Alpha Tiger est un groupe allemand né sur les cendres de Satin Black au début de l’année! Aussitôt signé chez Sonic Attack, le groupe ne tarde pas à mettre en boîte son premier opus Man Or Machine sorti il y a quelques jours. Au programme un doux mélange de Speed teuton des années 80 et de NWOBHM avec une production et un son modernes pour ne pas effrayer les plus réfractaires au son d’antan.

Si les ingrédients sont là pour passer du bon temps, l’ensemble ne tient pas sur la longueur : les chansons du groupe ne sachant pas capter l’attention de l’auditeur tout au long de l’écoute. La chanson d’ouverture "Starriders" et sa lente introduction n’arrivent pas à prendre l’auditeur aux esgourdes. Pour commencer l’opus c’est d’autant plus dommageable que le genre raffole de ses entrées en matières dévastatrices. Heureusement "Crimson Desert" rattrape le temps perdu avec ses soli endiablés et son refrain efficace même si la chanson se perd, encore, un peu en chemin.

C’est d’ailleurs un des principaux regrets que j’ai eu à l’écoute du disque. On sent que l’envie de bien faire est présente mais à vouloir trop en faire la fausse note est vite arrivée, notamment lors des premières sorties des groupes. Dommage car Man Or Machine avait réussi à trouver son rythme de croisière passé “Crimson Desert” avec la chanson éponyme qui dispose d’un pont musical très réussi qui fait respirer son auditoire.

L’alternance musicale se poursuit avec la ballade "When Autums Leaves Fall", un passage presque obligé maintenant. Plutôt réussie sans tomber dans le mielleux elle rappelle certains passages les plus célébres de Iron Maiden au niveau des riffs des guitares. Cette paternité se retrouve dans la chanson suivante "Against The Time", tout droit sortie de Piece of Mind ou Number of The Beast, qui propose un moment de folie musicale rappelant le cirque mais qui détonne un peu au final tout comme le changement de rythme final un peu abrupt. L’album se perd ensuite en longueur, n’arrive jamais à redécoller et finit par paraître plus long qu’il ne l’est réellement (55min), et ça c’est une impression qui n’est jamais bonne à l’écoute d’un CD.

Dommage car musicalement le groupe s’éclate, aussi bien au niveau des riffs (“Exit: Night”) que des soli (“Karma”), mais c’est la voix de Stephan Dietrich qui ressort le plus à l’écoute de Man Or Machine. Loin d’être la plus belle et efficace du style elle a le mérite de sortir des tripes de son créateur et de sentir bon l’authenticité (“Martyr’s Paradise”). Cette omnisprésence de la voix et des guitares se fait au détriment de la basse (un mal moderne?) et plus curieusement de la batterie qui se fait toute petite en fond là où on l’aurait aimée par moments plus “claquante”.

Man Or Machine sent parfois l’amateurisme et les erreurs de jeunesse sont monnaie courante le long de l’écoute mais l’envie de bien faire rend l’ensemble attachant sans être une vraie réussite. Toujours est-il que ce mélange assez singulier qui parfois place l’album le “cul entre deux chaises” permettra aux fans de Power Teuton et d’Angel Witch de se faire plaisir une écoute ou deux avant se passer à autre chose. Un disque moyen sans prétention qui aura du mal à faire son trou au milieu des canons du genre mais Alpha Tiger n’en reste pas moins un groupe plein de bonnes idées qu’il faudra suivre de près.

Balin