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La légende voulut que ça se passe un soir d’Halloween 1983, la rencontre improbable entre deux jeunes allemands qui allait changer la face du Heavy Metal. D’un côté Kai Hansen, déguisé en vampire et d’or et déjà pourvu d’une forte personnalité et d’un grand talent de composition, de l’autre Michael Weikath affublé d’un masque effrayant et d’une solide maîtrise de la six cordes. Nul n’aurait prit au sérieux ces deux gamins, plus rigolos qu'effrayant, tapant aux portes pour délaisser l’honnête contribuable de ses bonbons, s’ils n’avaient pas réalisé quelques mois plus tard un premier EP qui allait donner son nom a Helloween…  Déjà signé chez Noise Records, le tout jeune combo dispose alors d’un pont d’or vers la célébrité, avec les moyens nécessaires pour l’accomplissement de leurs ambitions, une production de qualité (dans les normes de l’époque) et la promotion adéquate. Les deux allemands vont s’entourer de deux autres musiciens qui ne vont pas tarder a s’investir a fond dans le projet : Le bassiste Markus Grosskopf et le batteur Ingo Schwichtenberg. Certes ils n’avaient guère d’expérience à l’époque, mais appartiennent désormais au gratin de la scène Heavy européenne. La feuille de route est la suivante, la sortie d’un EP destiné à dévoiler à la face du monde l’existence d’Helloween, suivit rapidement d’un album qui se chargera d’exploiter la percée et de détruire les dernières poches de résistance, avant de couvrir le monde de jus de citrouilles. Les dirigeants de Sanctuary, loin de prendre la grosse tête (de citrouille bien sur), étaient loin de s’imaginer l’impact incroyable que prendra Helloween dans les années à venir.  On ne peut pas dire que les jeunes allemands choisissent bien leur moment pour apparaître, en effet la New Wave Of British Heavy Metal est à son apogée, Judas Priest et Saxon cartonnent partout dans le monde, Iron Maiden vient d’enchaîner trois albums de légende, et il ne semble pas y avoir beaucoup de place en Allemagne, sur les terres de l’indétrônable Accept. Et pourtant Helloween va surprendre tout le monde, Kai Hansen et Michael Weikath parviennent à affirmer leur marque et leur personnalité dés les premières compositions, imposant un Heavy Metal au rythme effréné, se refusant à toute concession (faisant même un pied de nez au naissant Thrash Metal) et s’aventurant dans des sentiers où personne n’avait encore osé sérieusement s’engager. Ce Helloween – EP ne s’éloigne jamais de cette ligne directrice, proposant cinq morceaux d’un Speed Metal, profondément influencé par les multiples ténors du Heavy de l’époque, empruntant tantôt à Maiden (pour les mélodies), tantôt à Accept (pour la chant) et à beaucoup d’autre. La qualité de composition est incontestable, et Kai Hansen (déjà principal compositeur sur ce EP) s’affirme comme un grand compositeur, en plus de ses talents de guitariste. Dans son entourage, si Michael Weikath (notamment au niveau des soli, encore majoritairement en tapping et pluie de notes) et Ingo Schwichtenberg (des descentes pas toujours à propos, et des rythmiques inconstantes) montrent encore quelques signes d’amateurisme, Marcus Grosskopf le bassiste est quant à lui irréprochable, ce qui laisse présager du très bon pour l’avenir.  Les cinq titres affichent une belle régularité, malgré un côté « produit dans un garage », les idées de «Murderer» et «Warrior» seront massivement reprises dans l’album suivant, a savoir une recette speed fortement appuyée, avec des mélodies entraînantes et des refrains facilement mémorisables, les allemands montrent des les premières secondes un humour dont ils ne se départiront jamais (notamment avec l’intro mythique de «Starlight» et ses «Happy, Happy Halloween»). Enfin des titres comme «Victime Of Fate» avec sa narration centrale inquiétante, ou «Cry For Freedom» et son intro en arpège, montrent un visage plus complexe et plus ouvert pour Helloween qui devra exploiter dans ce sens, sous peine de voir ses horizons tourner court assez rapidement.  La grande force d’Helloween est d’être, dés ses premiers balbutiements, difficilement assimilable à un autre groupe, le son des allemands est personnel et ne saurait être accusé de plagiat. Malgré cela les musiciens d’Helloween ont encore beaucoup à apprendre, Kai Hansen, malgré toute sa bonne volonté, chante vraiment comme une casserole (et c’est un doux euphémisme), Michael manque fortement d’idées dans ses leads, et Ingo le batteur semble en retard su chaque chanson, il y a donc encore beaucoup à faire pour atteindre les sommets visés par le groupe, et tant espérés par Sanctuary Records.  SMAUG...

0 Comments 04 février 2006
Whysy

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