de l’album. Pas mal du tout comme clin d’œil.

Ghosts of the past (d’où le titre de l’album Ghosts) ouvre les hostilités : un titre très rapide et assez original surtout grâce à la voie d’Alexis Woodbury au timbre atypique, les chœurs entrainants et le break qui anticipe le solo. Joli aussi le cri de « a ghost from de past » avec une voie filtrée lancé à la fin de chaque refrain. Certes dans le style on peut citer un nombre de formation qui font à peu près la même chose tels que Sonata Arctica, Helloween, Edguy (notamment Mandrake), Freedom Call, Stratovarius et j’en passe. En écoutant l’album j’ai pensé aussi à Labyrinth et Vision Divine. Ce qui fait l’originalité d’Instanzia sont les mélodies, les refrains (dès qu’ils vous rentrent dans la tête, ils n’en sortent plus !), les arrangements et la voix. Alexis Woodbury chante bien, sa voie est propre et assez claire : loin des "screameurs" au ton suraigüe parfois un peu cliché, loin aussi de la théâtralité d’un Mathias Blad (Falconer) ou de la puissance d’un Joakim Brodén (Sabaton). Peut être on peut lui rapprocher de ne pas trop varier mais cette voix sait monter en puissance là où il le faut (Power of the Mind) ou en déclamation (The Desert Fox). La base rythmique et le solo de Power of the Mind font penser au titre the dark ride (Helloween) et on se trouve face à face avec un titre entrainant, accrocheur, et on redemande. Difficile d’isoler des moments plus ou moins réussis car tout l’album se tient, est cohérent et de qualité.

Le fait d’avoir choisi « seulement » huit titres et une durée qui ne dépasse pas les 48 minutes fait penser aux années ’80 : en pleine âge du vinyle la durée était plus courte et souvent de qualité ; les chutes restaient dans les tiroirs. Aujourd’hui la mode est plutôt de "bourrer" les cd jusqu’à la limite et du coup on a droit souvent à des titres de remplissage. Dans ce Ghosts rien est à jeter, bien au contraire.

Et si on est face à un bon album, quand le lecteur lance la dernière piste The Desert Fox (11 minutes et 12 secondes au compteur) on se trouve plongé face à l’apothéose. Si Alexander the great d’Iron Maiden retraçait la vie du roi macédonien, Instanzia s’attaque à la figure d’Erwin Rommel nommé le "renard du désert". Loin de faire une apologie du nazisme, Instanzia retrace la vie de Rommel, ce général allemand de la Seconde Guerre mondiale connu pour ses exploits militaires, sa participation présumée (mais je ne suis pas un fin historien) à un complot contre Hitler et pour sa fin tragique (il a été poussé au suicide) . Titre à caractère plus progressif que les autres il nous offre des moments de pur bonheur. Ce titre est à lui seul le summum d’Instanzia : mélodieux, puissant au refrain étêtant,  jouissif. The Desert Fox à lui seul vaut l’achat de l’album.

Instanzia dévoile un très bon premier album et met la barre très haut : tout est fat pour servir la mélodie et la puissance et s’il est vrai que parfois on peut en entrevoir les ficelles, Ghosts est un album vraiment à retenir parmi les innombrables sorties power metal. C’est bientôt Noël et si vous cherchez des idées cadeaux en voici une.

Ps. On attend la tournée !


Wanderer

0 Comments 01 décembre 2010
Whysy

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