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XIV Dark Centuries, non ceci n’est pas le nom d’un nouveau jeu vidéo sur le Moyen Age mais bien un groupe de metal allemand. De pagan metal pour être plus précis. Un nom qui colle donc  au genre recherché et à la période mentionnée plus haut. Ainsi, XIV Dark Centuries baigne dans l’univers batailleur et hargneux des vikings et de leurs fulgurantes conquêtes. Quant à celle du public, de conquête, pas sûr qu’elle s’avère aussi facile que celles dont le groupe s’inspire. Parce que mine de rien, ça fait tout de même 8 ans (et pas 14 siècles hahaha) que XIV Dark Centuries existe. Gizit Der Faida est leur troisième album.

Une intro aux accents épiques en guise d’ouverture, ça a le mérite d’accrocher l’oreille. Certes c’est un peu plat et longuet mais la mélodie est prometteuse. On imagine, enfin non pas tout à fait, on entre-aperçoit des casques, des épées, des contrées lointaines et enneigées. On aimerait vraiment sortir du bourbier des groupes médiocres qui abondent dans le pagan metal pour retrouver enfin l’air des batailles, pour toucher du doigt la mythologie, pour marcher dans les pas des guerriers du Nord. Les sons de lames qu’on aiguise, le vent froid qui souffle en début de chanson sont autant de promesses qu’on aimerait voir tenues.

Si le second titre douche un peu l’enthousiasme par son absence totale de relief et la pauvreté de son refrain qui rend “Zeit der Rache” presque inachevé, XIV Dark Centuries (XIV par la suite) se rattrape ensuite avec “Schlachtgesang”, hélas bien trop courte, qui porte en elle des morceaux d’épopée tout à fait savoureux. Le ton y est plus lourd, plus profond et sied beaucoup mieux à l’image du groupe. Les allemands enchaînent avec “Donar's Söhne” qui ne bénéficie pas de la même ambiance que son précédesseur. Le morceau parvient toutefois à tisser une ligne musicale plutôt intéressante où l’esprit pagan parvient à percer un petit peu. La chanson finit quand même un peu n’importe comment, du genre on-ne-savait-pas-trop-quoi-faire-alors-on-va-faire-un-fondu-au-noir-musical mais on n’est pas à une approximation près.

Du coup le morceau suivant ne colle pas du tout et se raccroche au fil de l’album sans trop savoir comment. Cependant, “Hinauf zum Gold'nen Tor” possède à nouveau des choeurs puissants et l’atmosphère se déplie à nouveau sous nos oreilles. On est prêt à voyager à nouveau mais bien sûr à ce moment de l’album on craint de deviner comment le reste des chansons va s’articuler et on a soudain très peur d’avoir à faire le yo-yo entre titres réussis et titres ratés. Quand les montagnes russes vous soulèvent le coeur, imaginez comme cette idée vous met en joie. Et quand on aime les bons albums (et là on sera tous d’accord), cohérents et fluides, c’est encore pire.

Pourtant il y a du bon dans cet album. On sent des idées, des envies chez XIV. Il faudrait juste les pousser un peu plus, ou un peu moins, ça dépend. Ainsi, “Eichenhain” est un morceau instrumental un peu trop plat pour sa longueur. Malgré toutes les bonnes intentions du monde, il fait pâle figure à côté de l’intro du titre suivant, lui-même rassembleur et entraînant à souhait mais malheureusement coupé trop vite. Mises bout à bout les deux chansons  en sont presque redondantes. Surtout que “Brennen soll das alte Leiden” a de vrais bons arguments : une mélodie solide et incisive, des lignes vocales dures et une ambiance sympathique . Bon, à nouveau la fin arrive un peu trop brusquement mais ça a l’air d’être une constante dans Gizit Der Faida.

De manière générale quand XIV sort les gros choeurs avec leurs gros sabots, les morceaux fonctionnent mieux. Ils enrobent les morceaux, comme si l’effet pagan se retrouvait concentré en eux. C’est bizarre, je vous l’accorde, mais c’est vraiment l’impression que l’album donne. Sinon les lignes musicales (qui ont tendance à tourner un peu en rond) rappellent un peu les classiques du genre notamment celles de Svarsot . “Runenraunen - Eine Wanderung II” nous parle avec l’accent finntrollien nouveau.

De manière générale, XIV produit un bien meilleur matériel sur la fin. C’est plus direct, moins fouillis. On resent un peu plus le  “Heathen Thuringian Metal” que le groupe veut proposer.  L’ensemble est plus festif, plus guilleret mais paradoxalement plus combattif. Ce n’est pas Byzance mais on y croit presque. La chanson d’outro, complètement déplacée, crève définitivement nos derniers espoirs.  Restent un chant assez convaincant et maléable et des mélodies qui se veulent vraiment teinté d'héroïsme. Le tout ne fonctionne pas vraiment ensemble mais tente bon gré mal gré de sauver les apparences.

Ni bon, ni mauvais, ce troisième album de XIV est tout juste médiocre. Malgré sa courte durée et ses titres qui s’enchaînent facilement, il est vraiment difficile de garder quelque chose de ce Gizit Der Faida. Le deuxième titre peut-être, mais pas bien plus. Et en tout cas sans enthousiasme, ce qui est beaucoup plus grave. Nos voisins d’outre-Rhin ont intérêt à réveiller la flamme qui sommeille en eux pour nous réveiller aussi. Sinon, ils vont finir par nous perdre aussi et dans une forêt aussi peuplée que celle du pagan metal, il ne va pas être difficile d’aller voir plus loin si la musique est plus verte.

Nola

0 Comments 19 octobre 2011
Whysy

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