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L’effet Jorn, vous connaissez ? L’effet Jorn est une sensation de plaisir qui trouve sa source dans l’oreille interne pour parcourir votre colonne vertébrale, terminant en un picotement dans le bas du dos. Il n’est pas donné à tout le monde de connaître l’effet Jorn, il faut pour cela être prédisposé ; mais si vous lisez cette chronique, c’est à priori que vous l’êtes. Si l’effet Jorn opère dès que le sieur met à contribution ses cordes vocales, j’ai pu constater que sur son nouvel album Lonely Are The Brave, l’effet Jorn n’est qu’éphémère, se dissipant au fur et à mesure de l’écoute. La musique, cette science inexacte par excellence, reste cette alchimie instable qui peut produire un album en toc malgré une voix en or.  Pourtant, sur la forme, Jorn a bien dosé sa recette. Les titres jouissent d’un bon équilibre basé sur des grosses guitares et des mélodies bien rock. Jorn et ses potes se prennent même à flirter, mais sans vulgarité, avec juste ce qu’il faut de groove sur Night City ou War Of The World. Jorn a également agrémenté son œuvre de quelques morceaux plus lents comme Soul Of The Wind ou Hellfire. Sur la forme je n’ai donc rien à redire, Lonely Are The Brave tient la route, l’album étant suffisamment homogène pour s’écouter tranquillement, et suffisamment varié pour que chaque titre ne ressemble pas trop au précédent. Enfin, sachez que Jorn, fidèle au hard-rock traditionnel, n’utilise aucun clavier dans ses compositions ; ce n’est pas maintenant qu’on va le changer le Jorn.  Mais sur le fond, je n’y ai pas trouvé mon compte. C’est le genre d’album que j’écoute volontiers en faisant une partie de flipper au bar rock du coin, mais pas le genre d’album que j’ai envie de remettre une fois terminé. Est-ce moi qui manque de réceptivité ou est-ce Jorn qui n’a pas su rendre sa musique assez communicative ? Malgré leur vocation directe, les morceaux ne se retiennent pas instinctivement, et la convivialité instaurée dès les premiers instants par le hit Lonely Are The Brave disparaît ensuite irrémédiablement. Il n’y a plus grand chose à se mettre sous la dent, juste quelques passages plaisants qui jaillissent tels un diablotin de sa boîte pour ensuite laisser place à de longues minutes d’attente. Un petit air de guitare sympa par-ci, une ou deux lignes de chants agréables par-là, la bonne inspiration est volatile, un petit tour et puis s’en va.  Je me faisais une joie de découvrir ce nouvel album de Jorn, malheureusement j’y ai trouvé trop de remplissage pour pouvoir m’en satisfaire. Certes, Jorn fend le ciel tel un éclair dès qu’il pousse sur sa voix, mais il semble qu’il ait été un peu trop sûr de lui car il n’a pas su (ou pas pu) hisser la musique à la hauteur de son atout vocal. Mon verdict reflète ma déception, Lonely Are The Brave n’est pas l’aboutissement musical escompté pour un artiste de la trempe de Jorn. [right]Chris[/right]

0 Comments 03 décembre 2008
Whysy

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