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En 1999, Babylon Zoo s’autoproclamait inventeur du rock galactique. Qu’à cela ne tienne, je proclame Keldian créateur du Heavy Metal intersidéral ! Bon, j’admets que Keldian n’est pas pionnier en la matière, plusieurs artistes ayant auparavant expérimenté la conquête spatiale, notamment Arjen Lucassen qui a d’ailleurs su le faire avec brio. Il n’empêche qu’Heaven’s Gate, premier album de Keldian sorti l’an passé, m’avait subjugué, bien m’en avait pris de donner sa chance à ce disque pourtant passé inaperçu. Revoilà déjà les deux musiciens norvégiens, Christer Andresen (chant, guitare, basse) et Arild Aardalen (claviers), avec Journey Of Souls, album au titre rassurant puisqu’il promet un voyage de l’âme vers les hautes strates de l’univers. Le défi annoncé, reste à savoir si Keldian réussira à le relever.

Refrain accrocheur, clavier omniprésent, rythme élevé, le premier titre the last frontier reprend la quête intersidérale là où Heaven’s Gate  l’avait laissée. Mais ce titre, le plus court de l’album, n’est qu’un sas transitoire vers le nouvel univers de Journey Of Souls, car Keldian nous réserve quelques évolutions. Déjà, la nouvelle chanteuse de cession se fait moins discrète que l’ancienne, Christer Andresen lui laisse un peu plus de liberté et d’opportunités. Ses interventions restent éparses (la moitié des titres se passe de cette heavenly voice) mais sont un complément de qualité qui rend les compos encore plus aériennes. Il n’y a qu’à entendre le résultat très convaincant sur memeto mori ou lord of polaris. Toujours avec pour objectif de défier les lois de l’apesanteur, Keldian use et abuse de ces passages où la guitare s’efface pour laisser place à des lignes vocales apaisantes ou à un clavier planant résonnant du tréfonds du cosmos. Arild Aardalen s’est d’ailleurs vraiment lâché sur les sonorités cosmiques, et certaines sont réussies au point que les breaks de claviers se transforment alors en de véritables aériums stellaires (lord of polaris, reaper).

Autre évolution, il arrive à Keldian de délaisser son speed symphonique pour de longues minutes plus orientées AOR. Même Christer Andresen s’adapte à cette baisse de rythme en ne montant que très rarement dans les aigus (il faut dire qu’il a une voix plutôt typé rock que métal). Ces changements de rythme s’effectuant à l’intérieur même des morceaux, on aurait presque pu parler de progressif si les structures musicales avaient été plus complexes. Cela m’amène au souci principal du disque : Keldian mise tout sur l’alliance magique de ses refrains et de ses claviers, mais quand l’un ou l’autre défaillit, ce halo de magie disparaît pour mettre à nu des compositions au demeurant très simple techniquement, et qui n’ont plus grand chose à offrir. Keldian perd donc de sa superbe sur plusieurs titres assez fades : hyperion, god of war et dreamcatcher.

La plupart des titres explore l’hyperespace, bref le genre de musique que Frégolo et Mala écoutent à bord du Cyberlab. Personnellement j’adore ce thème et je retiendrai particulièrement deux excellents titres de Journey Of Souls. Inspiré du film Sunshine, the ghost of icarus vous expédie à bord d’Icarus I et Icarus II, vaisseaux en perdition partis sauver l’humanité avec des charges thermonucléaires. L’autre perle de l’album, lord of polaris, alterne intelligemment passages speeds et atmosphériques, des chants grégoriens lui donnant une dimension métaphysique. Journey Of Souls n’est pas d’un concept album, chaque titre renferme sa propre histoire, Keldian renonce même à sa quête spatiale le temps de quelques morceaux comme la ballade the devil in me, qui au passage contient un splendide solo de violon.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Keldian, sachez que l’on pourrait comparer musicalement ce groupe à Airborn pour les titres les plus speeds (the ghost of icarus, starchildren, vinland), mais il ne s’agit que d’un élément de comparaison tant Keldian possède sa propre personnalité. Pour ceux qui connaissent leur premier album, sachez que Journey Of Souls est plus expérimental, plus atmosphérique, et globalement moins speed. Lequel des deux albums est le meilleur ? Pour l’instant mon cœur penche toujours pour Heaven’s Gate, mais Journey Of Souls  n’est pas loin derrière. Pour la notation, tactique Gounouman : 8/10 pour les fans, 7/10 pour les autres.
[right]Chris[/right]

0 Comments 27 mai 2008
Whysy

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