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Une chose est certaine, il est impossible de prévoir, à l'écoute de son précédent opus, quel qu'il soit, comment sonnera le prochain album de Steven Wilson. Hand Cannot Erase ne déroge pas à cette règle.

Manifeste free jazz prog avec Grace For Drowning, seventies prog tribute sur The Raven That Refused To Sing, voici donc Hand Cannot Erase, un album moderne, presque pop, qui rappellera aux fans de Porcupine Tree les grandes heures de Stupid Dream, Lightbulb Sun et In Absentia.

L'accent a été mis sur les mélodies, et la musique de Wilson est plus accessible, et j'entends cet adjectif dans un sens positif. Construit sur le thème de l'isolement, autour de l'histoire dramatique de Joyce Carol Vincent, jeune femme retrouvée dans son appartement trois ans après son décès, l'album voit Wilson collaborer avec Nina Tayeb, une chanteuse israélienne, sur certains morceaux.

Bien entendu, on est pas passé en deux ans de Genesis  à Supertramp comme si de rien n'était: Hand Cannot Erase est un album de rock progressif, auquel il manque les poncifs habituels (et c'est tant mieux), avec des ajouts électroniques que les fans de Wilson connaissent bien. Marco Minneman, toujours présent derrière les fûts, assure quand à lui la touche technique agressive, presque metal.

On savait Wilson capable d'écrire des chansons simples, construites autour de mélodies accrocheuses, et sur cet album le maestro s'est surpassé: Hand Cannot Erase et Happy Returns sont par exemple deux tubes, deux superbes morceaux pop  dignes des plus grandes heures de Blackfield. Et même lorsqu'il ne peut se résoudre à trop simplifier son propos, comme sur le magnifique Routine, le résultat est bluffant. Il en est de même pour les plus complexes 3 Years Older et Ancestral, où l'on se rappelle que Wilson aime, peut-être par-dessus tout, les ambiances.

Solitude et tristesse planent parfois sur cet album et nous offrent des moments de mélancolie profonde (Transience, Perfect Life, Ascendant Here On), dont le superbe diptyque plus agressif et metal prog Home Invasion et Regret #9 offre une étonnante rupture . C'est donc un album très varié, centré autour du thème principal qu'est le souhait de Wilson de se faire plaisir et de s'inspirer de ses anciens travaux.

Peut-être que cette versatilité représente l'unique point faible de l'album, qui par voie de conséquence manque parfois d'une certaine homogénéité. Superbe collection d'excellent morceaux, Hand Cannot Erase souffre (légèrement) d'un manque de visibilité globale, malgré son thème. Mais c'est un moindre mal, car les mélodies sont magnifiques, la production est parfaite, de ce point de vue-là c'est une réussite totale.

Elle est sans doute involontaire, mais ce nouvel opus est une réponse aux fans de Porcupine Tree larmoyants, réclamant le retour de leur groupe préféré. Ne cherchez plus, il est là.

0 Comments 16 février 2015
Whysy

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