Vous recherchez quelque chose ?

Le métal qu'on l'aime ou pas est un style en perpétuelle évolution, toujours novateur il s'étoffe au fil des années. Par exemple, le death métal créé par Chuck Schuldiner a sorti un pied de sa brutalité et l'a reposé sur le sol du heavy metal pour donner naissance au death mélodique. Très largement utilisé de nos jours et apportant ses flots mélodiques, il a pour caractéristique d'être adouci au niveau des mélodies mais tout en conservant un style de chant saturé. Les combinaisons des talents et le croisement des idées a permis à ce style musical de s'entretenir par un enrichissement du panel musical. Arkan groupe français a décidé d'approfondir certaines pistes déjà exploitées par d'autres formations que l'on considèrera comme précurseurs dans le domaine musical. Les français ont décidé de marquer leur musique et de se singulariser dans le vaste monde musical. Leur nouvel album Hilal s'annonce très prometteur et est produit par l'expert Fredrik Nordström (Dream Evil).  En lisant le style de cet album vous aurez tout compris au thème abordé par ce jeune combo plein de talent. Les français revendiquent une partie de leurs origines et mêlent leur amour pour la musique. Le groupe s'illustre dans un oriental death metal bourré de puissance et de folklore. Les compositions sont toutes immergées dans l'univers du magreb. Les titres sont très dévastateurs et techniquement bien menés. Les leads sont exécutés avec fermeté et force, les rythmiques écrasantes (« Chaos Cypher »). Les mélodies sont basiquement instruites par une structure typique d'un mélodeath de qualité avec à l'appui des guitares grésillantes nourries aux riffs métalo-orientaux (« Mistress Of The Damned Souls ») et une batterie omniprésente (Foued Moukid (ex-The Old Dead Tree)) marquant la ligne mélodique de vitesse et de rage. Les growls de Florent Jannier sont convaincants et se noient à la puissance ravageuse du death jusqu'à incarner les titres et donner de l'essence aux morceaux en leur insufflant une concrète émotion (« Defying The Idols »). Le rendu est absolument sublime et entrainant.  Mais revenons d'un peu plus près sur la particularité que s'approprie Arkan. Dans Hilal on ressent les influences d'Afrique du Nord, d'abord par l'utilisation des instruments typiques comme l'oud (instrument à corde pincée) et le derbouka (petit tambour en gobelet). Ces nouveautés apportent les sonorités méditerranéennes qui font tout de suite leur effet sur la structure instrumentale. La gamme mélodique se retrouve enrichie et teintée de couleur. En outre les chants orientaux ponctuent les morceaux et s'introduisent même en tant qu'interludes entre les pistes . Ceux-ci se constituent un peu comme le tissu sur lequel la formation brode pour décorer son œuvre. Et quand bien même les titres replongent dans un style plus conventionnel comme « the Seven Gates » les back vocals sur les ponts musicaux nous ramènent une fois de plus sur le monde d'Arkan. Les chants féminins (« Lords Decline ») et masculin (« Lamma bada – under the spelllof Haughtiness », « Athaoura – Shaped by the hands of gods ») confèrent un côté atmosphérique très dépaysant et contrastent avec le côté extrême du death mélodique, ce qui a par ailleurs le mérite de renforcer cette caractéristique orientale et démultiplie l'impact du style musical.  En plus d'avoir cette lueur de génie conceptuelle, les Français nous montrent une capacité excédentaire en ressources, le débordement artistique est récurrent pour le plaisir des auditeurs. Un des sujets abordés est le terrorisme fanatique mis en scène avec panache et subtilité tout au long de la production. L'opposition des styles brouille les pistes un peu comme la confusion qui règne dans l'esprit du kamikaze et la seule voie(/x) que l'on peut écouter et suivre est celle du chanteur. Imposant son chant dissonant, il dicte à cet homme perdu que finalement il n'a aucun autre choix que celui de s'exécuter même si par moment il se souvient de ses chaleureuses racines. Bref, Hilal est album mûrement réfléchi et apportant son lot de nouveautés, il pourrait bien lancer d'autres idées ou des styles. Reprenant et complétant un peu ce qu'avait fait Orphaned Land, Hilal se montre plus direct tout en gardant une part de dimension atmosphérique.   - ĦĐ -

0 Comments 27 juin 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus