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Ahlala...Freedom Call...groupe conspué par les métalleux les plus endurcis, mais qui a toujours su trouver une place dans le cœur des plus doux d'entre nous, rêvant d'arc-en-ciels et autres royaumes magiques. Enfin...toujours su...cela fait deux albums que la bande n'a plus tellement la côte, suite à l'accueil quelque peu frileux de ces dernières offrandes, l'expérimentation et la relative remise au placard du happy speed n'étant pas particulièrement du goût des fans. Et ils ont bien tort, car aucun de ces efforts n'avait à rougir de ses prédécesseurs, pouvant même se targuer d'être plus variés, mais tout cela, c'est de l'histoire ancienne. Qu'en est-il en ce début d'année 2010 ? Freedom Call se met-il enfin au pagan black, au sympho death, voire au folk orchestral péruvien ?

Et bien, c'est avec un concept album que les allemands refont surface, concept porté sur Louis de Bavière, excentrique Roi allemand. Ainsi sa vie est censée être dépeinte tout au long de l'heure proposée, mais pour être honnête, à part ce qui ressemble vaguement à un triptyque vers la fin d'album, l'aspect "concept" ne ressort pas franchement, du moins pas comme nous ont habitué d'autres groupes, par exemple Rhapsody ou Dream Theater pour ne citer qu'eux. Raison de plus pour se focaliser sur la musique, me direz-vous. Mais faîtes, faîtes donc ! De plus, si vous faîtes partie de le première génération de fan, nulle doute que cet album va vous plaire. En effet, cet opus, leur sixième, marque un retour en force des sonorités speed qui ont fait la renommée du groupe depuis leurs premiers cris jusqu'à l'avalanche de tubes que constituait "Eternity". Un peu trop, jugerons certains, au vu des emprunts plus ou moins subtils effectués de ci de là. Le refrain de Thunder God vous rappellera sans doute celui de Freedom Call, Tears of Babylon pourra passer pour un clone de Land of Light, Out of the Ruins a un léger de goût de United Aliance et ce serait faire preuve de mauvaise foi de ne voir aucune similitude entre The Shadowking et The Quest.

Mais, à vrai dire, ce n'est pas comme si l'album transpirait la repompe; si reproche il y avait à faire, ce serait sur la faible prise de risque entreprise ici, ce qui n'empêche aucunement cet opus d'être réussi et efficace. En réalité, les aficionados des dernières productions du groupe pourront regretter ce petit pas en arrière et être déçus lors des premières écoutes, mais ce n'est qu'un question de temps avant d'apprivoiser la bête et d'apprécier à leur juste valeur les ogives (pas méchantes les ogives, ce seraient plutôt des bombes remplies de nounours tous câlins tous mignons) la composant.

Car si vous aimez le speed, vous allez en prendre plein la vue dès l'entame du périple avec un Out of the Ruins sans fioriture, sans intro, direct et rentre-dedans, au refrain typique "Freedom Call style". Originalité ? Non. Efficacité ? Sans nulle doute ! On enchaîne avec Thunder God, joyeux et au niveau de son prédécesseur, sans que la pression ne tombe, et elle reste à son apogée avec le sautillant et terriblement jouissif Tears of Babylon (qui a dit Edguy ?), assurément un futur classique en concert, et le rapide Merlin - Shadow of the Past aux paroles qui peuvent prêter à sourire ("Dragons fighting for their lands") mais qui achève de confirmer une chose : Freedom Call a bel et bien réactivé la double pédale et compte s'en servir !

Si Freedom Call nous sert aussi de plus convenu et moins impérissable, à l'image de Resurrection Day et Remember, dans le style speed, il sait aussi nous surprendre et n'hésite pas à calmer le tempo sur la ballade Merlin-Requiem, sorte de deuxième partie de Legend of the Past ou à devenir plus aérien sur Under the Spell of the Moon, qui voit Chris Bay s'essayer à des voix plus graves qu'à l'accoutumée avec succès. On passera rapidement sur "Dark Obsession, très Muse dans l'esprit et dont seul le refrain arrive à sauver les meubles pour rebondir sur The Darkness, de loin le morceau le plus sombre de l'album et aux guitares les plus agressives, secondées par de gros chœurs guerriers, le tout porté par un refrain plus planant des plus réussis pour réaliser que ce "Legend of the Shadowking" est plus varié qu'il ne le laisse croire à première vue, ses morceaux les plus rapides étant dégainés les premiers.

On appréciera aussi la fin d'album débridée offerte par Kingdom of Madness, porteur des sonorités électroniques chères à "Dimensions", et A Perfect Day, excellent dans la famille "on se prend pas la tête", et une nouvelle fois doté d'un refrain joyeux à reprendre à haute voix. D'ailleurs, ceux possédant la version limitée de "To The Metal" de Gamma Ray s'amuseront à noter les similarités entre ce dernier et Wanabees, signé Zimmermann (comme par hasard...).

En définitive, un album trompeur, semblant peu original de prime, mais révélant au fil des écoutes sa diversité, et montrant que les Freedom Call ne sont pas cramés, même si, de toute évidence, on ne tient pas ici leur meilleure réalisation la faute à quelques morceaux peu marquants. Prenons-le donc comme un très bon représentatif de la carrière du groupe ayant au moins comme avantage de varier les plaisirs.









0 Comments 13 février 2010
Whysy

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