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Questions écrites par Duck, posées par Gounouman et retranscrite par DreamSlayer...quel travail d'équipe mes enfants!



On ne présent plus Piet Sielck...l'homme aux mains en or ;). Ce fût un honneur pour moi que de pouvoir enfin poser des questions d'un point de vue personnel et professionnel à cet homme qui m'a fait basculé du côté obscure de la musique internationale! On en apprend un peu plus sur les intentions du monsieur pour les prochains jours!


-Bonjour Piet. Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter vous-même et votre groupe aux lecteurs d’Heavylaw qui ne vous connaitraient pas encore?

Piet Sielck: Iron Savior existe depuis dix ans maintenant, et Megatropolis est notre sixième album studio. Iron Savior est synonyme de metal classique. Je m’appelle Piet Sielck, je suis le chanteur et aussi guitariste du groupe.

-Trois années se sont écoulées entre les sorties de Battering Ram et de Megatropolis. Racontez-nous en quelques mots comment vous vous êtes occupés durant tout ce temps.

-Pas mal de choses se sont passées pendant ce temps. La principale raison à ce délai est assez triste : mon plus jeune frère est mort dans un accident de la route en novembre 2005. Ce fut un gros choc pour moi, et j’ai bien eu besoin d’un an pour m’en remettre. La seconde raison, assez évidente, est mon autre groupe, Savage Circus, qui a monopolisé beaucoup d’énergie et d’attention.

-Megatropolis est comme vous l’avez rappelé votre sixième album studio en dix ans d’activité. Quelles ont été les principales évolutions du groupe, au niveau de l’état d’esprit, de la composition,… ?

-Je pense qu’en observant l’évolution d’Iron Savior depuis notre premier album, on peut regrouper les deux premiers, Iron Savior et Unification, qui sont du heavy metal traditionnel, même s’ils comportent quelques éléments progressifs. Sur Dark Assault cette approche progressive est beaucoup plus poussée. Pour moi, pour mon évolution personnelle ce fut un moment décisif, car une fois l’album enregistré, mixé et dans les bacs, je ne l’aimais plus vraiment. C’est pourquoi nous sommes revenus à une approche beaucoup plus directe, beaucoup plus heavy avec Condition Red, qui fut quelque part une renaissance d’Iron Savior.

-Megatropolis confirme votre intention de figurer dans la scène power metal. Le fait de ne pas expérimenter de nouvelles choses dans votre musique ne provoque-t-il aucune lassitude ?

-C’est idiot car il s’agit exactement du genre de musique que j’aime écouter, que j’aime jouer. Demanderiez-vous à BB King s’il en a marre de jouer du blues ? Non, j’aime vraiment cette musique, je pense pouvoir continuer à la jouer pour toujours sans jamais m’en lasser. Et puis au niveau de la composition, il y a toujours un challenge, celui de rester dans le heavy metal traditionnel sans se répéter, sans refaire des morceaux que l’on a déjà écrits dix fois. Comparez Megatropolis à Battering Ram ou à Condition Red : bien sûr, il reste dans la veine de Iron Savior et demeure définitivement un album de heavy metal, mais il est cependant différent.




-Que pensez-vous avoir amélioré entre Battering Ram et Megatropolis ?

-Je vous ai parlé de mes problèmes de composition. Eh bien je pense que le processus d’écriture s’est bien mieux déroulé cette fois-ci car j’ai vraiment attendu d’être prêt, de sentir qu’il fallait que je me lance. J’avais vraiment un bon feeling et j’ai essayé de l’insuffler aux morceaux. Une autre chose qui a changé est que nous avons enregistré au fur et à mesure de l’écriture. Nous n’avons pas fait une préproduction puis réenregistré le tout car je voulais vraiment capter ces instants magiques. Vous savez, lorsque vous jouez quelque chose pour la toute première fois, vous y mettez vraiment tout votre cœur et vous jouez avec une toute autre intensité que si vous le réenregistriez quelques mois plus tard ! Je pense que nous avons réussi, et que c’était une bonne idée. Une autre amélioration est le son : nous avons beaucoup progressé au niveau du son et de la production avec Megatropolis. J’aime vraiment le son de cet album.

-D’accord. Mais comme d’habitude, vos textes parlent de l’espace, des trous noirs, de l’Univers, non? Est-ce un monde que vous pensez approprié à celui du metal, ou est-ce juste un rêve d’enfant ?

-Non, non, pas vraiment! (rires) Cet album n’est pas un concept album, et ne traite en fait pas de trous noirs, mais plus de choses de la vie quotidienne. Le premier morceau, Running Riot, parle du fait de se déchaîner, de sortir en ville et de prendre un verre. Pas vraiment de rapport avec les trous noirs… Pour The Omega Man, d’accord, on retombe dans la science-fiction. Les paroles s’inspirent d’un vieux film des années 1970 du même nom, avec Charlton Heston. Si vous ne l’avez jamais vu, faites le dès que possible, c’est vraiment un bon film, avec une bonne histoire ! (rires) Le troisième morceau s’appelle Flesh et parle d’un cannibale dans une grande ville. Megatropolis, le morceau éponyme, relate les pensées de quelqu’un qui revient dans sa ville natale pour la première fois depuis très longtemps. Ça se passe dans le futur, mais ce serait la même chose aujourd’hui ! Où est la science-fiction ? Cyber Hero parle d’un jeu vidéo comme World of Warcraft et de personnes qui en deviennent complètement dépendantes et qui perdent le sens des réalités. C’est un morceau plutôt ironique. A Tale From Down Below est inspiré par Resident Evil, il y a donc de la science-fiction bien sûr, mais aussi de l’horreur. Still I Believe traite de politique actuelle, ce qui n’est vraiment pas un sujet habituel chez Iron Savior. D’habitude, nous n’en parlons jamais parce que ce n’est pas le rôle d’un musicien, mais j’entendais tellement de conneries autour de moi lorsque j’écrivais les paroles que je me suis senti obligé de m’exprimer. Enfin, le dernier morceau, Farewell And Good Bye parle de trous noirs et de l’Iron Savior, oui. J’ai écrit ce morceau pour tous les fans d’Iron Savior qui adorent cette saga. Pas beaucoup d’espace et de trous noirs donc !

-Un projet de DVD pour Iron Savior?

-Oui, nous y pensons bien sûr, et ça pourrait bien être pour l’année prochaine. Nous ne tournons pas de manière très active, en grande partie à cause de moi : je suis toujours très occupé, avec Iron Savior, avec mon studio et mes productions, et maintenant avec Savage Circus aussi, qui me prend beaucoup de temps. Par ailleurs, je sais que nous avons des fans dans des endroits vraiment reculés : il y en a même paraît-il au Tibet ! Et il est fort improbable qu’Iron Savior joue un jour au Tibet… (rires) Donc pour les fans, un DVD serait vraiment une bonne chose.



-Y aura-t-il un clip pour Megatropolis?

-Non, je ne crois pas aux clips.

-Vous étiez avec Kai Hansen durant l’enregistrement de Keeper Of The Seven Keys, et le même Kai Hansen est un membre fondateur d’Iron Savior. Reverrons-nous un jour Sielck et Hansen ensemble, que ce soit en studio ou en live ?

-Eh bien il n’y a aucun projet dans ce sens pour le moment, mais il ne faut jamais dire jamais…

-Bien sûr. Pourriez-vous nous parler de votre agenda pour les mois à venir ?

-J’ai commencé à travailler sur le nouveau Savage Circus, dont la sortie est prévue pour fin octobre, donc je dois me dépêcher ! (rires) Durant les mois à venir, je serai donc occupé à écrire et enregistrer le prochain Savage Circus, mais après cela nous devrions jouer quelques dates avec Iron Savior, et notamment en France !

-Bonne nouvelle! Quel est votre meilleur souvenir concernant les débuts d’Iron Savior?

-Un souvenir qui restera pour toujours ancré dans ma mémoire est le tout premier concert d’Iron Savior, en 1997 au Wacken Open Air. Je n’ai pas super bien joué, car c’était la première fois que je jouais à un concert depuis très longtemps, depuis mon adolescence – et à un tout autre niveau ! C’était donc mon premier véritable concert. Le groupe qui devait jouer avant nous avait annulé, donc nous avions une heure pour préparer la scène, ce qui tient du luxe dans un festival. Nous avions du temps, nous n’étions pas obligés de bondir sur la scène et de jouer immédiatement. Evidemment, personne ne me connaissait donc les fans qui étaient déjà amassés devant la scène devaient me prendre pour un roadie… Ils ont du être surpris lorsque j’ai commencé à jouer ! Finalement, le concert fut fantastique, le public a vraiment adoré notre show et nous étions par conséquent comblés. Très bon souvenir !

-Parlons un peu de vous maintenant, Piet. Etes-vous marié, avez-vous des enfants ?

-Oui, je suis marié et j’ai trois enfants.

-Ecoutent-ils du metal?

-Oui oui, ils aiment beaucoup la “papa musique” comme ils l’appellent! (rires)

-Qu’avez-vous étudié avant de vous occuper de la production de groupes?

-J’ai étudié le droit pendant deux ans mais pas très intensément je dois dire… J’allais à l’université une ou deux fois par semaine, et je passais la majeure partie de mon temps à traîner dans des studios.

-Pas très sérieux tout ça…

-Non, pas vraiment ! Au bout de ces deux années je savais clairement que je ne voulais pas devenir avocat mais ingénieur du son, donc j’ai quitté l’université.

-Quel est votre film préféré?

-Difficile à dire, il y a tellement de très bons films… Peut-être Kill Bill, que j’ai vraiment adoré!

-Et votre nourriture préférée?

-J’aime vraiment les sushis.

-Je ne sais pas pourquoi, mais beaucoup de musiciens que j’interroge me répondent la même chose! J’ai posé cette question à Edu Falaschi, et il m’a répondu ‘les sushis’ lui aussi !

-(rires) Il faut dire que la cuisine asiatique est vraiment intéressante. La cuisine française est très bonne aussi, mais je dois avouer que je préfère l’asiatique !

-Comment faites-vous pour réaliser autant de productions, et en plus diriger depuis peu Dockyard 1? Prenez-vous des drogues pour arriver à faire tout cela en même temps ?

-Non non je ne fais pas tout tout seul, et j’ai des partenaires avec moi dans Dockyard 1. Cela représente quand même beaucoup de travail mais je n’ai heureusement pas eu besoin de recourir à des drogues, et je reçois beaucoup de soutien de la part de ma femme ! (rires)

-Pourquoi avez-vous lancé votre propre label ? N’étiez-vous pas satisfaits des labels existants ?

-C’est un projet que j’avais dans la tête depuis très longtemps, j’en avais envie mais je n’avais pas trouvé les bonnes personnes avec lesquelles le réaliser. Il y a trois ans de ça, lorsque Sanctuary s’est cassé la figure, il y a eu beaucoup de mains-d’œuvre disponibles, et en particulier Dirk et Christine. Ils ne voulaient pas continuer avec Sanctuary, avaient la même envie que moi et étaient donc libres. Nous avons alors saisi cette opportunité et fait équipe. Et puis en tant que musicien je pense que c’est assez logique : il faut bien que je regarde devant moi. J’ai 42 ans aujourd’hui, et je peux continuer ce métier pendant peut-être 15 ans, mais après ? Dans 15 ans je préférerai sans doute m’occuper de plus jeunes musiciens.

-Merci beaucoup pour cette interview, ce fut un plaisir de discuter avec vous. Une dernière parole pour vos fans français et pour les lecteurs d’Heavylaw ?

-Bien sûr. Iron Savior a été absent pendant trois ans. C’est une longue période, mais je sens vraiment beaucoup de soutien, beaucoup d’intérêt autour d’Iron Savior et j’espère pour toutes ces personnes qu’elles se sentiront récompensées de leur attente. Nous avons vraiment fait de notre mieux pour créer un bon album de heavy metal. Achetez l’album, écoutez-le et prenez votre pied !




-Je voudrais vous demander une dernière chose: il y a quelques jours, c’était l’anniversaire d’un de vos plus gros fans français, Duck, chroniqueur sur Heavylaw. Ce serait génial si vous pouviez lui souhaiter un joyeux anniversaire, ou chanter quelque chose en son honneur !

-(rires) Que pourrais-je bien chanter? Eh bien, Duck, Joyeux Anniversaire ! Et voici un standard:  “IRON IRON SAVIOR, GODNESS IN THE SKY!” Je pense que ça va le faire!

-Merci énormément, ça lui fera vraiment très plaisir!

0 Comments 08 septembre 2007
Whysy

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