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Les suédois de Wolf mettent le couvert avec un nouvel album : Legions Of Bastards. Ce qui frappe tout de suite c’est sa pochette. Un bonhomme à l’allure de prêcheur avec un livre rouge à la main (LE petit livre rouge ?) indique le chemin à une horde infernale (les bastards du titre?). L’effet BD a l’air sympathique est souligne une recherche artistique que l’on croyait morte depuis la pochette bien laide du précédent Ravenous. Aux pinceaux on retrouve Thomas Holm (auteur de l’artwork de MERCYFUL FATE "Melissa" et "Don't Break The Oath") et déjà de Black Wings et The black flame de Wolf. Une sorte de retour aux sources de l’inspiration, peut être.

Une fois la galette (bien remplie d’ailleurs avec ses 52 minutes et des poussières) insérée dans le lecteur on est épaté par la qualité de la production. Le son est "clean", propre, puissant, les instruments et la voie sont bien homogènes et l’effet est des plus réussi. Et ceci fait plaisir. La voix de Niklas "Stålvind" Olsson (aussi gratteur du groupe) est vraiment puissante et envoutante. Les mélodies et la puissance sont si bien maitrisées que dès le premier titre Vicious Companions résonne on se découvre déjà à chanter le refrain: "You turned my heart into stone, so bad, so cold, so evil, / you turned my heart into stone, so bad, so cold you turned my heart into stone".

On craint que cette album fasse comme le précédent Ravenous : deux titres au début très bien aboutis et inspirés et puis un coup d’éclat ici et là mais un album qui reste moyen. On croise les doigts et finalement on découvre que Wolf avec ce Legions Of Bastards frappe très fort. La première et bonne impression que l’on avait grâce à la production est confirmée au fur et à mesure que les titres s’enchainent. L’approche NWOBHM est mélangée habilement à coté d’une attitude thrash bien maitrisée. Cette fusion de styles donne une rythmique robuste, avec des mélodies générées par les guitares surtout en phase de solo, une batterie tonitruante, une voix agressive et poussée mais jamais suraigüe. Pas de compositions à tiroirs mais des breaks et des changements de tempos bien réussis qui maintiennent toujours vive notre attention et ne nous font jamais pressentir l’architecture et le développement du titre.

Tales from the crypt est un bon titre avec une intro au piano qui reprend le thème du générique de la série des années soixante « Au-delà du réel ». L’atmosphère est sombre, la mort rôde dans le cimetière en attendant que la créature qui y gît se réveille de son sommeil. « Tomorrow is just another word for misery » cette phrase va résonner longuement dans la tête de l’auditeur. Imparable. Et quand on croit saisir le titre qui est relativement rapide alors, juste avant le solo, un break change l’atmosphère. Le tempo ralentit et s’arrête. Les guitares apparaissent du néant et cisèlent un solo à deux avec des harmonies du plus bel effet et le tempo repart avec toujours le solo qui accélère et nous transporte.

Le riff qui porte Nocturnal Rites est tellement basique et culotté mais malgré ceci on se retrouve à taper du pied, le bras levé et crier « Ohh ohh Nocturnal Rites ! », mais que demande le peuple ? Le titre est agréablement malsain, captivant et par moment hypnotique. Il en va de même avec le titre K-141 Kursk. Le riff qui soutien le titre est vraiment simple mais ce qui fait la différence ce sont les guitares et la voie de Niklas qui relate la tragédie des 23 hommes du Kursk. Souvenez-vous, le K-141 était un sous-marin nucléaire russe qui a sombré en mer avec son équipage (118 hommes) le 12 août 2000. Après des explosions à bord, 23 hommes ont survécus dans le sous-marin et ils attendent les secours. Malheureusement on n’a pas pu les atteindre et ils sont tous morts. Wolf relate cette tragédie avec une précision qui donne la chaire de poule.

Voici donc un album bien maitrisé de bout à bout où - et c’est assez rare pour le souligner -aucun titre fait figure de remplissage. Ici pas d’intro ou d’outro instrumentales, pas de claviers à tout va, pas de chœurs ou d’orchestration. Cette galette recèle un son en béton, une bonne inspiration, une bonne originalité, du heavy très efficace et elle fera le bonheur de tous les amateurs de ce genre ou de ceux qui ne se privent pas d’écouter de la musique et de la bonne.




wanderer


0 Comments 16 avril 2011
Whysy

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