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Voilà un groupe qui a longuement évolué dans les sphères métalliques en proposant des albums de valeurs inégales. Il est vrai que dès 2005, la formation a vu son potentiel s’alléger et se rabougrir au point d’imposer des mélodies aussi peu entrainantes que dénuées d’intérêt. C'est bien à cause de ce paysage chaotique dans lequel Nightrage a évolué, nous montrant que le talent et l’inventivité ont fondu comme neige au soleil, que j’avais des appréhensions quant à la qualité intrinsèque d’Insidious. Cependant, pour cet opus, les musiciens ont décider d’en mettre plein les yeux avec un setlist complété par toute une assemblée d’artistes félicités par leur notoriété : Tomas Lindberg (At The Gates, Lock Up), Tom Englund (Evergrey), Apollo Papathanasio (Firewind, Spiritual Beggars, Magestic, Evil Masquerade), John K (Biomechanical), Gus G (Firewind).

D’emblée, on ne pourra pas dire que l’ensemble manque en frénésie et en rage musicale. Le mélange est outrancièrement survolté et le tissu musical gagne en vigueur. Entre les chants criés et les guitaristes qui font gronder leurs instruments nous serons servis de manière récurrente par la haine. En effet, la violence est de mise, c’est l’effusion de riffs et de leads, et lorsque les titres s’apaisent comme sur la semi-ballade clichesque « Solar Corona », c’est la rythmique martiale qui vient déposer son offrande à l’autel de la sauvagerie. Pour un album de death mélodique c’est le carton plein en ce qui concerne ce côté sombre et coléreux. Ainsi des titres comme « Hate Turns Black » ou « Poignant Memories » se montrent particulièrement bien ficelés au niveau du background apocalyptique.

Au niveau des mélodies, le constat est bien plus morose. En effet, les titres ont une sérieuse tendance à se ressembler. Du coup, on a la sensation que le groupe tourne en rond sans se remettre en question. Ainsi la libération musicale se plagie et les Suédois ont énormément de mal à faire passer autre chose que de la colère. Je pense que vous aurez compris que musicalement c’est creux et peu entêtant puisque les ritournelles se montrent pauvrement inspirées et trop peu d’injections surprenantes font leurs apparitions.

C’est alors que l’idée de mettre des guests fait son oeuvre me direz vous ? Hélas même la présence des stars du métal ne parvient pas relever le niveau des compositions. Certes certaines apparitions comme celle de Tom Englund soulagent la structure et donnent une dimension éthérée aux chansons (« Wrapped In Deceitful Dreams »). « This World Is Coming To An End » avec Apollo Papathanasio prend une direction plus alléchante mais cet effet est bien trop fugace et spasmodique au point qu’on oubliera rapidement son intervention au détriment de l’ennui et la redondance des accords.

Cet album aura eu raison de moi, une fois encore Nightrage saura démontrer qu’il porte bien son nom... Mais parallèlement à ça, la formation s’enfoncera une fois de plus dans la médiocrité. Les Suédois n’arrivent ni à briller ni à émouvoir, de plus on ne peut absolument pas dire qu’Insidious est un album en demi-teinte, car c’est linéairement que s’abat la structure musicale. Au lieu de peaufiner ou prolonger certaines idées, le groupe s’est cantonné à proposer un magma de violence sans ingéniosité et à l’approche froide paradoxalement. Un carton rouge de plus dans la carrière musicale d’un combo qui n’a pas compris l’importance des mélodies dans une composition qui se veut de qualité.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 02 août 2011
Whysy

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