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Les Suédois nous reviennent enfin après un silence qui a duré quatre années. Une attente relativement longue, en effet, Rise Of The Tyrant nous avait laissé une saveur très agréable au palais. La formation était parvenue à maîtriser (enfin) son style avec des morceaux très bien conçus parfumés aux épices extrêmes du death métal. Pourquoi est-ce que je prends le temps de souligner cet événement ? Tout simplement parce que les deux albums qui ont succédés Wage Of Sins sont, à mon sens, très légers pour ne pas dire superflus. Je n’ai pas peur de le dire, le groupe avait fait naufrage dans les abîmes de la médiocrité, et tout d’un coup par un joli effet de surprise le combo a su imposer son nom en 2007. Mais si ça vous intéresse je vous invite à vous référer à la chronique de TeRyX pour avoir un peu plus de détail...  Nous allons nous accorder du temps pour voir ce que ce Khaos Legions a dans les tripes. Tout d’abord, la façade semble être en parfaite adéquation avec le genre qui ravi les méchants assoiffés de musique syncopée. C’est la guérilla et la rébellion qui sont au centre du sujet, comme en témoigne la pochette immonde de cet opus. Arch Enemy aborde donc un album qui instaure un sentiment de désordre et de débandade comme l’introduit “Khaos Ouverture”. Les Suédois vont donc s’employer dans une musique au service de la débâcle pour essayer de donner vie et âme à leur nouvel album.  Ainsi Khaos Legions prend sa source dans un death métal irrité (et irritant) avec une atmosphère recréant bien le sentiment de désarroi et de désordre par le biais de sonorités alarmantes, de soli balancés avec rapidité et des breaks alternants (“Bloodstained Cross”). Ceci dit, malgré les efforts ponctuels de broder un tissu mélodique à la guitare, les chansons sont très peu accrocheuses. Pour être sincère, ça marche par moment, on est servi avec des bons passages sporadiques, mais au final on est pas emballé pour autant. En fait, on ne retiendra pas vraiment de mélodies de cet opus. A l’instar d’un Anthems Of Rebellion, certes inégal, mais pour lequel on se souvient des titres comme “We Will Rise” ou “Dead Eyes See No Future”, le cas ne se présente pas ici parce que le groupe noie son auditorat dans une marée nauséabonde de médiocrité. Mine de rien, ce n’est pas vraiment surprenant puisque cette formation est plus reconnue par sa particularité au micro que par ses compositions. Reconnaissons le, Arch Enemy est le groupe avec une blonde bien roulée en pantalon moulant qui beugle comme un fumeur routier quinquagénaire. Alors bon, si les chansons sont pas géniales au moins les gens pourront se déplacer lors des représentations pour aller se rincer l’oeil.  Je m’éloigne un peu trop du sujet, recentrons-nous donc. Ce qu’il faut noter c’est comment le groupe affiche ses faiblesses : un chant qui s’approche du cri de l’ornithorynque, des rythmes mécaniques et linéaires, des mélodies sans texture ni volume, un désespérant vide artistique qui n’arrive pas à accaparer l’esprit critique de l’auditeur (“Through The Eyes Of A Raven”). Alors que penser des quatre années qui se sont écoulées ? On se demande pour quoi et surtout pour quel résultat ? C’est ce qui me conduit à penser ne pas être trop sévère lorsque j’affirme qu’on a affaire à du remplissage abominable et très peu d’ingéniosité. Tout se déroule dans le mauvais goût et le pénible don d’ennuyer. On dirait que le potentiel de la formation suit le régime de sa chanteuse : 0% de calorie, sauf qu’en musique ça ne tient pas les promesses ! Tout est calculé, l’interprétation est pré-mâchée, les musiciens semblent dérouler des mélodies maintes fois entendues sans laisser place au feeling.  Plus haut je m’interrogeais sur ce qu’avait cet album et bien on peut affirmer sans se tromper qu’il n’a rien dans le froc. La tracklist homogène en platitude et riche en pauvreté musicale essaie d’impressionner par sa longueur affublée par trois instrumentales. Or elle ne fait qu’appuyer le sentiment de manque de relief jouant de l’illusoire rythme martelé sauf que le tour de passe-passe est vite déjoué étant donné que le rendu est musicalement anorexique.  Même si le talent des musiciens pourrait éventuellement faire pencher la balance, la virtuosité des instrumentistes n’a aucun effet. Tout ce qu’on obtient c’est un bloc musical rébarbatif, perforé de temps en temps par des leads agréables (“Yesterday Is Dead And Gone”) ou des refrains qui tiennent la route (“Thorns In My Flesh”). Et quand bien même si un titre est un peu plus réussi, le combo tombe dans la parodie des guitar héros. En effet, le néant habitant l’écriture des chansons, tout ce qui attire notre attention ce sont les prouesses aux cordes. Puisque plus rien n’arrive à pimenter la structure musicale, on tombe dans l’écueil des “branlettes de manches”, ce qui pour moi devient insupportable.  Vous l’aurez compris, ce n’est pas avec Khaos Legions que les Suédois parviendront à confirmer la bonne inflexion initiée par Rise Of The Tyrant. Bien au contraire, on aurait tendance à se dire que finalement c’était une faute de parcours et que la “normalité” pour Arch Enemy est de sortir des albums daubesques sans âme ni une once d’ingéniosité. Moi en tout cas, j’ai été franchement très déçu et je n’hésite pas à mettre un carton rouge !   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 28 mai 2011
Whysy

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