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En 2006, paraissait « A New Kingdom », le premier opus de Venturia. Le groupe français avait alors marqué les esprits et reçu de nombre d'éloges. Deux années plus tard, le groupe effectue son retour avec un second effort dénommé « Hybrid ». Et aux vues des qualités affichées sur le premier essai, la tache était lourde ! Car il n'y a pas de droit à l'erreur : il faut confirmer les espoirs mis dans cette formation et maintenir le cap imposé par le premier opus.

Les qualités présentes sur « A New Kingdom » sont également de mises ici : richesse des influences musicales, dextérité instrumentale indéniable et dualité complémentaire des lignes vocales éclairent encore une fois l'univers de Venturia. Puisant ses inspirations dans des sphères aussi diverses que le Prog', le Thrash, la Pop ou la scène électro, le groupe offre un melting-pot fertile en 'bonnes idées'. Bien assimilées et judicieusement disposées, elles donnent naissance à une musique originale, distincte du lot commun des formations similaires et dont la richesse engendre une dynamique et une accroche appréciable. Le disque est ainsi parsemé d'un soupçon de Dream TheaterSublimated Dementia », entre autres), de riffs tranchants à la MeshuggahHottest Ticket in Town », ...), de folie créatrice proches d'un Freak KitchenRunning Blind »), d'arrangements subtils à la MuseLove Gamers », où l'agencement des lignes de chant est remarquable) et de nombreux samples finement distillés...

Mais là où l'on aurait légitimement pu craindre le capharnaüm ou la mixture indigeste, le groupe parvient, tel un équilibriste, à préserver une cohérence et une fluidité à l'ensemble. Et l'exploit n'est pas mince ! Les allergiques au Prog' démonstratif et élitiste trouveront ici une excellente opportunité de découvrir un univers singulier mêlant la qualité technique et l'exigence instrumentale inhérente au style avec une dose évidente de feeling et une accessibilité salvatrice. Un argument de poids en faveur de l'ouverture d'esprit !

Incontestablement l'un des points forts du groupe, l'utilisation des chants masculin et féminin se positionne loin des clichés habituels du Metal (growls vs. lyrique). La voix de Marc Ferreira est posée, maitrisée et possède un timbre 'rock' efficace, quant à Lydie Robinet elle ne cherche pas les vocalises imbuvables, mais joue avec brio sur la variété des sentiments (émotion, charme, mordant, …). La complémentarités des voix est ainsi une réussite : ensemble, elles renforcent l'impact mélodiques des refrains, et en alternance, elles dynamisent les couplets.

Autre point important, la qualité des textes et la profondeur des thèmes abordés. Citons « Swearing Lies », diatribe contre l'hypocrisie et les mensonges des politiques, ou le poignant « Why? This Women's Life » traitant de la barbarie de l'excision. Un titre phare où le chant de Lydie se montre particulièrement touchant et dégage une émotion incroyable !

Mais si le fond est impeccable, notons que la forme n'est pas en reste ! Mix et mastering, réalisés par Kevin Codfert (studio X-fade) et Carryl Montini (studio Artsonik), sont convaincants. Et on sait à quel point il est difficile de trouver le bon équilibre entre les différentes pistes quand la musique est aussi élaborée. Personnellement, je regrette juste que la production ne soit pas un poil plus massive et 'chaleureuse' : le son parait un peu 'froid' ou aseptisé sur certains passages, alors qu'il devrait magnifier l'ensemble.

Au final, Venturia reprend les bases de son premier opus et les affine en rendant le tout plus cohérent, plus fluide, plus travaillé,… Bref une marche de plus de gravie dans l'ascension du groupe que l'on souhaite voir atteindre les plus hauts sommets très rapidement. Décidément, la scène progressive française dispose aujourd'hui de sérieux atouts, capables de rivaliser sans mal avec les ténors du genre… Soyons-en fiers !

0 Comments 14 octobre 2009
Whysy

Whysy

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