Vous recherchez quelque chose ?

Approchez, approchez, amis lecteurs et autres nihilistes nipponophiles à tendance leather fetish….

En exclusivité mondiale, et seulement pour vous, fidèles et insatiables membres, amis, sympathisants d’Heavylaw, je vais vous délivrer une prestation de choix, plus qu’une chronique, plus qu’un report, voici devant vos yeux ébahis la première Renique :p !!Et en plus c’est une archive, inaugurons ensemble la première chronique trans-genre ou de genre trans de la longue histoire Heavylaw, celle du premier album d’un groupe japonais Versailles que j’ai eu la chance de voir en concert un 6 avril 2008 à la Locomotive.

Versailles est un concept de métal néo classique précieux fondé grâce à la rencontre du virtuose androgyne Hizaki et de son bassiste Jasmine You avec le chanteur vedette Kamijo. Les deux hommes ont décidé de créer une formation néo classique consacrée à la « forme la plus absolue et la plus extrême de la beauté » et une part du concept repose sur un esthétisme délicieusement outrancier. Hé oui, amis lecteurs, loin des tuniques en cuir et des poitrines velues habituelles aux manifestations métalliques,  c’est un public assez féminisé qui entourait votre fidèle serviteur dans cette froide journée neigeuse. Découvrir une sensation néoclassique japonaise en  redingotte et chapeau à plume à moins de 25 minutes de chez soit était immanquable pour moi tellement les occasions sont rares voir exceptionnelles. (quelqu’un se rappelle d’un autre concert de néo-classique japonais dans la capitale avant la chute du mur de Berlin ??)

Le premier album de Versailles, Lyrical Sympathy, mérite d’ailleurs  vraiment cette transposition scénique tant il secoue les cocotiers :  Les guitaristes Teru et Hizaki doivent être reconnus dans toute leur démesure pour leur talent, la fluidité de leur jeu et la qualité de leurs mouvements. Une veine survitaminée inspire en effet les mélodies du groupe, mi DragonForce mi Ark Storm mais en plus raffiné et plus décadent(The red Carpet Day est  tourbillonnant et incendiaire).Ah quel florilège de multicroches qui s'entrecroisent en toute élégance pour former un déluge volubile et intemporel de sensations célestes n'avons nous pas là, les enfants. Notez, très chers amis, que les tenues de ces sympathiques japonais  (et ce, malgré tous leurs défauts lol) ne les gênent guère, la dimension visuelle du spectacle étant pour eux capitale (leur musique s’illustre parfaitement par des clips über léchés) pour des prestations très habitées et chorégraphiques: Kamijo se pose ainsi en prince désabusé-chef d’orchestre auquelle une foule jeune et iconoclaste est avide de répondre à ses moindres désirs (les auditeurs se sont  notamment distinguées en accompagnant les passages les plus mélodiques par de délicieux mouvements des mimines) mais les autres musiciens ne sont pas en reste et chaque solo se transforme en une scénette manga d’auto-célébration quasi malmsteenienne.

Les soli endiablés d'une guitare tour à tour anachronique, épileptique et fiévreuse la disputent aux enivrantes mélopées du clavier. Les thématiques vampiro-aristocratiques se marient complétement avec les farandoles néoclassiques, intro orchestrales et autres délires échevelés des guitaristes. Quelques interludes narratifs ne sont hélas pas des plus concluants, mais cet exercice périlleux (Ah The Dark Secret et Christopher Lee) est des plus malaisés à reproduire sur disque… Légions de groupes se sont risqués à de telles entreprises et beaucoup sont tombés sur les rocs du ridicule..

Le mariage de cette exubérance mélodique et de cette esthétique grand siècle décadent me semble de fort bon aloi. Les nippons ont su développer un univers très fouillé et unique dans lequel les protagonistes se meuvent en d’étranges personnages fictifs, dragqueen courtisanes mi créatures de la nuit mi-épouvantails grand chic.Tout y est : les jabots flamboyants côtoient corsets et robes à paniers dans une farandole de dentelles et de vestes de brocart délicatement ouvragées. C’est peu pratique pour changer la hotte aspirante de votre cousine  mais c’est le summum de la classe pour poser avec nonchalance et désinvolture près d’une commode Henri II éclairée aux chandelles.

La touche gothique "je veux mourir plusieurs fois en souffrant beaucoup et si possible à coup de roses violemment jetées contre mes fesses"  se combine parfaitement avec des orchestrations grandiloquentes (The Love From a Dead Orchestra). Le son ultra léché et la diction très soignée de Kamijo ne sont d'ailleurs pas étrangers à l'obtention de l'effet désiré. Mais l’émotion me noue littéralement la gorge au moment d'évoquer l’emploi assez inaccoutumé  de la langue japonaise dans la plupart des morceaux.. Les paroles anglaises ont un léger et adorable accent mais l’intérêt principal est ce chant dans la langue de Vegeta qui shampouinent les chauves allemands.   Ah Essayez et comme moi au concert,  vous yaourtiez avec bonheur, (ah shi to BU ZAKA MA TARI OSHIMI….) j’ai l’air ridicule, je sais, mais je m’en tamponne le Xavier Bertrand de Tatziki avarié.The Red carpet Day et Shout and Bites sont ainsi hystériques et raffinés,ah douce frénésie du métal néoclassique japonais, fière nation de Prophesia, Azrael et Kelly Simonz. Quelle désespoir de constater cependant que ce premier opus est court, bien trop court, à peine six titres et une introduction, la formation ayant très vite voulu capitaliser sur le buzz certain développé par leur prestation scénique costumée. Cette faiblesse est dommageable mais gageons que le successeur de Lyrical Sympathy saura gommer ce léger défaut.

Sur ce je retourne peaufiner ma permanente et astiquer mon justaucorps en cuir !!

PS : Le groupe s’est depuis rebaptisé Versailles Philharmonic Quintet pour une obscure histoire de droits…Tenez vous bien, amis lecteurs, ce n’est pas la modeste bicoque du 78 mais une  marque américaine inconnue qui a présidé à ce changement.

0 Comments 02 janvier 2010
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus