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Une ballade hors du temps, hors de l’espace ça vous dit ? Et bien c’est à peu près ça que le compositeur Arjen Lucassen nous propose de manière rédhibitoire à chacune de ses sorties. Mais à chaque fois ce même hollandais vient nous subjuguer de ses talents de compositeurs en matière d’opéra-rock à caractère progressif.  Into The Electric Castle est donc un nouvel opéra rock, qui traite cette fois-ci d’une expérience extraterrestre. Peut-être ne le saviez vous pas mais la terre n’a pas été créée par agglomérat de poussières et matériaux en provenance du cosmos. Ce n’est pas non plus l’œuvre d’un ou plusieurs dieux. Il s’agit en fait d’une sorte de laboratoire géant conçu par une espèce extra terrestre souhaitant étudier les émotions qu’ils ne connaissent plus. Pour cela, un extra terrestre prend une égyptienne, une indienne, un chevalier, un barbare, un romain, un hippie, un Highlander et un homme du futur, soit des personnes de cultures diverses, de lieux et époques différents.  On retrouve dès lors des chanteurs/euses comme Anneke Van Giersbergen ( The Gathering) dans le rôle de l’égyptienne, Sharon Den Adel dans le rôle de l’indienne. Mais aussi des artistes majeurs de la scène progressive comme Fish de Marillion qui se voit remplacer Adrian Paul ou Christophe Lambert pour interpréter le Highlander, ou encore Damian Wilson de ex-Threshold qui revêt l’armure du chevalier ; tout cela sans oublier Clive Nolan (Pendragon, Arena) qui vient donner du clavier, et Ed Warby à la batterie. On retrouve aussi quelques gens moins connus comme le talentueux Edward Reeker (l’homme du futur). Mais notre hollandais en veut toujours plus et cette fois-ci mise sur un double cd. Les jeux sont faits… Abattez les cartes maintenant.  Et bien autant dire que je me couche et là je baise les pieds de l’immense (de taille comme de talent) Arjen qui nous a une nouvelle fois conçu un univers magique et complexe à apprivoiser. Il vous faudra donc de nombreuses écoutes avant d’apprécier à sa juste valeur cet album. Pourquoi est-ce si difficile de l’apprécier ? Parce que même si les vocaux sont délicieux, ce que je suis forcé d’admettre, la musique s’accapare les lauriers. De plus, il y a de la matière, deux cds. L’album se révèle assez éclectique et promet donc des plaisirs multiples et divers. Arjen combine des éléments électro, des riffs heavy, des rythmes et structures progressives et des mélodies somptueuses quelque soit l’instrument dont elles émanent. On note l’omniprésence de la guitare acoustique, et cela on ne peut que s’en réjouir quand on voit la manière dont elle est utilisée. L’instrument confère à l’ensemble douceur et une atmosphère mystérieuse, magique.  La mélodie se révèle travaillée de manière suffisamment intelligente pour permettre un feeling omniprésent et une technique relativement présente aussi. On n’aura pas droit à de grosses envolées effrénées, elles sembleraient en décalage avec le côté planant de la musique. Sir Lucassen ne restreindra pas sa musique aux seuls influences hard rock ou heavy metal. Il préfèrera l’enrichir d’influences multiples, orientales, rock prog, et quelques autres que je n’arrive pas à identifier. Les gros sons saturés restent relativement en retrait et relègue les solos de dingues (qui sont rares) à un plan secondaire laissant place à une musique où les ambiances priment. La musique d’Ayreon se caractérise par cette ambivalence, heavy/prog atmosphérique.  Le fil rouge de cet album reste cette ambiance assez mystérieuse évoquant l’état d’esprit des personnages coupés de leur réalité s’interrogeant sur leur environnement leur devenir. Un sentiment d’inquiétude flotte sur l’éclectique compagnie abandonnée à une étrange voix. Into The Electric Castle s’apparente à une vaste synthèse de ce que aime Arjen. On retrouve le côté historique (antique et médiéval) duquel était né The Final Experiment et l’on retrouve le côté cosmonaute je dirais, le côté space opéra, claviers atmosphériques et sonorités électroniques d’Actual Fantasy.  Ce melting pot musical nous livre donc des musiques à caractère planant comme Amazing Flight qui ne manque pas de charmer l’auditeur, par ses flûtes, solo de claviers et rythmes sympathiques à la batterie. Quand j’entends ça je serais tenté de dire « Ohh joyeuseté ». On a également de véritables hymnes comme The Castle Hall avec un petit clin d’œil à The Final Experiment ou une ballade sublime Valley of The Queen. On achèvera l’ensemble avec l’incroyable Another Time, Another Space et sa mélodie entêtante.  Les vocaux sont interprétés avec brio par chacun des chanteurs. Pour en juger il suffit d’écouter une chanson comme Garden of Emotions ou… toutes en fait. Rien à faire la bête me déstabilise par le génie qu’elle contient. Il m’est même arrivé de rire des petites disputes entre les acteurs, comme celles entre le romain et le barbare « hey who are you to take the lead », me rappelant un peu le donjon de Naheulbeuk mais heureusement ils n’ont pas du tout les même voix. Edwin Balogh (le romain) ou Jay Von Feggelen (le barbare) ne démérite pas face aux chanteurs de renoms et font preuve d’un charisme bluffant. Tous deux arriveront à certain moment à me rappeler le grand Russel Allen.  Je dois signaler que le livret est de toute beauté et parfaitement en phase avec l’étrangeté de l’album. Ensuite que l’édition que distribue désormais Inside Out Music contient un petit reportage que Flore, dans son extrême gentillesse et patience m’a fait passer par msn pour que je vous en parle. Hélas j’avais la première version sans les vidéos. Le petit report est non négligeable puisqu’il permet de mieux apprécier l’album, Arjen nous présente chacun des chanteurs de l’album, leur rencontre et ses impressions. Le hollandais nous gratifie de son humour imparable et plus qu’appréciable. Il nous présentera aussi la pochette et son histoire. Pour finir il parlera de l’enregistrement des instruments comme la mandoline la cithare. Ceci est donc bien plaisant.  Si un OVNI n’était pas à louper en 1998 c’était bien le nouveau concept album d’Arjen Lucassen qui devance ses précédents albums et qui s’impose comme une référence. Alors bien sûr cet album surprendra mais j’ose espérer que comme moi vous arriverez à profiter de ces douces mélodies. Lucassen semble concevoir la musique d’Ayreon comme un voyage, on ferme les yeux et c’est l’immersion. Donc trouvez un moment et prêtez-vous au jeu.  Dreamer

0 Comments 22 janvier 2007
Whysy

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