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Génie ou caricature ? Musique divine ou diabolique ? Que de questions que peut soulever I, le premier album d’Ayin Aleph.

Il m’a été assez difficile de réunir des informations sur cette formation assez étrange qu’est Ayin Aleph. A vrai dire, plus qu’un groupe, Ayin Aleph c’est surtout une personnalité d’exception. Sous des airs extravagants se cache en réalité une artiste accomplie et d’un talent remarquable. D’origine russe, Ayin Aleph a fait de longues études de piano en Russie, puis en France et en Belgique avant de se lancer dans son projet metal baroque intitulé tout simplement : Ayin Aleph, du nom de sa créatrice.

Musicalement, au premier abord, c’est très déroutant. On a une base très metal avec une guitare aux riffs sombres et gothiques (Valpurgis Night, Hamlet) et aux soli inspirés (Sebastian’s Prayer’), Army of Love). À cela se greffe un piano aux consonances classiques qui prodigue de somptueuses mélodies et des accords incroyablement envoûtants (Butterfly, Black Roses, The End, I Miss You). De temps à autre, un clavecin fait son apparition, renforçant la dimension baroque (I Miss You).
Le tout baigne dans une atmosphère faste, baroque et rétro, de celles qui règnent dans les vieux châteaux qui ont jadis connu la richesse et le luxe ainsi que les pires conspirations. En fait, de par tout cela, la musique d’Ayin Aleph évoque également le monde des vampires… Mais pas de ces vampires ridicules à la Cradle of Filth , non je vous parle des vampires majestueux et cruels de Anne Rice.
Du coup on peut penser avoir affaire à un album difficile d’accès car souvent, dans ce genre de musique, il faut adhérer à fond au « trip ». Mais là ce n’est pas le cas car les refrains sont accrocheurs (My Bloody Marriage, Es Muss Sein) et les mélodies efficaces. Ainsi, on obtient très rapidement une vue d’ensemble de l’opus, sans avoir à l’écouter quinze fois. Bien sûr, pour apprécier I, il faut aimer le gothisme, les ambiances baroques, bref tout ce que j’ai évoqué plus haut. Mais cela ne change rien au fait que cet album soit facile d’accès.
Petit bémol au niveau musical, on peut éventuellement reprocher à Ayin Aleph une trop grande uniformité entre les morceaux. Mais moi, je n’ai pas trouvé cela tellement gênant, tant la musique de la jeune femme est unique et exceptionnelle.

On aborde maintenant le point sensible d’Ayin Aleph, ce qui la rend si particulière et qui risque d’en rebuter plus d’un : son chant. En effet, un timbre aigu, au vibrato évoquant celui d’une goule, et une très large gamme de variations, voilà ce qui caractérise le chant de la belle. Passant du chant lyrique au parler, aussi bien que du grave à l’aigu, Ayin Aleph est également capable de hurlements grinçants ou de douces paroles. Elle fait souvent appel à des chœurs sur les refrains, ce qui accentue l’aspect fantomatique de son chant (My Bloody Marriage).
Au début, j’ai détesté. Maintenant, je trouve qu’il colle tellement bien aux atmosphères et à la musique qu’il ne me gêne plus du tout, au contraire.

En tout cas, Ayin Aleph possède un talent immense qu’elle a mis au service d’un premier album on ne peut plus remarquable de par des mélodies magnifiques et accrocheuses, un piano sublime et des refrains très vite mémorisables. Mais l’atout majeur de cet album, c’est bien son incroyable identité ! Ayin Aleph officie dans un style que l’on n’a jamais vu auparavant et elle prodigue sa musique avec puissance, beauté et mystère.
Une artiste accomplie à découvrir absolument !
Bonne écoute !

~ La Dame à la Licorne ~

0 Comments 15 octobre 2007
Whysy

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