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Long Live Heavy Metal est le 5ème méfait des canadiens du groupe 3 Inches of Blood, appelons les maintenant 3IoB. Après l’effet de surprise de la présence de deux vocalistes, on peut se demander s’il en ont encore dans leur besace et surtout, ont-ils les épaules pour assumer un nom d’album aux consonances aussi ambitieuses que Long Live Heavy Metal ?

En tout cas, la sobriété est de mise dès la jaquette de l’album avec simplement le logo du groupe qui les suit depuis leur 3ème album Fire up the Blades. On est tout de suite dans le ton fantasy si cher à l'univers du groupe avec une imitation simili-cuir sur laquelle repose le-dit logo. Démarre ensuite un long périple guerrier qui durera 12 chansons pour quasiment une petite heure au compteur.

Dans ma tête, 3IoB, c’est du Fantasy Metal, difficile de ne pas s’imaginer un univers peuplé de guerrier musculeux marchant à la guerre et se filant des mandales et des coups d’épés en travers de la gueule. Tout pousse à le penser, à commencer par un rythme très rapide, plus que sur du heavy “classique”. Les titres et les textes des chansons aussi evidemment, un My Sword will not Sleep ne laisse forcément pas indifférent. Bien sûr, le groupe ne s’est pas limité à la fantasy et Storming Juno en est le parfait exemple, faisant référence à l’assaut à l’aube du 6 juin 44 de Juno Beach en Normadie par la 3ème division d’infanterie canadienne (un p’tit rappel d’histoire ça fait jamais de mal). Il y’a souvent un effort de narration dans leurs chansons, c’est un aspect toujours sympa à souligner pour les dévoreurs de booklets et de lyrics.

Le passé se ramènera aussi à nos bons souvenirs avec la piste Die for Gold. On voyagera jusqu’à l’album Advance And Vanquish pour se remettre dans le contexte, en effet on pouvait y trouver une trilogie de chansons sous-titrées Upon The Boiling Sea. 8 ans après, on a donc droit à une 4ème partie et c'est d'ailleurs sans doute la piste l’une des pistes les plus rentre-dedans de la tracklist, sans doute dû à son héritage dont il se rapproche mais sans l'égaler.

Niveau chant, ce sont les aigus de Cam Pipes qui dominent l’affaire et s’imposent toujours autant comme une marque de reconnaissance du groupe. Autant prévenir tout de suite pour les novices du groupe, c’est un peu spécial comme chant, il vaut mieux tester avant d’adopter. Le chant grave est assuré par Justin Hagberg et comme le sieur ne peut pas tout faire non plus, il ne faut pas oublier que c’est un des guitaristes, ce type de chant se fait très discret. Une petite incartade sur l’avant-dernière piste, Men of Fortune, laissera entendre un chant clair pas désagréable mais qui choque un peu après tous ces aigus, rien de bien méchant, on se demandera juste si la lecture aléatoire du lecteur n’a pas fait des siennes.

Pour les instruments, les habitués du groupe ne seront pas trop dépaysés. On reste sur du classique, deux grattes, une basse et la batterie. Par contre, ça attaque moins que ce a quoi je m’attendais mais cela reste honorable. Les solos sont loin d’être mémorables même si certains s’en tirent mieux que d’autres comme celui de Leather Lord, c’est soit trop classique soit un poil brouillon. L’ensemble reste tout de même parfaitement maitrisé et la prod est à la hauteur.

On notera la présence de la piste instrumentale, narrative et surtout plus acoustique Chief and the Blade sur laquelle rebondit parfaitement la chanson suivante Dark Messenger sur une intro du même acabit avant de rentrer dans le lard. Elle sonne aux oreilles comme les pistes instru que l’on pouvait trouver sur les premières productions de Black Sabbath, peut-être un hommage ou un de mes fantasmes. Ce n’est d’ailleurs pas l’unique piste instrumentale de la galette puisque c’est un titre du même genre qui la clotûre et dont la heavytude ne dénote pas du reste, finissant de crier à nos esgourdes Long Live Heavy Metal.

Un reproche à faire à cet album ? Il ne compte pas vraiment de pistes marquantes, d’hymnes, pour du heavy c’est un peu dommage, surtout que le genre s’y prêtent bien et qu’ils en étaient capables dans le passé. Ceux les ayant déjà écouté se rappeleront de titres comme Deadly Sinners ou encore Destroy the Orcs. Alors c’est vrai que les pistes Metal Woman et Look out pourrait remplir le job mais il manque à ces morceaux encore un petit quelque chose pour vraiment rester dans les mémoires, un refrain plus accessible peut-être.

Au final, on a un album moins intense que ces prédécesseurs mais qui a gagné une certaine maturité au passage. Ce n’est pas vraiment l’hommage au genre auquel on aurait pu s’attendre mais on est sur du standing de champion tout de même. Gageons que leur prochain album défrisera des briques.

0 Comments 05 avril 2012
Whysy

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