L’année débute doucement et elle s’annonce, à l’image de l’année dernière, très riche en sorties extrêmes. La musique violente semble revenir à la mode et ce n’est pas pour me déplaire du moment que la qualité est au rendez-vous. Mais qui dit sorties plus nombreuses dit également chroniques plus sévères afin de bien distinguer l’excellent du convenable. Trop de groupes capitalisent aujourd’hui sur des succès passés en ne proposant plus que les cendres d’une ancienne inspiration et d’un talent disparu et même si l’illusion fait parfois défaut il faut se montrer prudent car il arrive que les labels vendent leurs artistes de manière hypocrite. Ce n’est pas le cas pour Impious et même si musicalement « Holy Murder Masquerade » est basique et très peu original, nos scandinaves ont décidé de se démarquer de la concurrence par un concept solide donnant à sa musique agressive une certaine raison d’être.

Le scénario s’articule autour d’un serial killer. Nous le suivons durant les différentes étapes de sa folie, nous partageons ses états d’esprits, ses sentiments et toutes ses tueries. Attendez – vous donc à des paroles plutôt violentes car le sang coule à flot. Certaines pistes sont entrecoupées de passages narrés lors desquelles le tueur s’exprime tandis que « Slaughtertown Report » présente une page du journal télévisé et relate les derniers meurtres et les dernières informations relatives au personnage. Pour renforcer son concept le groupe a contacté un dessinateur italien spécialisé dans la Bande Dessinée d’horreur afin d’illustrer son concept au sein du booklet ; les paroles sont contenues dans des bulles. La forme est particulièrement novatrice mais le fond est des plus classiques.

« Excuse Me Father For I Will Sin » : tels sont les premiers mots du personnage central, notre tueur. La première chanson « The Confession » est une excellente mise en bouche qui annonce clairement la couleur de l’album. C’est du death métal agressif et mélodique gonflé d’influences thrashisantes et majestueusement produit. Le son énorme, les guitares grasses et énergiques, les rythmiques carrées ne trompent pas, nous sommes en présence d’un produit extrême tout à fait professionnel. Nos scandinaves sont dans le métier depuis un bon bout de temps et ils connaissent leur travail, d’où une sensibilité musicale assez old school. Impious ne révolutionne rien et livre un produit death métal basique et sans réelle recherche d’innovation. Les chansons sont formatées (3min en moyenne) et s’articulent autour d’une ou deux mélodies fortes, des couplets, un refrain et les habituels solis. Pour l’originalité on repassera mais cet album contient tout de même son lot de bonnes surprises.

L’énergie semble être au centre de la musique car Impious est vraiment à l’aise dans ces courts formats musicaux et offre plus d’un hymne à la violence. Citons pêle-mêle « The Confession » , « Bound To Bleed » , « TPS » ou « Bloodcraft » : bref un début d’album réussi. Par contre le groupe ne convainc pas lorsqu’il s’agit de pièces plus lentes qui tirent en longueur car l’éponyme « Holy Murder Masquerade » n’est rien d’autre qu’une chanson ratée. Même si la plupart des pistes privilégient l’efficacité à l’originalité on notera les excellentes guitares acoustiques mexicaines de « Three Of One » ainsi que l’entière « Dark Closure » à l’introduction astucieuse.

Impious a tout de même évolué et propose une musique plus lente et mélodique qu’à l’accoutumée. Un album qui s’adresse à un auditoire extrême peu regardant sur l’originalité du produit. Le disque est qualitativement au standard habituel mais il déçoit par sa faible durée (37 minutes) et son caractère redondant. Malgré un emballage original « Holy Murder Masquerade » ne parvient pas à vraiment convaincre.

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