Si, à leur arrivée, Stormwarrior a laissé bien des mines dubitatives, aujourd’hui le groupe sort pourtant son troisième album et laissant derrière lui un live au Japon, paru il y a deux ans. Dubitatif, car le premier opus ne ménageait pas les comparaisons avec les premiers Helloween. Désormais, on ne s’en soucie même plus, Stormwarrior sort du pseudo- Kai Hansen métal ; et alors ? C’est donc sans surprise que nous abordons ce Heading North.

Le groupe pioche donc abondamment dans les poncifs du genre, à savoir la mythologie nordique, des sonorités Helloweeniennes, pour les guitares, flairant bon les années 80 ainsi qu’une voix calquée sur Kai Hansen. Lars Ramcke pousse d’ailleurs assez loin le mimétisme, mais semble ne pas arriver à donner suffisamment de variation à son chant. C’est pourquoi on risque très vite de s’en lasser.
Cela dit, les compositions, aussi classiques soient-elles, arrachent bien. Les chœurs guerriers et fédérateurs vont bon train et viennent accompagner ces guitares au son très eighties. Les compositions ne varient pas tellement non plus et se reposent, en grande partie, sur des refrains qui ne cessent d’être imparables.
Into The Battle sort du lot, plus maidenienne, mais bizarrement elle n’est pas forcément meilleure que ses voisines. Mes petites préférées resteront Metal Legacy avec son accent très Gamma Ray et The Holy Cross.
Les soli de guitare dans la plus parfaite tradition sont des parties rapides qui coulent toutes seules et dont on peine à trouver de réelle utilité, autre que celle de faire baver les guitaristes en herbe.

Des hymnes, en veux-tu en voilà, c’est ça Heading Northe. Les instruments semblent porter le chanteur en pleine charge, tempos galopants, ou encore martiaux. Le choc sonore est saisissant et ne manquera pas de convaincre les fans du genre.


Pas besoin d’en faire des lignes et des lignes, et à l’instar de nos chers guerriers teutoniques, soyons net et précis.
L’existence de Stormwarrior se justifie par une nostalgie de cette période Helloweenienne, il est vrai que les groupes de ce type-là ne sont plus légion. C’est donc avec un succès partagé que Stormwarrior nous rappelle les temps passés. Manquant toujours d’originalité certes, mais peut-on encore leur reprocher cela ? Il est de ces groupes dont l’intérêt passe avant tout par leur pratique du kitsch.
Même si Stormwarrior a fait mieux avec Northern Rage, cet album reste parfaitement digne de figurer dans la discographie du groupe. En conformité avec la tradition, et sans doute en accord avec eux-mêmes. Que les fans se jettent sur le nouveau rejeton des allemands, les autres l’oublieront très vite ou s’en serviront comme fond sonore à une quelconque soirée.

Dreamer