Vous recherchez quelque chose ?

Si Pyramaze n’a pas encore la carrure des grands, il n’en reste que le groupe a déjà commencé à se faire un nom outre-atlantique notamment grâce à la renommée de son fondateur Lance King. Qui en plus d’être vocaliste, assure également les fonctions de direction du prestigieux label Nightmare Records, voilà qui représente l’assurance, à la fois d’un son irréprochable et d’une qualité de composition plus que satisfaisante. Le premier album «Melancholy Beast» avait récolté d’excellentes critiques, restait le plus dur… confirmer !

La tradition américaine va historiquement dans le sens du death et du thrash metal, mais Pyramaze met un point d’honneur à démentir cette tendance en officiant dans un speed metal mélodique plus que classique. Piochant ses diverses influences chez Freedom Call, pour les overdoses de claviers et les mélodies cristallines, Helloween, pour le chant de Lance évoquant pas mal Michael Kiske et enfin Rhapsody avec notamment des narrations longues et ennuyeuses dignes des plus gros délires transalpins (trois belles minutes de narrations inutiles sur «Blood Red Skies») et le côté vaguement conceptuel.
Lance King est un musicien et compositeur de grand talent, il l’a déjà prouvé dans ses multiples projets solos, il sait également s’entourer de très bons musiciens, avec Michael Kammeyer et Toke Skjonnemand assurant un travail propre et sans bavure à la guitare, et Jonah Weingarten, très en vue derrière ses synthétiseurs. La musique de Pyramaze est sans conteste de qualité, les riffs de guitare, sans chercher la moindre subtilité, se contentent du minimum rythmique nécessaire à la tenue d’un bon speed metal, l’essentiel des mélodies se retrouve dans les claviers et les chœurs (avec quelques belles réussites comme sur «What Lies Beyond», «Blood Red Skies» ou «Tears Of Hate») dans la droite ligne d’un Freedom Call de mauvaise humeur. Malheureusement, la section rythmique est aux abonnés absents, avec une basse quasiment inexistante et une batterie vraiment trop classique. Pour finir, le chant de Lance, même s’il est très proche des standards du genre, mène très bien les compositions et installe une belle ambiance (il parvient même à rendre crédible des textes bien ridicules).
Je ne dirais jamais le contraire, «Legend Of The Bone Carver» est un album irréprochable techniquement, régulier sur ses dix chapitres et parfaitement accrocheur au niveau des enchaînements couplets/refrains. Cependant ce serait mentir que de dire que Pyramaze apporte quoi que ce soit de nouveau, et c’est là que le bat blesse. Loin d’apporter leur pierre à l’édifice du speed metal, les américains se contentent de reproduire à l’identique des méthodes éculées déjà entendues mille et mille fois. Pire, ils se complaisent trop souvent à s’enfoncer dans les stéréotypes du genre avec un concept clichesque absolument sans intérêt, des textes qui feraient passer Hammerfall pour George Brassens, et une musique qui fleure bon le déjà entendu. Les titres se ressemblent tous, et même après de nombreuses écoutes, aucun ne ressort réellement du lot (à l’exception peut-être du classique mais génial «What Lies Beyond»).
Pour relativiser un peu cette critique acerbe, je préciserai tout de même que l’album ne comporte aucun faux pas, et que tous les titres sont parfaitement écoutables pour un amateur de speed mélodique. L’album recèle quelques bons moments, comme le final épique «Tears Of Hate», les speeds «The Birth», «Ancient Words Within» ou «Souls In Pain», la power-ballade pleine d’émotion «She Who Summoned Me» et deux très bons titres «What Lies Beyond» et «Legend Of The Bone Carver», seule «Bring Back Life» me semble totalement indigeste. Certes la musique est fédératrice, les refrains bien conçus et les mélodies touchantes, toutefois la musique de Pyramaze se rapproche beaucoup du service minimum que j’ai tendance à attendre d’un groupe de speed mélodique, ou plus généralement de heavy metal. Dans ce genre, l’accroche est un élément indispensable, mais n’est pas une fin en soi, il faut y associer une vraie recherche musicale pour que l’album puisse faire date et s’imposer dans un genre tellement envahi par les albums clones, qu’on ne peut plus y circuler tranquillement, ce «Legend Of The Bone Carver » est de ceux-là…

Je ne vais pas m’attarder plus longtemps, les américains de Pyramaze nous offrent un album honnête, qui je n’en doute pas, saura plaire aux amateurs du genre. Les écoutes, sans êtres exceptionnelles sont plaisantes mais l’album est trop vite oublié une fois sorti de la platine. «Legend Of The Bone Carver» est un excellent exemple de l’attitude à ne pas suivre pour les groupes en quête d’indépendance artistique, avec ce genre d’album le heavy metal dérive doucement vers une platitude musicale digne de la meilleure variétoche et une absence de remise en question qui semble malheureusement convenir à tout le monde !

SMAUG...

0 Comments 30 janvier 2006
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus