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Cocorico ! Le coq français chante à gorge déployée sur les terres du métal ! Notre héxagone dévale les pentes musicales avec beaucoup plus de facilité et de prestige qu’auparavant. La multitude des groupes nés sous le drapeau tricolore parviennent à se démarquer sans grand mal dans le style extrême. Ainsi nous citerons pêle-mêle Fractal Gates, Minushuman, Hacride, Dagoba, Trepalium, In Arcadia, plus récemment Idensity et n’oublions pas Broken Mirrors… La liste est longue et chercher à les déterminer ne ferait qu’appuyer la qualité et l’abondance de nos frenchies inondant la scène qu’on leur alloue. En effet, chacun de nos groupes contribuent à rendre le métal français plus international et forgent un bloc appréciable auprès de l’auditorat. Fallen Joy, est un groupe issu de l’Ile-de-France et avait débuté sa carrière avec un EP en 2010 (Order To Die), en cette fin d’année 2013 nous avons la gratification du premier essai de tous ces efforts et les Françiliens déposent Inner Supremacy dans l’urne sacrée du métal.

Fallen Joy est un groupe qui possède une identité propre définissable par son effluve musicale dansante dont la cascade de riffs mélodieux en accroit le potentiel (« Breaking The Light »). Au travers de ce debut album on découvre, un jeu de guitare qui s’octroie en premier lieu une part importante au regard du dosage proposé. Il n’est pas rare de faire face à un solo démentiel comme c’est le cas sur « Blood On The Wheel » où l’émergence des notes ne fait qu’accaparer l’attention. Les riffs se veulent malgré tout cinglants pour un death mélodique. Eh oui,  il serait dommage de passer à côté de ça ! Le combo met donc en avant deux guitaristes émérites : Antoine et Victor dont le doigté sera mis à rude épreuve pour notre plus grand plaisir. Il ne faudra donc pas s’étonner d’entendre des passages brodés dans de l’or fin entremêlés de violence.

Ceci dit au niveau instrumental, on relèvera malgré tout des écueils comme l’Intro de « Burst Of Hope » qu’on trouvera un peu laborieuse. Les guitares semblent ne pas arriver à reproduire une mélodie et du coup on se sent mal à l’aise devant cet inconfort. Pour contrebalancer, on découvrira des titres de la trempe de « Hold The Final Breath » se laissant complètement aller dans un feeling chaleureux et d’une conviction sans faille. Le contraste d’exécution entre ces deux morceaux est notable ce qui donne une sensation d’album à double vitesse. La couche instrumentale passe dans nos conduits auditifs avec plus ou moins de difficulté tantôt elle coule avec facilité tantôt elle se solidifie et à ce moment-là ça devient moins évident de laisser glisser la chanson. L’intro « Back To Life » dépose une gerbe de cordes sèches sur de discrets chants angéliques, et le groupe donne envie de dévorer Inner Supremacy dès les premières notes, ensuite on prend une grosse dérouillée sur « Destroying Fate ». Mais cette intensité s’étiole au fur et à mesure en tombant dans une homogénéité étouffante, et l’album meurt sur « When the Sun Dies » quasi transparent.

Fallen Joy est certes un condensé de death métal au fort potentiel mélodique et nul besoin de remettre cette caractéristique en question tant le fleurissement musical est évident, les virevoltes aux cordes intenses et l’écoute accrochée par cette quantité astronomique de mélodies. Cependant, au niveau du chant, on ne pourra pas en dire autant. Et là je déplore un micro monotone, qui ne rend pas hommage aux accents portés avec force par les instruments. La versatilité du chant est bien moins accrue pour ne pas dire qu’elle est au point mort ! Malheureusement Victor nous fait part d’un chant guttural qui oscille très peu et donc le rendu est ennuyeux au final. Loin de moi l’idée de douter de la technique vocale de notre frontman, mais disons plutôt que Fallen Joy aurait mérité plus de variations vocales à l’image de ses guitares. Le poids mort se constitue au chant et détruit le travail effectué. C’est ce qui créé finalement l’aspect homogène et soporifique qu’on redoute tant. Arrivé en bout d’album, on se dit qu’on n’a pas retenu beaucoup de mélodies en fin de compte. Il aurait peut-être fallu un peu plus de refrains entêtants, de vents de folies repoussant les limites  ou de titres sortant de l’impitoyable carcan musical pour susciter une once supplémentaire d’intérêt.

Inner Supremacy s’inscrit malgré tout dans une catégorie d’album où on sent bien que certains ingrédients doivent être revus et affinés afin de rendre le menu succulent. Sans pour autant être un ratage, on reviendra pour une prise de risque vocal car ça manque de relief et de volume sur ce point. Ceci dit on appréciera les bonnes parties mélodiques et le jeu alambiqué de nos guitaristes. Il faudra surement plus d’expérience au groupe pour arriver à trouver un équilibre parfait entre les lignes de chant et les lignes instrumentales. En attendant, nous pouvons apprécier le premier opus des Français qui possède des fondations bien solides.

0 Comments 25 novembre 2013
Whysy

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