Pourquoi un lecteur de Heavylaw serait susceptible d’écouter Mostly Autum ? Et bien peut-être que, comme moi, il désirera en connaître plus sur le groupe où chante Heather Findlay qui incarnait le sentiment de l’amour dans le The Human Equation d’Arjen Lucassen.

Le groupe a sorti son premier album en 1999, nous en sommes au septième avec ce Heart Full Of Sky. Beaucoup s’accordent à dire que Mostly Autumn aurait tant marqué les esprits avec ses premiers albums et notamment le troisième, The Last Bright Light, que le groupe peine, aujourd’hui, à se démarquer de ces premières heures.
Musicalement, le groupe pratique une sorte de rock prog atmosphérique agrémenté d’influences folks. On leur prête pour influence, Deep Purple, Pink Floyd, Genesis, Camel ou encore Jethro Tull.

Cet album est enfanté après quelques remaniements au niveau du line-up voyant le départ de Ian Jenings au profit de Chris Johnson aux claviers et parfois au chant. A première vue, un line-up de 8 personnes encore étoffé de multiples guests ne semble pas forcément approprié pour réaliser une musique atmosphérique. Mais contrairement à toute attente, tout se fait dans la douceur, l’émotion et la mélodie. Voilà trois mots d’ordre que le groupe semble respecter tout au long de ce nouvel album.

Les premières écoutes peuvent paraître un peu décevantes, les chansons tendres et gracieuses peuvent en effet avoir des relents guimauve/berceuse. Toutefois, l’auditeur attentif pourra déceler une finesse constante dans la composition des mélodies, qu’elles soient issues d’instruments à vent, de la guitare ou encore du violon. Pour vous en convaincre vous pouvez écouter le solo de Blue Light ou encore les magnifiques violons de Find The Sun. On pourra également profiter de l’envolée folkisante que nous procure Walk With A Storm qui vient s’entrechoquer à un ensemble rock puissant soutenu par des nappes de claviers venant agrémenter cet ensemble d’un je ne sais quoi de sublime.
Broken renverra également les chanteuses de ballades se rhabiller tant l’ambiance noir, la poésie des notes de piano et la voix d’Heather forment un tout pertinent et délectable. Sur cette lancée arrive Silver Grass qui ne démérite pas, solo sublime, lignes de chant entraînantes, rien de moins.

Ah oui, le chant, c’est vrai il faut en parler. On a bien sûr Heather qui mène la danse, de sa voix parfaite et parfois accompagnée par des chœurs ou même par la voix de Bryan Josh ou Chris Johnson. Cela nous réserve quelques beaux refrains comme celui de Fading Colors également repris dans Further From Home où la guitare brille encore d’accent floydien, tout en feeling. L’album s’achèvera sur l’inattendue Dreaming conférant un certain peps à l’ensemble et permettra de finir sur une note plus rythmée. Le chant masculin y est roi et les lignes de chant se trouvent être particulièrement ensorceleuses. On assiste en réalité à des changements entre cette partie rock et une partie plus atmo menée par Heather.

Bon je vous le concède, tout n’est pas aussi bon, certains titres, bien qu’appréciables restent plus faciles d’accès, moins intéressants comme Half A World ou encore Pocket Watch, même si cette dernière ne manque pas d’intérêts dans la mesure où elle tranche avec la teneur des autres compositions. Pour ce qui est de la production, et bien, elle est parfaite, énorme. On passe donc un bon moment avec ce Heart Full Of Sky, planant au gré de mélodies mélancoliques et de la voix de Heather Findlay qui est une caresse pour les tympans.

Ma découverte de Mostly Autumn fut un franc succès et j’espère qu’il en sera de même pour vous. Ce n’est certes pas un indispensable à tout fan de prog qui se respecte mais cet album ne vous fera jamais honte et il s’apprécie, s’écoute, se réécoute éventuellement, toujours avec grand plaisir.

PS: Il existe également une édition augmentée d'une second cd, mais je ne peux guère vous en dire plus à son sujet.

Dreamer