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Mitigé. Voici, si on devait résumer en un mot le nouvel album de SoulspellHollow’s Gathering. Ou encore, un album en demi-teinte. Et pourtant le projet du batteur brésilien Heleno Vale a tout pour plaire : la jolie pochette ouvre de l’omniprésent Felipe Machado Franco et une pléiade d’invités (Tim “Ripper” Owens, [ex. Judas Priest, Iced Earth], Blaze Bailey [ex. Iron Maiden], Michael Vescera [ex. Loudness, Yngwie Malmsteen], Markus Grosskopf [Helloween], Amanda Sommerville [Avantasia], Matt Smith [Theocracy].  Mais s’il suffisait qu’on s’aime, pardon, s’il suffisait d’avoir un joli artwork et des bons musiciens et chanteurs pour que la mayonnaise prenne, on le saurait déjà. Certes si à ces ingrédients on rajoute une production en béton réalisée par Tito Falaschi (l’une des meilleurs productions entendue depuis quelques années) et on rajoute aussi un bon songwriting ce Hollow’s gathering est un bon album sur le papier. Mais il y a quelques nuances à apporter.  Le premier titre Hollow’s Gathering (qui donne le nom à l’album) est un pavé de presque 10 minutes. Il commence comme une ballade avec Lígia Ishitani derrière le microphone. Ligia a une voix lyrique et le titre se transforme vite en un morceau grandiloquent avec des accélérations en pure style power et les voix des tous les chanteurs et chanteuses du projet qui se mêlent. Ce titre se veut comme l’apothéose de l’album mais est-ce qu’il est judicieux de mettre un tel titre en ouverture ? Les pistes (voix, instruments, chœurs, effets sonores) restent nettes grâce à la production carrée et cristalline mais l’effet de ‘trop plein’ est incontestable. On est en pleine agression sonore et l’idée d’en mettre pleine la vu dès le début flirte le flop. Ce titre nécessite de plusieurs écoutes avant de l’apprivoiser et ce n’est pas un défaut en soi mais du coup personnellement je suis rentré dans l’album à partir du troisième morceau To Crawl Or to Fly plus linéaire et immédiatement accrocheur.  Pourquoi suis-je rentré dans l’album à partir du troisième morceau ? Parce que le deuxième A Rescue Into the Storm est bien insipide. L’alternance du couplet lent et refrain plus rythmé est téléphoné. Le morceau est construit autour du refrain qui est réussi, mais il néglige tout ce qu’il le précède (couplet bâclé) et ce qu’il le suit, même le solo résulte chaotique et brouillon. Dommage. Et puis le refrain est réussi, mais le répéter sans cesse (6 minutes de chansons) est un poil rébarbatif. On dirait les derniers albums de la Vierge de fer.  Il faut citer la ballade Anymore qui met à l’honneur les deux chanteuses Daísa Munhoz (VANDROYA) et Manuela Saggioro. Manuela était un peu en retrait sur le dernier album The labirynth of Thruth et ce titre montre l’étendu de son talent ainsi que celui de Daisa. Il reste cependant une ballade comme il y en des milliers et elle ne se grave pas dans la tête.  Jusqu’ici on dirait que l’album n’est pas terrible. La barre se redresse, et comment, avec Adrian’s Call et Change the Tide. Les deux titres sont rapides, bien ficelé, du bon power et ils puisent dans la plus pure tradition d’Helloween ou d’Avantasia. Par moments on pourrait penser à une chute et quelle chute d’Avantasia le metal opéra part 1 et part 2. Enfin du bon power metal sans trop de fioritures. Mélodies accrocheurs, refrains imparables, on est soulagé.  The Keeper’s Game met à l’honneur la voix de Blaze Bayley ainsi que The Dead Tree celle de Tim ‘Ripper’ Owens qui se casse la voix comme le sait faire si bien. On finit donc cet album avec des feux d’artifices.  Un bémol en toile de fond : le rôle du clavier : il est présent certes, il donne du relief aux titres, soit, mais pourquoi avoir choisi un son tellement proche de celui du clavier de Europe des années quatre-vingts à la The final countdown ? Titre inoubliable évidement mais ce son ne se fond pas avec les titres et se présente comme le maillon faible.  Voici donc pourquoi on est mitigé. L’album est bon mais pourrait être bien meilleurs : des défauts d’homogénéité entre les titres (du bon, du moyen, du mou) et surtout après le précédent album The Labyrinth of Truths abouti on était en droit de s’attendre un peu plus. Certes les gros pointures (Blaze, Ripper) s’en sortent très bien mais ce qu’on leur demande normalement.  Un dernier regret pour deux choses : primo, notre version d’écoute est incomplète : il n’y a pas le dernier morceau Whispers Inside You avec Amanda Somerville (AVANTASIA et plein d’autres groupes) et Michel Souza à la voix. Dommage puisque selon mes sources ce titre est bon. De même le titre The Keeper’s Game est coupé ainsi que The dead tree. Secondo, l’histoire de cet ‘opéra metal’ tourne autour du dragon bicéphale Hollow, du vampire Amarant, d’Achilles, de l’Arbre Mort, du magicien Haamiah, de la princesse Judith et j’en passe. Sans les textes il est difficile de rentrer dans l’histoire et de voir comment ce beau monde agit et se comporte.  Soulspell est désormais une réalité importante dans le panorama du ‘power metal à opéra conceptuel’ qui sort largement des frontières du Brésil, son fief de prédilection et de naissance, et s’aventure dans le vaste monde métallique. Le chemin est long mais si le groupe arrive à gommer certain défauts (et proposer des promos un poil plus complètes), sans doute il aura un bel avenir.    Note réelle : 6.5/10   wanderer      line-up: Vocalists: Amanda Somerville [Avantasia, Trillium] Blaze Bayley [ex. Iron Maiden] Carlos Zema [ex. Outworld] Daísa Munhoz [Vandroya] Gui Antonioli Iuri Sanson [Hibria] Jefferson Albert [Vandroya] Leandro Caçoilo [ex. Eterna] Lígia Ishitani Lucas Martins Manuela Saggioro Mário Pastore [Pastore] Matt Smith [Theocracy] Michel Souza Michael Vescera [ex. Loudness, Yngwie Malmsteen, Animetal USA] Nando Fernandes [ex. Hangar] Pedro Campos Tito Falaschi [Almah] Tim "Ripper" Owens [ex. Judas Priest, Iced Earth] Victor Emeka  Musicians: Cleiton Carvalho – Guitar Edu Santos – Drums Fábio Laguna – Keyboards Fernando Giovannetti – Bass Frank Tischer [Avantasia, Edguy] – Piano Gabriel Magioni – Keyboards Gabriel Viotto – Drums Heleno Vale – Drums Leandro Erba – Guitar Marco Lambert [Vandroya] – Guitar Markus Grosskopf – Bass Rodolfo Pagotto [Vandroya] – Guitar Rollie Feldman [Circle II Circle] – Guitar Thiago Amendola – Guitar Tito Falaschi [Almah] – Bass

0 Comments 16 octobre 2012
Whysy

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