Vous recherchez quelque chose ?

Messiah Marcolin, chanteur emblématique de Candlemass, toujours vêtu de sa robe de bure, est décidément un personnage bien capricieux et imprévisible. Après avoir grandement contribué à la qualité des premiers albums (et notamment « Nightfall », le premier où il assurait le chant), après avoir quitté le groupe une première fois au début des années 90, après avoir fait un flamboyant retour en 2003 pour enregistrer un album éponyme et un dvd, après avoir donné moult interviews et fait repartir un groupe dont les sorties devenaient de plus en plus confidentielles…Et bien, le voilà qui nous abandonne à nouveau, et sûrement pour de bon cette fois !


C’est un fait, « Candlemass », le 8ème album, sorti en 2005, a réellement donné une seconde naissance au groupe. Regonflé à bloc, Leif Edling, taciturne bassiste et compositeur depuis les origines de la sombre troupe suédoise, s’était donc donné au maximum pour retrouver l’esprit des débuts, et satisfaire les fans tout en gagnant en estime et en popularité auprès de plus jeunes doomsters, qui ne connaissaient pas forcément les origines du style, auxquelles Candlemass a beaucoup apporté, il faut bien le dire. Cela a plutôt bien marché, coup médiatique réussi (merci Messiah) et surtout, album de qualité (que certains surestiment selon moi, mais album honnête et solide tout de même). Et on s’est aperçu que beaucoup n’avaient pas oublié ce groupe emblématique…

Quoiqu’il en soit, Messiah devenant trop capricieux et exigeant, Leif décida de lui rappeler qui était le patron dans l’aventure, et déclara qu’il « n’avait pas à satisfaire les exigences d’une diva cupide » (un obscur combo finlandais, Nightwitch je crois, a eu le même problème il n’y a pas si longtemps…). En bref, neuvième album…Et encore un nouveau départ. Pour trouver un nouveau frontman, le groupe a fait passer des auditions, et s’est finalement fixé sur Robert Lowe, chanteur des américains de Solitude Aeturnus. Le groupe étant reconnu par les amateurs du genre, cet excellent choix en rassura beaucoup. Ainsi, très vite, un neuvième album fut annoncé, et nous voici en 2007, avec entre les mains ce « King of the grey islands ».

Autant casser tout de suite le suspense, il me paraît pratiquement impossible d’être déçu par cet album. La prestation de Robert est excellente sur chaque morceau, et même si sa voix est bien moins lyrique que celle de Messiah, son chant apporte une atmosphère assez personnelle, sombre, mais différente. Quant aux compositions…Selon moi, cet album surpasse son très bon prédécesseur. Rien à jeter sur cette nouvelle fournée, où Candlemass perd légèrement en mystique ce qu’il gagne en efficacité. L’entité suédoise paraît peut-être moins mystérieuse et effrayante qu’à ses débuts, mais s’avère toujours aussi imposante.

Un prologue acoustique inquiétant plante le décor, et… nous voilà lancés. Beaucoup moins épique qu’à ses débuts, Candlemass n’a rien perdu de sa lourdeur, mais les riffs et les refrains de la plupart des morceaux sont vraiment marquants. Le son est légèrement plus sale, et la résonnance des guitares proprement… pénétrante. Chorus de « Emperor of the void » et « Of stars and smoke », riff accrocheur de « Devil seed », vocaux sombres et plus torturés pour « Demonia 6 »… Chaque titre possède son charme particulier sur cet album. Impossible de ne pas mentionner la très obscure « Embracing the styx », pièce finale de cet album, à l’ouverture puissante et aux distants claviers hantés, qui vous plongera dans une ambiance funéraire et magique à souhait.


En bref, en dépit de quelques longueurs (difficile d’ingérer tout l’album en une seule traite, c’est du lourd !), ce nouveau cru se place pour moi parmi les toutes meilleures réalisations du groupe. Et si le chant de Robert retranscrit moins de magie et de mysticisme que celui de Messiah, il dote en contrepartie le groupe d’une nouvelle aura, d’une nouvelle force. Espérons que Candlemass sache longtemps la conserver… Pour nous offrir d’autres albums de la tempe de ce « Roi des îles grises ».


Gounouman

0 Comments 14 septembre 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus